Roi incontesté de la NBA dans les années 1990, Michael Jordan accompagnait sa domination d’une implacable aura, qui s’étendait aux coéquipiers, aux adversaires, aux entraineurs… mais aussi aux arbitres et à la ligue. C’est en tout cas le sens de la révélation d’un ancien homme en gris, qui n’a pas fini de faire parler.
Si Michael Jordan a émerveillé la NBA dès son arrivée en 1984, le numéro 23 a mis du temps à renverser la table et à faire chavirer les patrons Magic Johnson, Larry Bird et Isiah Thomas. Mais quand il y est enfin parvenu, il a lancé une entreprise de domination pendant les années 1990 comme jamais la ligue n’en avait vue auparavant et comme jamais elle n’en a revue depuis.
Avec son incroyable aura, son regard d’acier et son air menaçant, His Airness ne laissait personne indifférent, et surtout pas les arbitres. D’ailleurs, en fin de carrière, un échange lunaire entre MJ et un arbitre avait été enregistré, lors duquel l’officiel se soumettait totalement au GOAT !
Un arbitre raconte pourquoi il a arrêté de siffler contre Michael Jordan
Bien avant cela, dans les années 1990, la NBA réservait déjà un traitement particulier à Jordan selon Tim Donaghy. Longtemps arbitre dans la ligue, ce dernier a été couvert de honte lorsqu’il a été révélé qu’il truquait les matchs pour accommoder ses paris sportifs. Après un passage en prison, Donaghy parle désormais librement de ses années d’arbitre. En plus d’avoir révélé une série de playoffs qui a été truquée, l’homme en gris a livré une anecdote intéressante sur Michael Jordan.
J’ai commencé à comprendre comment les choses se passaient en NBA (dans les années 1990, ndlr). J’étais à Philadelphie, pour un match entre les Sixers et les Bulls. A l’époque, la ligue voulait serrer la vis sur les spin moves en début de dribble, et il nous a été dit de siffler marcher. Michael Jordan fait un spin move, je siffle. Phil Jackson se lève du banc et commence à m’en mettre plein la figure.
Je lui réponds : « Attends un peu, Phil. Tu sais comme moi que c’est le spin move que la ligue veut que l’on siffle ». Il m’a répondu : « Ils veulent que ce soit sifflé, oui, mais pas contre lui ». Jordan est passé à côté de moi, et m’a jeté un regard noir. Après le match je suis rentré aux vestiaires, et l’autre arbitre du match m’a dit : « La ligue veut qu’on siffle ce marcher, mais pas contre lui ».
Après cet épisode, Donaghy a arrêté de siffler marcher contre Michael Jordan. Faut-il s’en offusquer ? De nos jours aussi, les fameux « superstar calls » existent, et permettent à LeBron James, Steph Curry et compagnie d’éviter quelques pertes de balle ou fautes personnelles. A vrai dire, dans tous les sports, ce principe vieux comme le monde existe, qu’on le déplore ou qu’on l’admette. Pour Jordan, disons que le curseur était peut-être plus loin que pour certains autres.
Michael Jordan avantagé ? C’est très probable, comme de nombreux autres grands joueurs à travers les sports et les âges. L’avis de Sa Majesté sur le sujet serait probablement très intéressant à entendre !