Il y a être une star, il y a être une superstar, et il y a être une icône mondiale. C’est à cette dernière catégorie qu’appartient Michael Jordan, et il est parfois très difficile pour lui de s’en accommoder. La preuve avec cette déclaration en date de ses glorieuses années.
A l’étranger ou dans des coins reculés, l’écrasante majorité des joueurs NBA peuvent tout de même trouver un peu de calme et vivre une vie normale loin des projecteurs et des stars. Pas Michael Jordan. Comme LeBron James, Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi, MJ est de la trempe de ceux qui sont connus et reconnus partout sur terre, et qui doivent par conséquent adapter leur mode de vie pour ne pas être asphyxiés par les fans lorsqu’ils sortent en société.
Cette situation est évidemment difficile à gérer, et Jordan lui-même a mis longtemps à trouver comment faire. Au tournant des années 1990, alors qu’il était d’ores et déjà considéré comme l’un des plus grands joueurs de l’histoire avant même d’avoir gagné une bague, Sa Majesté avait évoqué le sujet avec des mots forts dans un entretien avec GQ.
La technique de Michael Jordan : s’isoler
Le mode de fonctionnement du numéro 23 avait le mérite d’être simple. Lorsque le stress le débordait, que gérer son image et ses problèmes semblait insurmontable, il choisissait de s’isoler.
Je me planque quand c’est comme ça. Je me terre dans ma maison, et je n’en bouge pas. Il y a des jours où je ne veux être autour de personne, et où je suis une personne dégueulasse, diabolique. Quand c’est ainsi, je reste chez moi jusqu’à que je sois de nouveau d’humeur à traiter avec des gens.
Comme un lion en cage, MJ rôde dans sa demeure, en attendant que la pression s’évacue et qu’il soit à nouveau en mesure de supporter les fans, journalistes, assistants, amis, producteurs, staff et consorts sans être immédiatement désagréable. Une technique tranchée… que Jordan a toutefois fini par renier et adapter un peu plus tard.
Dans les années 1990, rester terré chez soi est devenu de plus en plus insupportable pour le Hall of Famer, qui a rusé pour s’octroyer, en concours avec un grand service de sécurité, des moments qualitatifs – au casino ou ailleurs. D’ailleurs, en évoquant son ami Tiger Woods, soumis à la même pression, Jordan avait eu ces mots clairs :
Tiger ? Lorsqu’il est devenu ultra-célèbre, son premier réflexe a été de devenir un reclus. Ce n’est pas ce qu’il faut faire. Et croyez-moi, je le sais, car j’ai fait pareil. Vous ne pouvez pas juste aller faire votre job sur le terrain de golf ou sur le terrain de basket et revenir vous fermer dans votre chambre. Je l’ai fait, et c’est misérable. Juste regarder la télé. Vous perdez votre sens de la société. Vous ne vivez pas la vie.
A partir du milieu des années 1990, Michael Jordan a mis de côté la technique de l’ermite, refusant de « gaspiller » de précieuses journées en restant reclus. Une évolution qui a été permise par un vrai travail sur lui-même, qu’il a réussi à accomplir. Et c’est nettement plus sain ainsi.