L’homme au plus gros contrat de l’histoire de la NBA, aka Mike Conley, ne sera pas présent au All Star Game 2017. Malgré son contrat monstrueux signé cet été avec la franchise de Memphis à hauteur de 153 millions de dollars sur 5 ans, le meneur des seuls ours présents dans le Tennessee n’aura pas le droit à cette récompense.
Le match du dimanche perd de son intérêt depuis quelques années, puisqu’il commence à sérieusement tourner en concours de dunk, en spectacle de cirque où les copains priment et où les blessures sont à éviter absolument. Mais le simple fait d’être sélectionné reste une récompense à la hauteur du travail fourni par certains joueurs durant la saison. Le nombre total d’étoiles à la fin d’une carrière est un bon moyen de se rendre compte de l’impact du garçon lorsque nous faisons le récapitulatif de sa carrière. Certains les collectionnent à juste titre : comment ne pas voter au moins une fois pour LeBron James depuis son début de carrière? Mais parfois, des joueurs explosent et se montrent au grand jour d’une saison à l’autre, qu’ils soient bons ou complètement à la ramasse la saison passée.
Drafté en 4e position par les Grizzlies en 2007 derrière Greg Oden, Kevin Durant et Al Horford, Mike Conley a dès le début montré de belles choses, avec une vision du jeu bien développée et des capacités défensives plus que correctes. Malgré une trentaine de matches ratés lors de sa saison rookie, Conley s’est illustré dignement avec des moyennes de 9,4 points et 4,2 passes à 42,8% au tir en 26 minutes de jeu. Cette saison-là, c’est Marc Iavaroni qui mène la barque un peu bancale, puisque Memphis terminera une année difficile avec 22 victoires et 60 défaites . Mais peu importe, sur les 53 matches que Conley jouera, son coach lui donnera une place de starter sur 46 d’entre eux. C’est à partir de 2009-10 que Mike confirmera à chaque match cette titularisation.
C’est justement à partir de cette saison que Lionel Hollins prend la tête du coaching staff, pour mener l’équipe jusqu’en Playoffs dès l’exercice suivant, échouant au second tour contre le Thunder de KD après avoir sorti les Spurs tout de même. A ce moment-là, Mike Conley reste un bon meneur sans pour autant en faire trop, et reste discret, terminant ces saisons-là à environ 13 points et 6 passes à 44% au tir.
Depuis, Mike Conley, à l’image de son équipe, continue le travail en assurant chaque année une place en PO. Mais cette année, une pression supplémentaire est venue s’ajouter sur ses épaules. La confiance que lui donne la franchise s’image parfaitement dans ce contrat dantesque signé le 2 juillet 2016, lui permettant de toucher au maximum lors de sa dernière année pas moins de 34 millions de dollars. Alors forcément, il faut donner un peu plus qu’un simple travail correct, il faut assurer : 19,2 points, 6,3 passes, 3,8 rebonds, 1,3 interceptions, 44,1% au tir (14 shoots pris en moyenne chaque match) dont 41,4% à 3pts et 86,2% aux lancers-francs. C’est une belle ligne statistique reflétant bien l’effort supplémentaire du joueur : meilleure saison en carrière, tout simplement. L’argent n’a pas d’odeur, mais Chris Wallace a eu du flair sur le coup. Bien entouré par un Marc Gasol de gala et un Zach Randolph faisant des merveilles bien que relégué sur le banc, Conley mène l’équipe d’une excellente manière. Mais pour ce qui est du All Star Game et de cette récompense convoitée par tous, a-t-il les talents suffisants?
Marc Gasol est remplaçant pour le match des étoiles, fier représentant de son équipe pour la 3e fois de sa carrière. Logique, vu la saison du bonhomme. Mais Conley? Bon meneur, statistiques flatteuses, contrat de superstar, il a beaucoup d’arguments en sa faveur. Si l’on zoom sur les équipes représentées à l’Ouest par rapport au classement, on a :
- 4 Warriors,
- 1 Spur,
- 1 Rocket,
- 1 Clipper,
- 1 Jazz,
- 1 Grizzly,
- 1 King,
- 1 Pelican.
La sur-domination des Warriors est assez logique au vu de leur bilan (41-7) incroyable encore une fois cette saison. Mais derrière, un représentant pour chaque équipe du top 7 actuel (aucun Nugget, 8e à ce jour). Pourtant, les Rockets, les Spurs et compagnie ne font pas une saison ridicule. Mais on le sait, les Grizzlies n’ont jamais été l’équipe la plus flashy de la Ligue, avec toujours un bilan respectable et une place en Playoffs sans faire de remous médiatiques pendant l’année. Marc Gasol représentera donc seul Memphis. A bien y réfléchir, la saison de Conley se voit tâchée par une blessure, le privant de 8 matches début décembre. Un handicap pour l’équipe? Non : 6 victoires de suite pendant l’absence du meneur. Après son retour, les Grizz connaissent un trou d’air en enchaînant 3 défaites à la maison. Pour résumer :
- Memphis sans Mike Conley c’est 4 défaites pour 8 victoires (66,6% de succès).
- Memphis avec Mike Conley c’est 18 défaites pour 21 victoires (53,8% de succès).
Mike Conley est un excellent joueur qui prend son rôle à cœur avec ce gros contrat, mais la concurrence au poste et la faible médiatisation de son équipe lui valent peut-être son nom dans la liste des 12 sélectionnés. Des meneurs à l’Ouest, il n’en manque pas : Chris Paul, Stephen Curry, Damian Lillard, Russell Westbrook, James Harden ou même George Hill cette saison, alors se faire un nom et se démarquer parmi ceux-là est un exercice compliqué. A 29 ans, Money Mike, qui ne possède qu’une All-Defensive Team (en 2013) à son actif à ce jour, peut-il encore espérer une place dans le All Star Game, même remplaçant?