Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Star montante du MMA et même de l’UFC, Benoît Saint-Denis s’est fait connaître comme un véritable guerrier de l’octogone avec un style de combat extrêmement spectaculaire. Pour autant, tout n’est pas encore parfait pour le « God of War » et il a notamment mis en lumière son principal défaut, récemment.
Jon Jones ayant dû déclarer forfait après sa grosse blessure, la carte de l’UFC 295 a dû être sacrément remaniée. Le main event sera finalement la lutte pour le titre intérimaire des mi-lourds entre Jiri Prochazka et Alex Pereira, tandis que l’affiche des poids lourds sera entre Tom Aspinall et Sergei Pavlovich. Là encore, le vainqueur partirait avec le titre intérimaire en poche, en attendant d’affronter « Bones » quand il sera remis sur pied.
Ce qui n’a pas bougé en revanche, c’est l’évènement le plus attendu par les fans français : le retour de Benoît Saint-Denis dans la cage, deux mois à peine après l’UFC Paris. Après avoir disposé du Brésilien Thiago Moises, il fera cette fois-ci face à Matt Frevola dans un choc entre anciens militaires et qui pourrait ouvrir pour de bon les portes du Top 15 au Nîmois. Autant dire que l’enjeu est conséquent pour celui-ci.
Benoît Saint-Denis trop agressif pendant ses combats ?
Déterminé à devenir champion des poids légers dans les années qui viennent, BSD n’hésite pas à enchaîner les combats et il y fait toujours preuve d’une agressivité et d’une débauche d’énergie énormes. S’il prend des coups, il en profite pour en distribuer de plus gros encore et ça lui a réussi jusqu’à présent. Mais ça pourrait bien lui coûter cher par la suite, comme il l’explique sur le podcast Zack en roue libre :
Benoît Saint-Denis : Moi des fois, j’aime bien la bagarre, j’aime bien l’engagement, mais il faut rester technique dans l’engagement. En fait, il faut faire mal à l’autre mais en prenant le moins de risques possibles et à la fin du round effectivement (contre Moises, ndlr), j’ai cru qu’il était vraiment fatigué. Il était fatigué, mais il avait encore un peu de ressources. j’ai sous-estimé le répondant et je suis rentré en mode échange de crochets, quoi. Des fois, ça peut être risqué, bien sûr.
C’est un fait, cette violence inouïe que démontre le « God of War » dans la cage est sa marque de fabrique et impressionne régulièrement ses pairs. Mais il le sait très bien, il va devoir apprendre à se canaliser un peu afin de ne pas s’exposer à un coup fatal. Il s’était d’ailleurs fait afficher en plein UFC Paris par son entraîneur Daniel Woirin à ce sujet, sans pour autant qu’il respect les consignes de ce dernier dans la foulée.
Or, il va désormais affronter des clients beaucoup plus costauds chez les poids légers, une catégorie réputée pour être l’une des si ce n’est la plus relevée de l’UFC à l’heure actuelle. Au sommet de la chaîne alimentaire, on n’hésite d’ailleurs pas à le mettre en garde comme l’a par exemple fait Islam Makhachev, champion en titre et que le Tricolore pourrait affronter un jour. D’ici là, il devra impérativement avoir gommé ses défauts.
Benoît Saint-Denis le sait, il a énormément de potentiel mais doit encore épurer son style de combat s’il veut pouvoir tutoyer les sommets à l’UFC. S’il parvient à trouver le juste milieu entre agressivité et patience, le Nîmois pourrait bien devenir complètement inarrêtable dans la cage. Rendez-vous le 11 novembre pour constater ses progrès.