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Si la cause homosexuelle a connu de grandes avancées au fil des années, il fut un temps pas si lointain où c’est encore le mépris et la condescendance qui dominaient à l’égard des personnes concernées. En 1974, alors que le sujet était encore très tabou et méconnu du grand public, Johnny Hallyday était interrogé par Michel Lancelot. Et donnait une réponse cash.
Jusqu’en 1981, la France souscrivait à l’interprétation de l’ONU selon laquelle l’homosexualité était une maladie mentale. C’est dire le chemin parcouru en quatre décennies à peine depuis, et surtout la perception néfaste de cette orientation sexuelle dans la société des années 1950, 1960 et 1970. A l’époque, d’ailleurs, très rares étaient ceux qui s’en revendiquaient publiquement.
Johnny Hallyday très ouvert à la question de l’homosexualité
Dans cette société très majoritairement hostile à toute autre orientation que l’hétérosexualité, Johnny Hallyday a toutefois détonné lors d’une interview conduite en 1974. Alors que l’on aurait pu s’attendre à ce que le rocker, viril et macho, balaie d’un revers de main l’homosexualité, il s’est au contraire montré particulièrement compréhensif à ce sujet.
L’exercice était d’autant plus périlleux que les questions posées par le journaliste Michel Lancelot manquaient quelque peu de tact, attestant d’une certaine méconnaissance du sujet et d’un recours à des clichés. Pas de quoi décontenancer Hallyday, comme le prouve la retranscription de l’échange ci-dessous :
Lancelot : « Tiens parle-moi de l’homosexualité. Qu’est-ce que tu en penses ? »
Hallyday : « Je ne suis pas contre ».
Lancelot : « Ça veut dire que tu es pour ? »
Hallyday : « Je n’ai pas dit que j’étais pour, j’ai dit que je n’étais pas contre ».
Lancelot : « Je ne sais pas, je te demande si ça veut dire que tu es pour ».
Hallyday : « En ce qui me concerne moi, non. En ce qui concerne les autres, ça ne me dérange pas. J’ai beaucoup de copains qui sont homosexuels, qui sont de très bons copains. En général ils ont du goût, du savoir-vivre. Ce sont des amis excellents ».
Lancelot : « Plus fidèles que les autres ? »
Hallyday : « Non, pas obligatoirement. Mais ce sont des gens qui ont du goût en général ».
Lancelot : « Tu ne ressens pas de gêne à leur contact ? »
Hallyday : « Absolument pas. J’ai eu un secrétaire qui était homosexuel pendant quelques années.
Droit dans ses baskets et très à l’aise sur le sujet, Johnny Hallyday a été l’une des premières stars hétérosexuelles à se positionner aussi publiquement en faveur de la cause gay. Une séquence vidéo qui lui vaut de nombreux compliments 50 ans après, et qui souligne l’ouverture d’esprit de l’inoubliable interprète de « Que je t’aime ».
