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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Toujours en break de scène pour se consacrer à famille, mais néanmoins actif dans la composition, Vianney était de passage sur le plateau de « Clique » récemment. L’occasion pour lui d’évoquer le contexte géopolitique actuel très tendu, avec une prise de position étayée qui détonne avec celle de nombreux artistes.
Inutile de le rappeler, le Moyen-Orient traverse une période extrêmement compliquée du fait de l’atroce conflit entre Israël et Palestine. En France, de nombreuses personnalités se sont senties obligées de réagir, voire même de prendre position, sur ce sujet pourtant extrêmement épineux. Ce n’est pas le cas de Vianney, qui s’en est expliqué avec beaucoup d’à propos sur le plateau de Clique :
Vianney cash sur le conflit israélo-palestinien
Mouloud Achour : « Là on voit avec le conflit, il suffit de dire que tout ce qu’on veut c’est un cessez-le-feu, la paix, et ça devient une position clivante, parce que c’est soit un camp qui réclame quelque chose, soit l’autre… Alors qu’on est tous victimes de la situation. On condamne tout, on ne peut rien valider, mais on n’a pas envie d’être piégés par la politique »
Vianney : « Et puis je crois que c’est important de faire preuve d’humilité quant à ce qu’on sait et maîtrise sur ce sujet-là. Quel que soit le camp, il y a quelque chose qui nous dépasse. Je pense qu’on n’a pas la grille de lecture toi et moi. On a grandi dans un pays où globalement, l’information, alors parfois il y a de l’intox, mais globalement, on sait à peu près la vérité sur la longueur. Là, on ne sait vraiment pas tout le temps tout ce qu’il se passe. Tout est compliqué
On est loin. Il y a plein de gens qui ne sont jamais allés là-bas. Moi j’ai eu la chance d’aller là-bas, c’est un voyage qui m’a bouleversé. Mais même en y étant vraiment allé, et en m’y étant vraiment intéressé, je considère que je suis complètement ignorant sur le sujet.
Je me suis dit que c’était réellement le berceau de tout ce que je connaissais, du fonctionnement de ma société, de ma vie. J’étais à Jérusalem un bon bout de temps, et c’est l’inverse de tout ce qu’on entend en ce moment. Quand j’y étais, il y avait un mélange qui était criant. Tu avais le mur des lamentations, la mosquée, puis le tombeau du Christ, à quelques pas, et chacun venait rendre visite à l’autre. La réalité c’est ça à la base. Je trouve ça bouleversant que ce soit le berceau de nos civilisations.
Moi par rapport à la situation, j’ai de la tristesse. Je n’ai pas d’attachement, mais je suis triste, car j’ai vu de mes yeux comme on est tous héritiers de cette zone. On peut essayer de ressentir de la tristesse, mais de là à essayer de résoudre le problème soi-même avec un tweet, c’est ambitieux, et compliqué. Nous, notre rôle c’est d’emmener les gens ailleurs. Quand je vois ton interview de Wembanyma ou Ngijol, ça me fait du bien, et j’en ai besoin vu l’actualité. Il faut les deux. Avoir conscience du monde réel, mais savoir s’évader ».
A contre-pied des prises de position permanentes des artistes, et des injonctions à s’exprimer sur le sujet en feintant la connaissance ultime, Vianney se veut très humble. Pour lui, la situation est claire : il n’est pas géopolitologue, il n’a pas vocation à résoudre le conflit, et les personnalités doivent être source d’évasion en ces temps compliqués. Une mise au point claire et nette, à son image.
