NBA – Bulls : Que se passe-t-il chez les Bulls?

C’était il y a quelques heures que nous apprenions de façon officielle le transfert de Tony Snell (Bulls) pour Michael Carter-Williams (Bucks), après plusieurs jours de négociations. Alors que le front-office des Bulls annonçait avant la période estivale vouloir faire venir des joueurs shooteurs et mettre en avant le spacing, quel est le projet en ajoutant MCW au poste de meneur? Les Bulls peuvent-ils vraiment rivaliser sans véritable sniper dans l’équipe? 

Saison précédente et période estivale à Chicago

Chicago signe cet été, contre toute attente, Rajon Rondo, en provenance de Sacramento, et l’ex-Heat Dwyane Wade. Niveau shoot et spacing, les deux ne sont pas des références. Ce sont des joueurs qui ont besoin du ballon, besoin d’aller chercher la défense adversaire intérieure, tout comme Jimmy Butler, nouveau leader de cette équipe depuis le départ de Derrick Rose pour New York.

Le cinq majeur des Bulls se constitue alors de Rondo, Wade, Butler, Gibson et Lopez. On en conclut de suite que le spacing ne sera pas de mise cette saison, malgré les vœux de Forman et Paxson. Et pour ce qui est du shoot à 3 points, un petit coup d’œil sur l’effectif de la saison précédente s’impose :

  • Le meilleur tireur à 3pts de l’équipe se nomme E’Twaun Moore, à 45,2% de réussite. Agent libre cet été, l’arrière, bon défenseur et shooteur longue distance, a dès le 2 juillet signé un beau contrat (4 ans, 34 millions de dollars) aux Pelicans, alors qu’il venait de sortir la meilleure saison de sa carrière.
  • Justin Holiday, qui faisait partie du trade entre les Bulls et les Knicks, était lui aussi un bon artilleur à Chicago. A peine 20 minutes de jeu, mais une réussite de 43,3% à 3pts qui s’envole encore vers d’autres cieux.
  • Direction les Hawks d’Atlanta pour Kirk Hinrich, qui on le sait, était un excellent shooteur derrière l’arc, un joueur clé notamment lors de l’absence de Derrick Rose ces dernières années. Lui aussi passait les 40% lors de la saison 2015-16 chez les Bulls, jusqu’à son transfert en cours d’année.

Mais alors il reste qui chez les Bulls, capable de coller quelques 3 points par ci par là?

Le premier nom qui vient en tête, c’est Doug McDermott. Une progression correcte pour le jeune joueur qui sort de sa saison sophomore. Passant de 3 à 9 points de moyenne par match, McDermott reste encore trop juste par rapport aux attentes que les Bulls ont de lui. Lors de son arrivée, nous parlions d’un joueur solide au shoot, mais aussi un peu partout en attaque. Alors que Fred Hoiberg lui offrait plus de 20 minutes par match, Doug a manqué d’impact, malgré son 42,5% au shoot à 3pts.

S’il y a bien un autre joueur qui déçoit, et peut-être plus que McDermott, c’est l’Espagnol Nikola Mirotic. Très attendu dès son arrivée, Mirotic n’a probablement pas supporté la pression mise sur ses épaules. Une progression maigre l’année précédente par rapport à sa saison rookie, et cette année sera importante pour lui. Mirotic devait être le fameux symbole de spacing que les Bulls souhaitaient, un poste 4 capable de s’écarter jusqu’à derrière la ligne pour shooter et proposer autre chose qu’un jeu très intérieur proposé par Taj Gibson par exemple.

Maintenant que ces bases sont posées, revenons sur le récent trade entre Bulls et Bucks, qui envoie donc Tony Snell à Milwaukee, en échange du meneur Michael Carter-Williams.

La saison passée, Tony Snell jouait environ 20 minutes, en back-up de Jimmy Butler. Des chiffres faibles comparés à ceux de son homologue au poste : 5,3 points, 3,1 rebonds, 1,0 passe. Du côté de Milwaukee, Michael Carter-Williams était le meneur principal de l’équipe, même si ses performances étaient moins bonnes que ses débuts aux Sixers. Pourtant, alors que les Bulls ont fait venir Rajon Rondo à la mène pour remplacer Rose, et on sait que RR n’est pas le meilleur au shoot longue distance, n’y avait-il pas mieux que MCW, qui tourne à 25,5% à 3pts en carrière? En soit, les Bulls sont quand même gagnants dans ce trade. Tony Snell bloquait dans sa progression et manquait clairement de compétitivité, et Carter-Williams reste un bon atout offensif en second de Rajon Rondo.

La question se pose de savoir à quoi jouent les patrons de la franchise, à aller dans le sens totalement opposé de leurs souhaits annoncés. La réponse, on ne pourra certainement pas la donner, mais l’énigme prend la tête. Il ne faut cependant pas négliger cette équipe qui possède des talents certains sur le papier. L’association Wade-Rondo, qui va mener cette équipe grâce à l’expérience cumulée des deux joueurs, sera bonne pour les Bulls, et leur rôle de mentors sera primordial. Malgré tout, cette équipe reste celle de Jimmy Butler, comme l’avait bien précisé Dwyane Wade lui-même. Dans une ligue, on le sait, très axée sur le shoot à 3pts et le jeu espacé, les Bulls sont là en mauvaise position. Il va falloir faire avec cependant, puisque la saison approche et que la période de trades se termine. Il faudra attendre soit la mi-saison, soit l’été 2017 pour savoir si la tête de la franchise prend conscience de son erreur, ou alors contrebalance la cause commune en montrant qu’un jeu proche du panier est efficace, et peut mener loin. Sur le papier encore une fois, les Bulls sont bons, l’équipe est complète et le banc aura son rôle à jouer, notamment avec des joueurs comme Paul Zipser ou Denzel Valentine, qu’il faudra surveiller de près. Difficile de donner un pronostic tellement c’est mitigé. Le début de saison sera sûrement un bon indicateur, reparlons-en en décembre.

NBA 24/24

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