Malgré un groupe décimé depuis des semaines, les Lakers devraient bien pouvoir s’appuyer sur une rotation au complet pour la postseason. À ce titre, une combinaison de deux joueurs devrait être sacrifiée, et pas n’importe laquelle.
Des leaders en symbiose parfaite ; une alchimie irréprochable au sein de l’effectif ; des automatismes défensifs parés à toute épreuve… Les raisons permettant d’expliquer le sacre des Lakers l’an dernier sont nombreuses. L’une d’elles, très peu souvent mise en avant, résidait également dans la hiérarchie claire qui se dégageait du roster.
Chaque joueur qui composait le groupe de Frank Vogel, quel que soit son passif dans la ligue ou sa renommée, connaissait parfaitement son rôle, et le respectait à la lettre. Cela peut notamment expliquer la réussite sur place de Dwight Howard, satisfait de prendre part à un long run de playoffs malgré une importance moindre sur le terrain.
Cette année, en revanche, les rapports de force ne paraissent plus aussi limpides à l’approche de la fin de saison régulière. Cela peut avant tout s’observer au poste de pivot, où trois gros noms se disputent des minutes : Andre Drummond, Montrezl Harrell et Marc Gasol. Depuis l’arrivée du premier cité, en mars dernier, c’est dans cet ordre d’importance qu’ils semblaient apparaitre dans l’esprit de Frank Vogel.
Arrivé en tant que titulaire en puissance, Drummond a cependant quelque peu déçu. Dans le même temps, après avoir été mis au placard, Gasol a quant à lui retrouvé un bon niveau de performance. Tant et si bien que, dans sa volonté de satisfaire tout ce petit monde, l’entraineur angelino a tenté ses derniers jours d’associer l’Espagnol… à Harrell sur le parquet.
Le duo, qui a de quoi surprendre sur le papier, a en effet partagé pour la première fois de la saison l’affiche durant 9 minutes sur les deux derniers matchs, face aux Suns et aux Knicks. Un échantillon minime, mais qui a néanmoins permis d’offrir quelques élément d’analyse à leur coach. Et ceux-ci ne se veulent pas forcément encourageants.
Sur ces 9 minutes, L.A. affiche en effet un delta de -9 au score. Bien sûr, la durée raccourcie de cette association ne permet pas d’en tirer des conclusions définitives. Mais si les deux intérieurs ont plutôt bien réussi à évoluer l’un à côté de l’autre offensivement, leur cohésion en défense s’est avérée beaucoup moins criante. La preuve avec cette séquence, où leur communication sur pick-and-roll laisse grandement à désirer.
Les exemples de ce genre sont nombreux à ressortir, et permettent de mettre en avant les lacunes de la doublette. Sam Quinn de CBS Sports les résume simplement de la sorte.
Les Lakers devant faire face à énormément de blessures à l’arrière dernièrement, Gasol a été assez utilisé dans ce rôle pour justifier son association avec un autre big man. Ça a permis à Harrell de récupérer des minutes qu’il n’aurait pas eues autrement.
Leurs limites défensives ensemble, conjuguées à la structure globale de l’effectif au complet, risquent d’empêcher Vogel d’utiliser les deux simultanément en playoffs. Mais pour l’heure, ce duo a permis de remplir l’important objectif que l’entraineur cherchait à remplir : permettre de garder tout le monde satisfait.
Jamais utilisés ensemble jusqu’ici cette saison, Marc Gasol et Montrezl Harrell n’ont pas offert les garanties nécessaires à Frank Vogel pour poursuivre l’expérimentation en playoffs. Reste à espérer pour eux que chacun aura malgré tout un rôle à jouer, individuellement parlant.