NBA – L’avenir est proche, Towns et Embiid sont les messagers

Les Timberwolves et les Sixers ont le même nombre de défaites et sont deuxièmes de leur Conférence, en partant de la fin. Pourtant cette nuit, lors d’une rencontre qui aurait pu sembler il n’y a pas si longtemps totalement inintéressante, nous avons assisté à une bande annonce du futur en NBA. Pas d’explosions ni de courses poursuites en gros bolides, mais simplement une belle vitrine de ce à quoi pourront ressembler les postes 4 et 5 d’ici quelques années. Et ce sont Karl-Anthony Towns et Joel Embiid les personnages principaux. Retour sur un match qui lance dans des rêveries à tendances prémonitoires. 

Le match

Le premier quart-temps est dominé par Philadelphie, qui tient à la sonnerie une avance de 13 points. Les deuxième et troisième quart-temps seront plus joués. Les locaux garderont leur avance à la mi-temps, mais lors de la deuxième période, les Wolves reprennent du poil de la bête jusqu’à gagner les deux quart-temps. Plus que 10 points d’avance à l’aube de la dernière douzaine pour les Sixers. La fin de match sera irrespirable.

Alors que nous rentrons dans l’ultime minute, le score est de 89 à 88 pour Philly, qui a la possession. Celle-ci est jouée jusqu’à la fin des 24 secondes, où T.J McConnell conclut par un lay-up compliqué par dessus Karl-Anthony Towns : +2 points. A 30 secondes de la fin, les Wolves tentent une action compliquée, terminée par un shoot derrière l’arc manqué par KAT, rebond Sixers. Ensuite, on donne la balle à Joel Embiid qui part provoquer Towns dans sa tanière, sans succès : temps-mort Wolves, il restera 6,5 secondes à jouer.

A la reprise, toujours ce même Towns feinte puis passe à Ricky Rubio qui a su se faire discret pour se libérer de son défenseur peu attentif. Le shoot rentre, et Rubio vient de rétablir le score à égalité, 1,6 seconde avant le buzzer. Toute la salle est debout, et la tension se fait sentir, un pur bonheur.

Tom Thibodeau place un système : Joel Embiid fait l’écran pour Robert Covington défendu par Andrew Wiggins. Covington passe dans le dos de son pivot et se retrouve avec un boulevard face à lui. Dario Saric voit la brèche, envoie un caviar et Covington conclut sur un alley-oop alors que l’horloge s’arrête à 0,2 seconde, qui ne suffira pas aux Wolves cette fois-ci, victoire 93-91 des Sixers. On respire.

L’avenir

Mais ce qu’il faut retenir de ce match, c’est ce duel incroyable entre Towns et Embiid, qui ont donné corps et âme pour tenter d’offrir la victoire aux leurs. Du point de vue des chiffres, les deux intéressés dominent.

  • Joel Embiid : 25 points, 8 rebonds, 3 passes, 1 interception, 2 contres, 8/20 au tir, 8/11 aux lancers-francs, 3 pertes de balle, 3 fautes.
  • Karl-Anthony Towns : 23 points, 15 rebonds, 5 passes, 2 contres, 9/22 au tir, 4/4 aux lancers-francs, 3 pertes de balle, 2 fautes.

Joel Embiid était plus puissant que Towns lors de la première période, bien que les deux aient fait un sacré chantier dans la raquette, et parfois à 3pts même. Mais en deuxième mi-temps, le duel de titans était incroyable à voir, malgré les erreurs de jeunesse de la part de l’un comme de l’autre. Nous sommes dans une Ligue où le 3pts est roi, où l’attaque est largement favorisée par rapport à la défense. Pourtant les deux bonhommes nous ont montré cette nuit que les postes intérieurs et les talents défensifs ne sont pas morts, et qu’ils sont peut-être justement en train de renaître d’une certaine manière grâce à des joueurs comme eux. On pourrait en citer d’autres dans ce cas – Porzingis, Cousins, Davis – mais The Process et KAT sont sûrement les plus grands messagers de cette nouvelle génération d’intérieurs. La taille est la puissance sont de mise, mais aussi l’agilité, le handle et la dextérité, permettant à ces gars-là de faire des choses sur le terrain que n’importe quel basket addict aime voir.

Imaginez deux minutes. Dans 4 ans, Embiid aura 26 ans, Towns 25. Quelques saisons de basket dans les pattes déjà, et si le destin est avec eux, la santé leur aura permis de progresser pour devenir des monstres. Supprimez les petites erreurs sans réelle gravité que l’on voit aujourd’hui, ajoutez-y quelques kilos de muscles, quelques moves, et un soupçon d’expérience, vous aurez probablement les deux meilleurs joueurs de la Ligue. On aura peut-être passé 10 ans sans voir de joueur intérieur avec le trophée de MVP dans les bras – le dernier étant Dirk Nowitzki en 2007 – et l’un de ces joueurs pourrait bien changer cela ; pourquoi pas les deux?

La marge de progression est immense pour les deux joueurs, comme pour ceux qu’on a pu citer plus haut, et un match comme celui de cette nuit se verra certainement plus alléchant à ce moment-là. Chez Parlons Basket, on a hâte de suivre leur progression, et nul doute que vous, chers lecteurs, êtes dans le même cas. Il faudra être patient et espérer ne pas les voir à l’infirmerie trop souvent : les carrières gâchées par les blessures, on n’aime pas ça.

NBA 24/24

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