Les 13 points en 33 secondes de Tracy McGrady le 9 décembre 2004, ou l’une des plus brillantes performances en NBA, seraient-ils liés à un état psychologique aussi rarissime que complexe ? Si peu de sportifs peuvent en témoigner, ceux qui le font sont formels : il s’agit d’un mécanisme presque divin. Explications.
13 points en 33 secondes : l’exploit est si immense qu’il en paraît presque divin, même presque 20 ans plus tard. En cette soirée du 9 décembre 2004 contre les Spurs, Tracy McGrady est tout simplement injouable et entre dans un état quasiment irréel. Pour les commentateurs américains, il est tout simplement « ON FIRE » :
Pourtant, cet état où l’athlète semble sur un petit nuage n’est pas que le fruit d’une prouesse sportive inédite : il aurait de réelles explications scientifiques.
Ainsi, certains chercheurs appellent ça la « zone », d’autres le « flow ». Un graal sportif fantasmatique que seule une petite poignée de sportifs ont réussi à atteindre ou atteindront au cours de leur carrière. Et Tracy McGrady en fait donc partie. « Être dans la zone » signifie finalement d’être capable de ne plus rien rater de ce que l’on tente, à l’image, un peu, des rares joueurs qui ont réussi le perfect absolu lors d’un match. Un petit détour par Wikipédia permet d’obtenir une définition simple et efficace :
« Un état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité, et se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement »
Noyés dans cette concentration ultime, les réflexes conscients et inconscients amélioreraient la coordination d’un sportif et lui permettraient de réussir absolument tout ce qu’il tente. A l’image de Tracy McGrady ce soir du 9 décembre 2004, lui qui a rentré ses quatre missiles longue-distance des situations presque impossibles : il avait atteint son stade de concentration maximal, surfant sur un nuage idyllique pendant 33 secondes.
Si la star NBA ne s’est malheureusement jamais vraiment exprimé sur cette mystérieuse expérience, plusieurs autres grands sportifs ont déclaré avoir ressenti des sensations similaires. Pelé, le légendaire footballeur, expliquait par exemple au New York Times :
Pelé : J’ai ressenti comme un étrange calme… une sorte d’euphorie. J’ai eu l’impression de pouvoir courir une journée entière sans fatigue, de pouvoir dribbler à travers toutes leurs équipes ou à travers tous, que je pouvais presque leur passer à travers physiquement.
Le célèbre pilote de Formule 1 Ayrton Senna, avant son tragique accident, avait lui-aussi été plongé dans cette fameuse « zone ». Il avait d’ailleurs détaillé cette incroyable sensation devant les médias :
Ayrton Senna : Et tout à coup j’ai réalisé que je ne conduisais plus la voiture de manière consciente. Je la conduisais comme instinctivement mais j’étais dans une autre dimension. J’étais comme dans un tunnel. Pas seulement dans le tunnel sous l’hôtel : tout le circuit était un tunnel. Je continuais et continuais, encore et encore et encore et encore. J’avais largement dépassé la limite mais j’étais toujours capable de trouver plus.
Morale de l’histoire ? L’esprit humain est bel et bien capable de choses complètement incroyables.