Tandis que les Français continuent de subir une inflation massive depuis de longs mois, une question est sur toutes les lèvres : quand la baisse des prix est-elle prévue ? Le problème, c’est que la réponse apportée par les distributeurs, dont Michel Biero, directeur exécutif de Lidl, n’est pas celle attendue par la population…
Des prix à la pompe indécents, des aliments dont le prix a doublé voire triplé dans les rayons : chacun le constate, le porte-monnaie des Français se réduit comme peau de chagrin depuis l’explosion de l’inflation consécutive au déclenchement de la guerre en Russie et Ukraine. Et alors que Bruno Le Maire avait donné jusqu’à « fin mai 2023 » aux distributeurs pour faire baisser les prix, absolument rien n’a changé.
La grosse douche froide du patron de Lidl aux consommateurs
Dans ce contexte, quand faut-il espérer une embellie ? Pas pour tout de suite… voire même jamais selon Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Invité de BFM TV, le dirigeant n’a pas fait dans la langue de bois en affirmant que les maigres signaux d’amélioration ne se traduiront pas en mieux sur le plan financier :
Michel Biero : Cette inflation ralentit un peu, mais reste très élevée, à plus de 20%. Il ne faut pas vendre du rêve aux Français : on ne reviendra pas, en aucun cas, aux prix d’avant-crise.
Voilà qui a le mérite d’être clair. Pour Biero, la bataille entre les distributeurs qui s’amorce ne devrait pas produire d’autres résultats que quelques baisses marginales ici et là, sans grandes conséquences sur le pouvoir d’achat des Français :
Les distributeurs vont se batailler très fortement sur les prix, qui vont baisser légèrement, mais ce ne sera pas grâce aux industriels ou aux multinationales. Ce sera parce que nous, distributeurs, prendrons sur nos marges comme on le fait depuis un an.
Une bien mauvaise nouvelle pour tous les consommateurs, que le patron de Lidl justifie toutefois en invoquant les diverses mesures prises ces derniers mois, et notamment les augmentations de salaire. Concédant une légère baisse de la fréquentation des magasins, et rappelant l’importance du sujet de l’énergie, il en appelle à la transparence pour tenter de résorber ce bourbier :
Les prix ne reviendront pas (à leur niveau d’avant-crise). Les salaires ont augmenté, les salaires ne rebaisseront pas, il y a des PME ou même des multinationales qui ont signé des contrats d’énergie qui vont se terminer en octobre/novembre. Ce que je demande aux multinationales, c’est de la transparence, comme les PME qui viennent me voir en disant : « Monsieur Biero, on ne pourra pas changer nos prix avant octobre ou novembre car l’énergie ne baissera pas ». Je demande de la transparence et ensemble on pourra faire baisser les prix.
Si certaines prises de parole pouvaient laisser espérer une embellie, il est clair qu’il n’en sera finalement rien dans les prochains mois. Déjà éprouvés, les Français peuvent ainsi se préparer à subir à nouveau des prix très élevés en cette fin d’année 2023. Un mauvais rêve qui semble éternellement recommencer…