Si certaines franchises ont la réputation d’être la gagne et la classe incarnée, d’autres souffrent d’une image notoirement plus néfaste. Tant et si bien qu’un joueur a avoué avoir pleuré lors de sa Draft chez une équipe de l’Ouest, dont la culture était alors totalement délétère. Heureusement, les temps ont changé…
De la même manière qu’on ne choisit pas sa classe ou sa famille, les joueurs NBA ne choisissent pas l’équipe dans laquelle ils débarquent dans la ligue. Certains ont une chance inouïe, comme Tony Parker aux Spurs, quand d’autres se retrouvent dans des situations nettement moins plaisantes et propices à l’épanouissement personnel. Pour Kenny Smith, c’est clairement cette seconde option qui lui est tombée dessus.
Désormais acolyte de Shaquille O’Neal et Charles Barkley pour former le mythique trio de l’émission Inside The NBA, « Jet » a été drafté par Sacramento en 1987. La franchise était alors en perdition, enchaînant les saisons foireuses et empilant les défaites semaine après semaine, sans ambition ni feuille de route. Bref : un cauchemar pour un jeune joueur qui sort de la fac.
Kenny Smith avoue avoir pleuré de tristesse le soir de sa Draft
Invité du podcast de Draymond Green, Smith a expliqué sa détresse :
Tu vois ces larmes sur ma joue ? J’avais envie de pleurer. Je me fais drafter par les Kings, donc j’appelle la franchise et je dis : « Salut, c’est Kenny Smith ». La secrétaire dit « Attendez une seconde ». J’attends genre 3 minutes, et le soir de la Draft hein. Elle reprend le téléphone et me dit : « Sacramento Kings, je peux vous aider ? »
J’ai re-dit : « C’est Kenny Smith, je dois parler à Bill Russell (coach de l’équipe, ndlr) ». Elle me remet en attente 4 minutes, reprend le téléphone : « Sacramento Kings, je peux vous aider ? Qui est-ce ? » Rien que ça, ça m’a dégoûté. Je viens de me faire drafter avec le 6ème pick, j’ai quand même une bonne carrière en NCAA, et ils s’en foutent de moi. Evidemment, Bill Russell venait d’arriver et n’avait pas encore pu changer la culture. Il était comme moi. C’était vraiment un fonctionnement terrible là bas, on faisait notre propre lessive.
Malgré cette arrivée dans la ligue désastreuse pour un choix de loterie, Smith a tout de même profité de la géniale tutelle de Russell durant ses quelques années californiennes. Après 3 saisons sans grand relief, toutes marquées par un nombre important de défaite, « Jet » s’est envolé pour Atlanta, puis pour Houston, où sa carrière a décollé pour de bon et où il a gagné 2 bagues.
De leur côté, les Kings ont fini par se bâtir une équipe compétitive une décennie plus tard, autour de Chris Webber, Peja Stojakovic, Jason Williams et consorts. S’en est suivie une nouvelle traversée du désert, désormais balayée par une magnifique renaissance : dans le sillage de Domantas Sabonis, De’Aaron Fox et la clique, la franchise trône à la troisième place de la conférence Ouest, et pourrait enfin retrouver les playoffs. Un bonheur mérité pour les fans.
Si le soir de la Draft constitue un souvenir inoubliable pour la plupart des joueurs sélectionnés, Kenny Smith, lui, a vu son grand moment virer au cauchemar en raison du manque de professionnalisme de sa franchise. On ne peut que se féliciter que les Kings aient bien grandi depuis, et leur souhaiter de se maintenir dans les hauteurs de l’Ouest le plus longtemps possible !