L’internationale française, cadre de l’EDF et d’Ekaterinbourg a, à 27 ans, un palmarès plus qu’impressionnant : vice-championne olympique aux JO de Londres, championne d’Europe en 2009, vainqueur de l’Euroligue en 2013 … sans parler des titres dans les différents championnats en France et en Russie ou individuels (élue cette année meilleure poste 4 du championnat russe). A la veille du début de l’Eurobasket, Sandrine Gruda a accepté de répondre à nos questions.
Parlons-Basket : Bonjour Sandrine, pouvez-vous rapidement vous présenter à nos internautes ?
Sandrine Gruda : Je suis Sandrine Gruda, martiniquaise, cadre de l’Equipe de France de Basket et du club UMMC d’Ekaterinbourg.
PB : Après une longue année, à enchaîner entre la WNBA et l’EDF l’été dernier, le championnat russe, comment vous sentez-vous ?
SG : Je me sens plutôt bien. L’enchaînement de tous ces championnats nécessitent de porter une attention toute particulière à mon corps et une très bonne gestion de mon temps de repos.
PARLONS D’EKATERINBOURG
PB : Qu’avez-vous trouvé à Ekat que vous n’aviez pas en France ?
SG : Question délicate. Je ne suis pas partie à Ekaterinbourg parce que je n’aimais pas le club de Valenciennes. J’ai quitté ce club car je désirais profiter d’une opportunité qui m’était offerte. Maintenant, la Russie propose des conditions de conforts qu’aucun club français ne disposent.
PB : Vous êtes en Russie depuis la saison 2007-2008, la vie à la française ne vous manque pas un petit peu ?
SG : Par moment, un climat décent et ma vie sociale me manquent.
PB : Qu’est-ce qui est le plus dur en vivant à l’étranger ?
SG : Le plus dur pour moi, puisque je ne parle pas la langue locale couramment, c’est d’être incapable d’échanger avec les personnes qui m’entourent. Le décalage horaire peut être un frein par moment.
PB : Comment s’habitue-t-on au temps (plutôt froid, ou est-ce un mythe ?) en Russie… Cela doit vous changer de la Martinique…
SG : Le temps est plutôt froid mais je m’y suis préparée mentalement donc je le vis bien même si par moment, je suis désireuse de retrouver mon bon vieux climat tropical!
PB : Parlez-vous le Russe ?
SG : Je ne parle pas le Russe couramment. Je prends des cours car je souhaiterais maîtriser cette langue suffisamment pour améliorer ma vie sociale. Ce n’est pas évident car je ne le fais pas par amour mais par nécessité.
PB : Arrivez-vous à suivre les résultats de vos copines en LFB ?
SG : J’arrive à suivre les résultats du championnat français grâce à l’application de la FFBB. Cet outils est assez pratique, je dois l’avouer!
PB : Avant la fin de votre carrière, aimeriez vous revenir jouer en France ?
SG : Pourquoi pas ! Je ne sais pas encore comment j’aborderai ma fin de carrière.
PB : Est ce que le rythme des entraînements est le même que dans les autres championnats que vous avez connu? Est – il plus dur ?
SG : Le rythme des entraînements ne dépend pas du championnat dans lequel on évolue mais bel et bien de l’entraîneur et de l’équipe qu’il a en face de lui. Nous avons un entraîneur qui travaille dans le qualitatif. Les entraînements ne sont pas longs mais intenses.
PB : Vous êtes vous habituée aux longs déplacements ? Quel est votre secret pour passer le temps ?
SG : Oui, je me suis habituée aux longs déplacements. mon secret est de lire un bon livre de Guillaume Musso, Eckhart Tolle, Marc Levy, Paulo Coelho et bien d’autres.
PB : Durant la saison, contente de retrouver vos coéquipières Bleues en Euroligue, même si c’est pour jouer contre ?
SG : Oui je suis toujours contente de jouer contre une équipe française en Euroleague. Cela me donne l’opportunité de revoir mes coéquipières en Bleu et de permettre à mes proches de faire le déplacement pour , entre autres, me voir jouer.
PB : Finale de l’Euroligue perdue à Prague, il ne manquait pas grand chose.. Vous courrez après le score et pourtant, dans la toute fin de match, vous avez failli faire un petit hold up… Que retenez vous de votre parcours en Euroligue ?
SG : Notre parcours en Euroleague a été bon. Nous sommes arrivés en finale et ce n’est pas rien même si nous aurions aimé gagner la médaille d’or.
PB : 2 ans que le titre vous échappe alors que vous surclassez presque tout le monde en poule…
SG : Ce sont des choses qui arrivent. Le plus important est de comprendre pourquoi puis d’aller de l’avant.
PB : Malgré la défaite en Euroligue, le titre de Champion de Russie ne vous échappe pas.. un soulagement cette saison ?
SG : Il était important pour nous de finir en beauté.
PB : Élue meilleure poste 4 du championnat russe, une fierté ?
SG : Une grande fierté. Cela me fait plaisir car j’ai vraiment passé un cap dans mon jeu. Le travail paye toujours.
PB : L’équipe d’Ekat est une usine de très bonnes joueuses (Candace Parker, Diana Taurasi notamment), laquelle de vos coéquipières vous impressionne le plus ?
SG : Je ne suis plus impressionnée car je me suis familiarisée à leur jeu. Par contre Diana Taurasi reste injouable dans le monde et dégage une telle confiance en elle qui a tendance à me surprendre lorsque je m’y attend le moins.
PARLONS DE CET ÉTÉ
PB : Vous refusez la WNBA cet été, pourquoi avoir fait ce choix ? Envisagez vous d’y retourner un jour ?
SG : J’ai refusé la WNBA cet été car je souhaite faire un break et profiter de ce que la vie à offrir de meilleur. Y retourner… pourquoi pas ?!
PB : Le fait que l’équipe de Los Angeles soit portée par Candace Parker, votre meilleure amie à Ekaterinbourg, a-t-il influencé votre choix ?
SG : L’été dernier, totalement.
PB : Isabelle Yacoubou a fait le choix l’été dernier de faire un break avec l’EDF et n’a pas participé aux championnats du monde. Taurasi a refusé la WNBA cet été. Comprenez-vous ces décisions ?
SG : L’une est un choix familial, l’autre est un choix personnel. Je suis moi-même en train de faire ce choix par rapport à la WNBA donc comment ne comprendrais-je pas?! C’est tout à fait compréhensible.
PB : Enchaîner toute l’année les matchs, surtout avec la WNBA et l’EDF, comment gérez-vous la fatigue ?
SG : La fatigue se gère en restant très à l’écoute de son corps. Au moindre signe physique, il faut réagir en conséquence par du repos ou des soins.
PB : Une revanche à prendre lors de l’Euro, après la finale perdue à domicile face à l’Espagne ?
SG : Je n’ai pas l’esprit revanchard mais compétitif. Le simple fait d’affronter une équipe dans le cadre d’un tournoi officiel ou amical est une motivation suffisante pour vouloir gagner la rencontre.
PB : La poule semble plutôt abordable (Ukraine, République Tchèque, Roumanie, Monténégro), de quelles équipes faudra-t-il se méfier ?
SG : Il faut se méfier de toutes les équipes car nous sommes l’ennemi à abattre. Je retrouve le même phénomène en club. Nous avons joué des clubs qui n’avaient rien à perdre contre l’ogre Russe. Résultat, les joueuses jouent détendues et donnent le meilleur d’elles-mêmes. L’année dernière, nous avons perdu deux matchs de saison de cette façon.
PB : Après avoir vécu les JO de Londres en 2012, les JO de 2016 à Rio sont ils dans un coin de votre tête ?
SG : Pour être honnête oui et non. A titre individuel, je ne suis plus obnubilée par l’idée de participer à des Jeux Olympiques mais à titre collectif, ça reste un objectif de l’équipe de France.
PB : L’Eurobasket masculin est en France, aurez-vous l’occasion et le temps d’aller voir des matchs ?
SG : Je souhaiterais y aller pour apporter mon soutien à nos bleus. Maintenant, cela ne dépend que de mon club et de la date à laquelle il me faudra être de retour en Russie.
L’équipe Parlons Basket remercie chaleureusement Sandrine Gruda pour nous avoir consacré du temps afin de répondre à nos questions !
On lui souhaite un excellent Championnat d’Europe !
Interview réalisée le 10/06/15
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