Pendant les Jeux, Olivia Epoupa a pris les rênes à la mène suite au forfait de Céline Dumerc. La meneuse qui jouera cette saison sous les couleurs de l’ESBVA revient sur son aventure olympique. De la cérémonie d’ouverture au match perdue face à la Serbie pour le bronze, en passant par ses rencontres au village olympique.
Parlons Basket Féminin : Après une longue saison et cet été sous le maillot bleu, comment ça va ?
Olivia Epoupa : ça va. Le repos fait du bien avant de repartir pour la saison. Je récupère. J’ai coupé avec le basket.
PBF : Une semaine après la fin des Jeux, qu’est-ce que tu retiens de cette expérience ?
OE : On a terminé sur une note d’amertume. On voulait toutes vraiment ramener cette médaille à la France. Mais c’était une belle expérience, autant du point de vue sportif qu’humain. Les bons souvenirs restent. Il ne faut pas oublier que c’est les JO quand même, ça reste magique. Il faut se relever et aller de l’avant.
PBF : Revenons au début de la compétition. Avant même votre 1er match, Céline Dumerc se blesse. Amel Bouderra arrive pour la remplacer juste avant la cérémonie d’ouverture.
OE : Le forfait de Céline, une de nos leaders, a été un sacré coup dur. Heureusement, on a su vite se remobiliser. Amel, dès son arrivée, a su bien s’intégrer au groupe.
PBF : Dès le premier match, on sent que tu tiens largement ton rôle.
OE : Pour ma part, j’étais concentrée sur ce que je devais faire. J’ai tout donné à chaque match. En préparation, je me sentais bien, et de mieux en mieux après les matchs. C’était une nouvelle opportunité pour moi, j’ai essayé de faire abstraction de ce qui se disait autour pour rester concentré. En Equipe de France, il faut respecter le rôle qu’on a et qu’on nous donne. J’ai eu la chance de m’exprimer sur le terrain.
PBF : Parle-nous de ce match contre la Biélorussie, avec ce fameux buzzer-beater.
OE : C’était la délivrance. On savait que le match était très important pour nous, comme pour elles, en vue de la qualification pour les quarts. On a été bousculée d’entrée, on savait que les Biélorusses étaient redoutables. Et tout s’est joué dans les dernières secondes. Quand Endy marque, on a toutes crié. Mais on s’est rendues compte que l’arbitre n’avait pas tout de suite validé le panier. ça a laissé un peu de suspense. Au final, c’était la grande joie. On n’a rien lâché jusqu’au bout.
PBF : En quart de finale, vous avez les Canadiennes en face. Vous les connaissez très bien, la plupart jouent en France. Mais elles vous avaient battues deux fois en match de prépa avant les JO.
OE : Les 1/4, c’est le match le plus important de la compétition. Tu continues ou tu rentres à la maison. La plupart des joueuses canadiennes jouent en France alors oui, forcément, on les connait par coeur. La salle était pleine et ça a été serré jusqu’au bout. Elles ont un jeu difficile à manoeuvrer, il fallait qu’on leur rentre dedans dès le début. On a eu du mal dans le 1er quart, mais après, on a su s’imposer. C’était un vrai combat.
PBF : Et puis, la Team USA en demi-finale
OE : C’est la meilleure équipe du monde. On ne pouvait pas se permettre de faire des calculs. J’avais déjà joué les américaines en jeunes, et cette année en amical. Mais en compétition, c’est autre chose. Il faut se préparer mentalement et physiquement pour être prête à les affronter. Et prendre un mur. Sans partir défaitiste. Il faut tout donner pour les bousculer, jouer les 40 minutes. Taurasi, c’est mon idole. On a rigolé ensemble avant et après le match mais sur le terrain, on se met des taquets. Personnellement, c’était un plaisir de jouer contre elles, j’aime les challenge donc jouer contre les meilleures joueuses du monde, c’est top.
PBF : Match pour la 3ème place, et donc le bronze olympique. Qu’est-ce qui vous a manqué face aux Serbes ? Est-ce que le match face aux USA a laissé des traces ?
OE : A ce stade de la compétition, tout le monde commence à fatiguer. Ce qui prime, c’est le détermination. On a manqué de lucidité et on a perdu trop de balles. On a laissé les Serbes exceller dans ce qu’elles savent faire. On ne les a pas dominé. Elles, ont très bien joué. On aurait tellement voulu ramener cette médaille…
PBF : Arrêtons de parler basket. Tu as pu voir d’autres sports pendant les Jeux ?
OE : J’ai beaucoup suivi la boxe. Mais avec tous les autres athlètes en général, on échangeaient souvent. J’ai revu beaucoup de sportifs que j’avais côtoyé à l’Insep. On a beaucoup suivi Teddy (Riner), les handballeuses, forcément les gars du basket… mais on avait à coeur que tous réussissent. On a vécu les JO à fond.
Allez les bleus on est tous derrière vous 👊🏾👊🏾👊🏾😃🇫🇷 !!! #Rio2016 #FranceOlympique #Basketball pic.twitter.com/elsXyJi21I
— Olivia Epoupa (@OliviaEpoupa) 17 août 2016
PBF : Ton meilleur souvenir de Rio ?
OE : La cérémonie d’ouverture. Avant même de rentrer, le fait d’être tous ensemble, de chanter ensemble, de filmer, crier… Il y avait une superbe ambiance. C’était l’euphorie. On a croisé d’autres nations. Et quand Teddy est entrée avec le drapeau… La cérémonie reste gravée dans ma mémoire.
PBF : Quelle était l’ambiance au village ?
OE : On était concentré sur notre compétition. On croisait tous les jours les autres sportifs, français ou non. Ce qui était marrant, c’est quand échangeait des pin’s. Et les sportifs étrangers aimaient beaucoup le nôtre, avec le coq français. C’était bien marrant. Après, j’ai croisé Usain Bolt, les stars américaines comme Serena Williams, Allison Félix et des basketteurs comme Ginobili.
PBF : Maintenant, tu as seulement quelques jours de repos avant la reprise…
OE : Oui, mais je ne vais pas me plaindre, j’ai eu des étés où j’enchaînait directement. Là, j’ai 10 jours de repos. Je m’aère la tête et je profite de mes proches. Avant de filer à Villeneuve d’Ascq pour de nouveaux challenges.