Comme d’autres grands joueurs, Kobe Bryant était aussi à l’aise pour faire la différence avec le ballon qu’avec sa parole. Il savait comment rentrer dans la tête de ses adversaires, comme vient de l’expliquer un ancien All-Star, encore traumatisé par l’intelligence du Mamba.
À l’image de son idole Michael Jordan, Kobe Bryant était un immense compétiteur qui prenait un malin plaisir à dominer ses adversaires aussi bien dans le jeu que mentalement. Ses coéquipiers avaient eux aussi droit à quelques sorties légendaires, comme Nick Young, Jordan Clarkson ou encore Carlos Boozer, qualifiés de « tendres comme du papier toilette »…
Mais attention, le Mamba n’était pas toujours aussi grossier et vulgaire, il avait aussi d’autres moyens de faire perdre les pédales à ceux qu’il voyait comme des rivaux. Par exemple, lorsqu’il voulait passer ses nerfs sur les arbitres, il le faisait toujours en italien pour pouvoir se lâcher sans craindre la moindre sanction de la part de la ligue. C’est aussi ça un joueur intelligent.
La méthode folle de Kobe Bryant pour trash-talker Arenas
Et d’après le récent témoignage de Gilbert Arenas dans son émission, c’est ce qui distinguait Kobe Bryant des autres joueurs de l’époque. Il savait cerner ses adversaires, et pour déboussoler l’arrière des Wizards il utilisait avant tout son intellect. Le n°8/24 savait que l’Agent 0 avait un gros égo, et il appuyait sur les points sensibles pour le pousser à sortir de sa zone de confort sur le terrain :
Parce que j’étais la star à Washington, je n’avais pas forcément à défendre sur Kobe Bryant. Alors il venait me voir et il me demandait : « Tu veux donc jouer comme ça ? Que d’un côté du terrain ? Tu es un joueur qui ne sait faire qu’une chose ? ». Il n’arrêtait pas de me dire qu’il ne pouvait pas respecter un All-Star qui n’était pas capable de le tenir des deux côtés du terrain…
Kobe était du genre à piquer pendant tout le match. Il parlait mal, mais c’était toujours intelligent, il avait toujours un objectif derrière. Il n’arrêtait pas de me faire cogiter sur ce que je faisais sur le terrain. Parfois il demandait combien de faute j’avais, et pendant qu’il tirait il disait : « voila ta troisième faute ! ». Il me tuait avec ça, c’était une véritable guerre cérébrale.
Kobe Bryant n’était pas comme un Kevin Garnett par exemple, qui disait tout et n’importe quoi pour énerver ses adversaires, quitte à parler des familles et d’autres sujets sensibles. Le Mamba restait toujours concentré sur le basket, et il utilisait sa tête pour trouver les bons angles d’attaques pour ses joutes verbales. Gilbert Arenas est encore traumatisé par ses échanges avec le Laker.
Kobe Bryant voyait en Gilbert Arenas un adversaire de taille, il aurait sans doute aimé l’affronter des deux côtés du terrain. Et pour obtenir gain de cause, il savait quel levier activer pour toucher le All-Star dans son égo, avec finesse et intelligence.