Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Impressionnant pour ses premiers pas aux États-Unis, Victor Wembanyama représente un énorme sujet de discussion pour les médias américains mais aussi français. Interrogé par le quotidien L’Équipe, l’ancien joueur Fred Weis n’a d’ailleurs pas mâché ses mots sur le gros match du V contre les Suns de Kevin Durant.
Son nom était déjà sur toutes les lèvres avant même qu’il ne dispute son premier match de saison régulière. Autant dire qu’après son énorme match contre Phoenix, Victor Wembanyama est encore plus au coeur des discussions en NBA. Il n’a disputé que cinq rencontres pour le moment, mais le talent et le potentiel du pivot français sont évidents et il semble clair qu’il pourra dominer pendant la décennie à venir.
Tout cela évidemment suivi de très près dans l’Hexagone, puisque l’on espère ici que l’ancien des Mets incarne l’avenir de la balle orange française dans la grande ligue comme en équipe nationale. Ancien joueur des Bleus et consultant pour BeIN Sports, Fred Weis a d’ailleurs abordé son cas récemment auprès du quotidien l’Équipe. Et celui qui compte pas moins de 100 sélection au compteur s’est montré impressionné :
Fred Weis choqué par la masterclass de Wemby contre les Suns
Ce matin, au réveil, je vais sur les stats NBA et je vois Wembanyama à 38 points ! Je me dis que j’ai mal vu, mais non, c’était bien 38 et je n’y croyais toujours pas… Rien n’allait dans ce que je voyais, car j’avais commenté en direct le premier match mardi contre Phoenix. San Antonio avait gagné mais Victor n’avait été bon que sur la fin. Jouer Kevin Durant l’a inhibé lors du premier match et au deuxième, il a brisé la glace et a arrêté de le regarder comme une superstar.
Et puis je vois qu’il était déjà à 20 points à la mi-temps, et je me dis : « Voilà, ça c’est Wembanyama, celui qui apprend vite, et qui comprend qu’on n’est plus en Europe à attendre que le jeu vienne à soi. » En NBA, ce n’est pas comme ça, il faut être impactant directement. Il a fait des actions folles dans ce match. Jusque-là, il jouait comme un bon joueur européen. C’est à dire que tu rentres dans ton match tranquillement, sans forcer mais, en NBA, ce n’est pas ce jeu-là qu’ils veulent.
Il a eu besoin de quatre matches pour qu’il joue son jeu, en toute liberté. Il prend 26 tirs jeudi, je pense que Popovich a dû faire une mise aux points avec ses joueurs pour qu’ils l’alimentent. C’est un match bascule pour lui, pour l’image et par rapport à son équipe. Les adversaires vont rapidement passer aux prises à deux systématiques car il est passé trop facilement au poste bas. Il va falloir qu’il progresse à la passe pour échapper aux trappes.
Sur les premières rencontres, on regrettait en effet que Wemby n’ait pas plus de tirs au compteur alors que d’autres en prenaient bien plus que lui. Mais face à sa production dans le money time, lui qui semble rayonner d’autant plus dans les dernières minutes, San Antonio a visiblement changé de fusil d’épaule. À priori, c’était le bon choix à faire en attendant que la pépite confirme. On peut se montrer optimiste quant à ça.
Victor Wembanyama est connu pour rapidement apprendre sur le terrain et pour Fred Weis, cette masterclass face à Phoenix en est l’exemple parfait. Plus les jours passent et plus le Tricolore semble à l’aise en NBA, de très bon augure pour la suite. Les Spurs et les fans ne peuvent que s’en frotter les mains.