Les résultats sportifs de New York sont plutôt bons en 2022-23, après une dernière saison catastrophique. Mais la franchise n’échappe toujours pas aux tensions, surtout en dehors des parquets. C’est son propriétaire James Dolan qui se retrouve ainsi dans la sauce, après l’éclatement d’une vilaine affaire.
C’est de notoriété publique pour les fans NBA de longue date : James Dolan est loin d’être particulièrement apprécié du public des Knicks, alors qu’il est le grand patron de la franchise. Manquant régulièrement de respect aux anciens joueurs de la maison, refusant notamment l’accès à la salle au légendaire Patrick Ewing, il énerve aussi par ses choix de gestion de l’escouade new-yorkaise, ne montrant aucun intérêt pour le basket-ball.
Mais il n’y a pas qu’avec la franchise qu’il s’attire les foudres de tous, étant en charge du groupe MSG Entertainment auquel appartient la salle du Madison Square Garden. Le NY Times a ainsi révélé une histoire assez ahurissante récemment, impliquant une mère de famille nommée Kelly Conlon. Alors qu’elle souhaiter entrer dans le MSG avec sa fille il y a quelques semaines, elle s’en est faite refuser l’accès et a eu droit à un accueil très spécial des agents de sécurité :
« Ils m’ont dit qu’ils savaient que je m’appelais Kelly Conlon et que j’étais avocate », a-t-elle déclaré cette semaine. « Ils connaissaient le nom de mon cabinet d’avocats ».
Les Knicks en guerre contre les avocats ?
Une scène qui a effectivement du paraître dingue aux yeux de l’intéressée, mais son travail était bien la raison de son interdiction d’entrer comme l’expliquent les journalistes Kashmir Hill et Corey Kilgannon :
Les gardes l’avaient identifiée grâce à un système de reconnaissance faciale. Ils lui ont montré une feuille indiquant qu’elle figurait sur une « liste d’exclusion d’avocats » créée cette année par MSG Entertainment, qui est contrôlée par la famille Dolan.
En clair, Dolan a décidé de mettre sur liste noire tous les cabinets d’avocats avec lesquels il était en conflit, sans considérer le fait que certaines personnes employées chez eux n’avaient rien à voir avec les litiges le concernant. Le délire va même jusqu’à transmettre les photos des avocats pour les repérer plus facilement, ce qui est certes légal à New York mais assez mal vu. MSG Entertainment n’est cependant pas près de revenir sur cette décision, comme le groupe l’a expliqué dans un communiqué :
Bien que nous comprenions que cette politique soit décevante pour certains, nous ne pouvons ignorer le fait que les litiges créent un environnement intrinsèquement contradictoire. Les avocats seront de nouveau accueillis dans nos locaux une fois le litige résolu.
Autant dire que cette déclaration ne passe guère auprès des personnes visées, comme l’a affirmé l’avocat Adam Schwartz qui n’a pas ménagé Dolan & co. :
Cette mesure est punitive et non protectrice. Elle crée un précédent pour que d’autres entreprises identifient leurs critiques et les sanctionnent. Ça soulève la question de savoir comment les choses vont se passer après. Est-ce que les entreprises vont utiliser la reconnaissance faciale pour empêcher l’accès à toutes les personnes qui ont manifesté devant l’entreprise ou qui l’ont critiquée en ligne avec un avis négatif sur Yelp ?
James Dolan n’est déjà pas apprécié du public en tant que proprio des Knicks, mais cette histoire de liste noire risque de faire chuter un peu plus sa popularité. Car ce n’est pas seulement la franchise NBA qui se retrouve mêlée à cette affaire, mais aussi les Rangers en NHL ainsi que tous les évènements ayant lieu au Madison Square Garden…