NBA – « J’ai remplacé leur eau par de la bière, et je les ai insultés »

Aujourd’hui, les entraineurs doivent parfois faire dans la « câlinothérapie » pour satisfaire leurs joueurs et obtenir des performances dignes de ce nom. Une approche aux antipodes de ce qui était fait dans les années 80′ et 90′. La preuve avec le témoignage d’un coach légendaire qui avait des méthodes bien à lui.

Dans la NBA actuelle, il est très difficile pour un entraineur de s’en prendre directement à ses joueurs. Nous sommes à une époque où les conflits violents sont mal perçus, et les stars pourraient rapidement se braquer et exiger la tête de leur coach après une dispute un peu trop virulente… Dans le monde contemporain, il est bien plus facile de se séparer d’un coach qui fait du zèle que d’une star trop susceptible.

Mais à une époque finalement pas si lointaine, c’était tout l’inverse. Les entraineurs étaient de véritables institutions, et leurs méthodes, même les plus limites, ne pouvaient qu’être acceptées par les joueurs. Des insultes, des entrainements particulièrement intenses, des passages inexpliqués sur le banc pour certains talents… Pas besoin de prendre de pincettes quand les résultats étaient là.

Et John Thompson, légende de l’université de Georgetown, était un adepte de ses méthodes « coup de poing » pour faire passer des messages à ses jeunes joueurs. Avant de nous quitter en 2020, ce qui a provoqué les larmes de son protégé Allen Iverson, le coach a livré ses mémoires dans une autobiographie, et il y détaille comment il s’y prenait avec les étudiants qui aimaient un peu trop faire la fête…

Un jour j’ai découvert que certains de mes joueurs buvaient de la bière en soirée, alors pendant l’entrainement du lendemain, je les ai fait courir dans tous les sens pour les épuiser avant de leur donner une pause. Tous les joueurs avaient une bouteille d’eau avec leur n° dessus pour ne pas les perdre. J’ai mis de la Heineken dans la bouteille de tous les adeptes de la bière en soirée.

Je pense que je les ai insultés de tous les noms possibles et imaginables, et j’ai même du inventer quelques insultes au passage. Je leur ai plus ou moins dit : « Non ce n’est pas du Gatorade ! C’est ce que vous buviez hier soir pendant votre fête ! Vous pensez que je suis bête ?! Je suis au courant de tout ce que vous faites, et vous avez intérêt à arrêter les bêtises ! ».

Comme Guy Roux dans le monde du football, qui allait jusqu’à payer les employés des péages aux alentours d’Auxerre pour savoir quand ses joueurs prenaient l’autoroute, John Thompson savait tout du quotidien de ses étudiants. La question est désormais de savoir si ses joueurs ont été réceptifs au message, où s’ils étaient simplement heureux d’avoir une bière gratuite à l’entrainement.

Dans un grand nombre d’universités américaines, boire de la bière est on ne peut plus normal pour les étudiants… Mais à Georgetown, c’est surtout le meilleur moyen pour s’embrouiller avec coach Thompson.