Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Entraineur des Warriors depuis 2015, Steve Kerr a eu la chance de diriger de nombreuses stars durant son mandat, parmi lesquelles Kevin Durant pendant trois saisons. Il garde cependant de gros remords concernant sa gestion du Slim Reaper.
De façon globale, son passage dans la Baie peut sans aucun doute être considéré comme une réussite. En l’espace de trois saisons passées aux Warriors, Kevin Durant a remporté deux bagues de champion et disputé trois Finales. La dernière en date, face aux Raptors, a toutefois marqué la fin de son aventure sur place, et de manière assez dramatique. Personne n’a en effet oublié sa terrible blessure au tendon d’Achille :
One year ago, Kevin Durant made his heroic return in Game 5 of the NBA Finals before tearing his Achilles.
— ESPN (@espn) June 10, 2020
He had 11 points in the first quarter before the injury. pic.twitter.com/TziRJPntJ6
Les lamentations de Steve Kerr sur Kevin Durant
Absent pendant une partie des playoffs 2019 à cause d’un mollet droit douloureux, Durant avait dû attendre le Game 5 contre Toronto pour effectuer son retour. Un retour rapidement coupé court par un nouveau pépin physique, qui l’a quant à lui conduit à effectuer une saison blanche l’année suivante. Dans les colonnes de TIME, Steve Kerr révélait à l’époque ne pas avoir tout de suite compris l’ampleur de cette catastrophe :
Au départ, j’ai cru qu’il s’était re-blessé au mollet. C’était ce qui nous inquiétait avant le début du match. J’ai pensé, « Oh mon Dieu, pauvre garçon, il s’est re-blessé au mollet, la série est finie pour lui. Il jouait si bien et on jouait enfin comme on en avait l’habitude. (…) Mais bon, ça va aller pour lui. »
Pris dans la rencontre, le coach n’a découvert le véritable verdict qu’à la mi-temps. Une nouvelle qui l’a évidemment plombé :
Je me suis dit, « Oh m*rde. » Ça change tout. On n’avait pas du tout anticipé ça. Si on avait estimé qu’il y avait le moindre risque qu’il se blesse au tendon d’Achille, on ne l’aurait pas mis sur le terrain. Du coup, je me suis à la fois senti dévasté pour lui et pour notre équipe, et j’ai ressenti de l’effroi pour la façon dont c’est arrivé. C’est comme ça. On a rassemblé autant d’infos qu’on le pouvait, coché toutes les cases et on a tenté de prendre la meilleure décision.
Au final, voilà ce qui est arrivé. Je me sens donc en partie responsable, même si notre processus était réfléchi. C’est aussi un rappel qu’il n’y a aucune garantie dans le monde médical. On ne peut être sûr de rien.
Une leçon douloureuse pour Kerr et les Dubs, qui ont tâché d’en tirer des enseignements afin de ne pas commettre le même genre d’erreur sur les années qui ont suivi.
S’il peut se satisfaire du passage de Kevin Durant aux Warriors dans son ensemble, Steve Kerr ne cache pas ses regrets quant au match qui en a marqué la fin. Un scénario difficilement prévisible pour lequel il ressent néanmoins une part de culpabilité.