Malgré tout le succès qu’il a pu rencontrer avec les Bulls, Michael Jordan n’y possédait pas que des amis. Le general manager de l’époque, Jerry Krause, avait par exemple la fâcheuse habitude de le faire sortir de ses gonds… avec une comparaison bien précise !
Que ce soit auprès de ses coéquipiers, de ses entraineurs ou de ses dirigeants, son fort caractère et son attitude tyrannique avaient parfois du mal à passer. Légende ultime des Bulls, Michael Jordan n’a pas toujours eu que des accompagnants à son service au sein de l’équipe. Plusieurs membres de la franchise prenaient même un malin plaisir à tenter de le remettre à sa place !
Les vétérans avec qui il a évolué durant ses jeunes années, puis ceux avec qui il a remporté tous ses titres par la suite pouvaient ainsi lui tenir tête, ce qui ne lui faisait bien évidemment pas plaisir. Mais son plus grand ennemi à Chicago restait sans doute Jerry Krause, célèbre pour avoir brisé la dynastie en 1998. Les liens conflictuels entre l’ancien GM et His Airness remontent cependant bien plus tôt que cette Last Dance iconique !
L’analogie de Jerry Krause que détestait Michael Jordan
Dans le livre Michael Jordan : The Life de Roland Lazenby, Krause a identifié avec précision les paroles qui ont fait initialement dérailler sa relation avec Jordan, liées… à Earl Monroe !
J’avais souvent tendance à le piquer. J’avais l’habitude de dire, « Un jour, tu pourrais être aussi bon qu’Earl Monroe. Tu me rappelles Earl et Elgin. Tu es une combinaison de Earl Monroe et Elgin Baylor, et un jour, tu seras peut-être aussi bon qu’eux ! ».
Ancien scout passé par les Baltimore Bullets avant de poser ses valises dans l’Illinois, Krause ne manquait jamais l’occasion de rappeler qu’il est celui qui a repéré Monroe avant sa draft. Or, être rapproché de ce Hall of Famer aux moyennes en carrière relativement faibles (18.8 points, 3.0 rebonds, 3.9 passes) ne plaisait guère à MJ, persuadé de lui être supérieur. Ce dernier ne se faisait d’ailleurs pas prier pour le faire savoir !
« Earl excellait au sol. Toi, tu excelles dans les airs. Elgin est le premier à l’avoir fait dans les airs. Tu me fais penser à lui. » À chaque fois que je disais ça, juste après, il disait, « Ce p*tain de Monroe ». Et puis il répétait, « À quelle place t’as sélectionné Monroe à la Draft ? Deuxième ? Bah p*tain. » Je pense que toute cette histoire avec Michael est due à Earl Monroe.
Au final, Mike avait toutes les raisons de pester face à ce discours, étant donné qu’il a laissé une trace bien plus indélébile que celle de Monroe dans la ligue. Reste maintenant à savoir si Krause pensait réellement que le niveau de The Pearl constituait le plafond de Jordan, ou s’il souhaitait simplement pousser son joueur à devenir encore meilleur. Là réside finalement toute l’ambiguïté du personnage que s’est forgé l’ancien exécutif !
Michael Jordan n’acceptait que rarement d’être comparé à d’anciennes gloires, encore plus lorsqu’il s’agissait de Earl Monroe. Jerry Krause en avait visiblement bien conscience, mais s’est pourtant fait un devoir de provoquer sa star de cette façon !