Si les Bulls ont pu profiter des talents de Michael Jordan pendant des années, c’est aussi parce que les Blazers avaient fait l’impasse sur lui à la draft. Mais plutôt que de reconnaître cette erreur monumentale, un ancien dirigeant de Portland avait justifié ce choix avec un argument assez fou…
Si LeBron James et Michael Jordan sont si souvent comparés l’un à l’autre, c’est parce que certains évènements qu’ils ont traversés sont similaires. Leurs drafts respectives en sont un bon exemple, 2003 et 1984 figurant parmi les meilleures cuvées de l’histoire. Autre point commun ? Les pick n°2 de ces années-là sont considérés comme parmi les plus gros busts de l’histoire.
Dans le cas du King, c’était le pivot Darko Milicic qui avait été choisi par les Pistons. Mais là où Bron avait été le first pick, MJ avait lui dû attendre la troisième place et Chicago pour être appelé par David Stern. Si les Rockets n’ont jamais regretté d’avoir pris Hakeem Olajuwon en premier, les Blazers ont quant à eux commis la terrible erreur de snober l’arrière pour l’illustre Sam Bowie. Un choix catastrophique…
Michael Jordan jamais ciblé par les Blazers à la draft ?
Miné par les blessures et alors que His Airness dominait la ligue aux Bulls, le big man n’a jamais su répondre aux attentes et Portland est devenu la risée de la ligue après ce fiasco. Président de la franchise à cette époque, Harry Glickman était revenu sur cette fâcheuse affaire lors d’une interview en 2012. Il avait alors surpris tout le monde car en fait, il n’aurait vraiment jamais été question de drafter le n°23 :
Si vous regardez la draft, si nous n’avions pas choisi Bowie, nous n’aurions pas drafté Jordan quoi qu’il arrive. Nous aurions probablement choisi Charles Barkley.
Choisi en 4e position par les Sixers cette année-là, le Chuckster est un Hall of Famer et aurait été une belle addition au roster. Mais tout de même avouer que MJ n’était jamais sérieusement ciblé, c’est fort…
Pour comprendre ce raisonnement aujourd’hui totalement illogique, il faut se remettre dans le contexte. Lorsque Jordan débarque dans la ligue, Clyde Drexler occupe déjà le poste d’arrière aux Blazers et les dirigeants ne voulaient pas lui envoyer le mauvais message en draftant un profil similaire, même si on aurait pu imaginer les voir jouer côte à côte. À l’inverse, les besoins dans la raquette étaient eux bien présents.
Du coup, il apparaît finalement compréhensible que le front office de l’époque veuille se concentrer sur un intérieur et Barkley a d’ailleurs rapidement prouvé à Philly qu’il était l’un des meilleurs de sa cuvée parmi les big men. Ironie du sort, il finira bien par être le coéquipier de Drexler mais… à Houston, où jouait en plus Hakeem Olajuwon. L’ironie de cette situation est on ne peut plus palpable.
Charles Barkley n’aurait clairement pas volé sa place dans le Top 3 de la draft 1984 et il y a des chances pour qu’il aurait pu faire une belle carrière dans l’Oregon. Mais là encore, on parle de faire une croix sur Michael Jordan… Près de quarante ans plus tard, les fans de Rip City ruminent toujours cette occasion manquée.