Reconnu pour ses talents offensifs hors normes, Kobe Bryant n’en restait pas moins un défenseur féroce, qui connaissait les lacunes de chacun de ses adversaires. Or, il reconnaissait en 2018 n’avoir jamais réussi à découvrir les faiblesses d’une star actuelle.
Possédé par la volonté de laisser une trace plus durable que Michael Jordan en NBA, Kobe Bryant a tout fait pour surpasser His Airness en matière de palmarès. Malgré cela, il a remporté moins de titres, ou encore de trophées de MVP que son aîné. Il pouvait cependant se satisfaire de compter un plus grand nombre de sélections All-NBA (15), mais aussi… All-Defensive (12).
Car s’il n’a jamais été élu Défenseur de l’Année, le Mamba apparaissait comme un poison pour ses adversaires sur les phases défensives. Adepte des séances vidéo, il abordait chaque rencontre en connaissant les failles de tous ses opposants directs. Tous… sauf un, comme il le reconnaissait dans l’émission The Corp With A-Rod and Big Cat en 2018.
Kevin Durant. C’est le seul joueur dont je n’ai pas pas réussi à comprendre le jeu, et à stopper avant de prendre ma retraite. Quand il a débarqué dans la ligue, il était facile à défendre parce qu’il n’arrivait pas à partir sur sa droite et prendre le tir. Sa mécanique de tir ne le lui permettait pas, donc c’était l’un de ses gros défauts.
Et quand il était au poste, il ne pouvait pas se retourner sur sa gauche. Il faisait tout sur son côté droit, donc ça me permettait d’éliminer certaines zones du terrain pour le contrer. Après ça, il a commencé à développer son jeu, et maintenant, il peut shooter depuis la gauche, la droite, de loin, inscrire des runners, de la main gauche et de la main droite.
Déjà redouté sur son année rookie, durant laquelle il tournait à 20.3 points, Kevin Durant n’affichait cependant pas un jeu aussi complet qu’actuellement. Ses points faibles avaient évidemment été rapidement ciblés par Kobe, qui avait donc tendance à prendre le dessus sur lui dans leurs premiers duels.
Mais le rapport de force n’a pas tardé à s’inverser, compte tenu de la progression du MVP 2014. Car tandis que ce dernier ne faisait que débuter son ascension vers les sommets, Bryant entamait de son côté son déclin sur le début des années 2010. La légende des Lakers pointait avant tout les progrès effectués par KD avec sa main faible.
Avant qu’il n’apprenne à finir sur sa main gauche, je pouvais toujours le forcer à partir à gauche, driver jusqu’au panier, et même avec tous les avantages qu’il avait sur moi, il avait toujours du mal à finir. Donc je pouvais bloquer sa main droite, et le forcer à se retrouver dans une situation difficile. Mais maintenant, il a appris à le faire, donc j’ai pris ma retraite sans comprendre comment défendre sur lui.
Finalement, c’est bien Durant qui affiche les meilleures moyennes dans ses face-à-face avec Kobe, avec 27.3 points contre 25.4 unités. Il convient cependant de noter les pourcentages de la star des Nets sur ces 25 rencontres (47.4% au tir, 33.3% à 3 points), assez éloignés de ses standards. Comme quoi, Vino parvenait malgré tout à avoir une influence sur sa production.
Kobe Bryant avait réponse à tout, et face à tous les joueurs avant de raccrocher les sneakers… hormis Kevin Durant. L’adoubement ultime pour un attaquant, que le double champion NBA devrait accueillir avec fierté.