Impossible de dissocier Michael Jordan de Chicago, tant l’arrière a marqué la franchise de son empreinte à tout jamais. Et pourtant, celle-ci n’est pas passée loin de s’en séparer, avant que la dynastie ne débute dans l’Illinois ! Et la contrepartie pour lui était assez ridicule…
Pour se remettre dans le contexte, il faut en revenir à la fin de la saison 1987-88. À ce moment-là, Michael Jordan vient de signer sa deuxième campagne consécutive en tant que meilleur marqueur, terminant avec 35 points de moyenne. Mais surtout, il a alors aussi réalisé le doublé MVP-Défenseur de l’Année, avec en cerise sur le gâteau une victoire au concours de dunks et un MVP du All-Star Game. Un bilan individuel exceptionnel !
En revanche, le bilan est beaucoup moins agréable sur le plan collectif. Depuis la draft de His Airness, les Bulls ne parviennent pas à passer un cap en playoffs, n’atteignant jamais les finales de conférence. Après s’être fait sweeper au premier tour par Boston en 1986-87, ils chutent cette fois-ci contre les Pistons (1-4 en demi-finales de conférence). Un manque de résultat qui commence à frustrer les dirigeants…
Michael Jordan pas loin de finir… aux Clippers
Du coup à l’été 1988, les rumeurs se propagent selon lesquelles le roster de Chicago serait le point d’exploser. On parle de départs de Charles Oakley, Horace Grant… Mais surtout, il se murmure également que MJ pourrait lui aussi prendre la porte ! Comme raconté dans le livre Jordan Rules de Sam Smith, Windy City n’est pas passée loin de conclure un accord avec les Clippers. L’auteur avait même une idée très précise de la contrepartie pour le n°23 :
- Les Clippers reçoivent : Michael Jordan
- Les Bulls reçoivent : Michael Cage, Mike Woodson, Ken Norman & deux premiers tours de draft (qui deviendront Danny Manning et Hersey Hawkins)
Pour le coup, il y a de quoi s’évanouir pour tous les fans des Taureaux. Un tel package aurait empêché à jamais leur équipe d’attendre son statut mythique dans les années 90, aucun des joueurs cités n’étant une pointure ! Si on devait trouver une excuse à Jerry Krause, GM des Chicagoans, il faut dire qu’on était encore loin de l’escouade surpuissante que l’on connaît désormais. Scottie Pippen sortait à peine de sa saison sophomore, et Phil Jackson n’était pas encore aux commandes.
De ce fait, voir Jordan jouer les solistes sans succès n’avait donc rien d’attrayant pour la franchise. Heureusement pour elle, le deal n’a cependant jamais vu le jour. Grâce à cela, Chi-Town a pu glaner six titres de champion NBA durant la décennie suivante, devenant un poids lourd de la ligue. On ne peut pas en dire autant des Californiens, qui ont vu filer une occasion en or de quitter leur statut de losers.
C’est probablement l’entière fanbase des Clippers qui doit encore regretter ce non-trade. Au lieu de récupérer l’un des, si ce n’est le meilleur joueur de l’histoire, les Angelinos ont insisté dans la médiocrité pendant plus de deux décennies supplémentaires… avant que ne vienne l’ère de Lob City.