La NBA des années 1980 était un monde froid et impitoyable, dans lequel il fallait avoir le coeur bien accroché pour aller se frotter aux cadors de la raquette. La preuve avec cette phrase assez glaciale reçue par Karl Malone, pourtant particulièrement réputé, lors de sa première rencontre avec un rival. On appelle ça donner le ton…
En NBA, Karl Malone était connu de tous, et pas toujours en bien. Si personne n’a jamais remis en cause son statut de scoreur incroyable, ou de défenseur particulièrement dissuasif, il a très souvent été accusé d’être un joueur « dirty », capable de mettre des coups dans les parties intimes de ses adversaires ou de laisser trainer les coudes. Isiah Thomas et ses 40 points de suture s’en souviennent.
Quoiqu’il en soit, les Pistons n’avaient pas spécialement attendu cet épisode pour mettre le « Mailman » dans leur collimateur. Rick Mahorn, patron de la raquette des Bad Boys au milieu des années 1980, avait d’ailleurs fait savoir d’emblée à Malone qu’il ne le craignait aucunement. Et de quelle manière !
La punchline sans pitié de Rick Mahorn à Karl Malone
Surnommé « The Baddest Bad Boy Of Them All », soit le plus Bad Boy de tous les Bad Boys, Mahorn s’est dirigé vers le All-Star du Jazz juste avant son premier match contre lui dans la ligue. La suite, c’est lui qui la raconte :
A l’époque, les commentateurs aimaient bien dire : « Oh oh, le Mailman (facteur en français, ndlr) va livrer ! » J’étais genre : « Il ne va rien livrer du tout ici. Ça va être retour à l’envoyeur ».
Les gens n’arrêtaient pas de dire qu’il était si costaud, si fort, si menaçant. Mec, la première fois que j’ai joué contre lui quand je suis arrivé en NBA, je suis allé le voir et je lui ai dit : « J’ai 6 fautes à donner, et elles portent toutes ton nom, alors t’as intérêt à être prêt.
La NBA des années 1980 résumée en une anecdote.
Mahorn, qui a également fait vivre quelques soirées de cauchemar à Michael Jordan durant la décennie, n’hésite toutefois pas à faire part de son respect pour Malone. Car il s’agit là d’une autre nuance de cette époque : les joueurs pouvaient se taper dessus dans la peinture, s’insulter comme jamais, mais tout de même garder un réel respect l’un envers l’autre.
J’avais un grand respect pour lui, parce qu’il venait dans la raquette et il te tapait. Et tu te disais : « Wow damn, il vient vraiment de me taper dans les bijoux de famille là ? Je vais vraiment laisser passer ça ? »
Adoré dans l’Utah comme il a pu parfois être détesté ailleurs, Karl Malone savait qu’il devait être prêt à sortir le grand jeu (et quelques coups de coude) lorsque Rick Mahorn croisait sa route. Petite tranche d’histoire d’une ligue qui a désormais bien évolué…