Aux États-Unis, être un « diehard fan » d’une équipe est souvent synonyme d’excentricité démesurée. En NBA, aucun n’a mieux rempli cette description que Dennis Easterling, supporter des Charlotte Hornets de la 1ère heure.
Comme de nombreuses franchises dans l’histoire, les Charlotte Hornets ont connu plusieurs années délicates suite à leur création avant de prendre véritablement leurs marques en NBA. Sur ses trois premières saisons, entre 1988 et 1991, l’équipe n’a ainsi remporté que 55 matchs, soit le 2ème plus faible total sur la période derrière… le Heat, autre organisation débutante.
Une fanbase était néanmoins déjà présente, notamment dans la ville de Caroline du Nord, et n’attendait qu’une chose : voir leurs poulains enfin enchainer les victoires. Les premières semaines de l’exercice 1991-92 ne laissait pas présager d’une telle amélioration, puisque Muggsy Bogues et ses coéquipiers ne présentaient qu’un bilan de 5-15 au début du mois de décembre.
C’est alors que Dennis Easterling eut une idée… à l’américaine. Quelques semaines plus tôt, il avait entendu parler d’un homme, fan de l’équipe de baseball des Atlanta Braves, qui avait vécu… sur un panneau publicitaire tant que son équipe ne remporterait pas le titre de MLB. Un geste fou qui n’avait duré que deux semaines, avant que son équipe n’échoue en Finales.
Face au manque d’enthousiasme autour des Hornets, et aux pâles résultats de l’équipe, Easterling envisage alors d’imiter cette folie. Il raconte dans les colonnes du Charlotte Observer :
Ce que l’on doit faire, c’est créer une sorte d’engouement puisqu’ils sont si mauvais.
Il se lance alors un pari déjanté : vivre sur un panneau publicitaire tant que les Hornets ne remportent pas… deux matchs consécutifs. Reste à trouver le panneau sur lequel résider. Grâce à ses connaissances, il trouve son bonheur sur le billboard du LongHorn Steakhouse local, dont le propriétaire imagine déjà la publicité gratuite que cela pourrait engendrer.
Le 6 décembre 1991, suite à une défaite de Charlotte face aux Bulls, Easterling grimpe donc au sommet du panneau publicitaire, et s’installe sur une plateforme en contre-plaqué d’un peu plus d’1 mètre de large. Une plateforme qui sera rapidement renommée « La Ruche », et qui va piquer l’intérêt de la presse locale, puis nationale.
Easterling dort sur cette plateforme, y mange la nourriture fournie par le LongHorn, et ne la quitte que pour subvenir à ses besoins naturels. Pendant ce temps, les Hornets remportent 3 matchs en décembre, mais restent incapables d’enchainer deux victoires. Leur fan perché poursuit donc son séjour, sans avoir imaginer que sa durée serait aussi longue.
Sa notoriété, elle, continue de s’accroitre, et lui permet même de recevoir des dons de la part de marques qui y voient une belle opportunité de se faire de la publicité. Matelas, téléphones, télévisions câblées… Easterling ne manque quasiment de rien, si ce n’est du confort et de la chaleur que peuvent uniquement fournir un foyer.
Vient le 4 janvier 1992, date de la victoire des Hornets face aux Suns. L’espoir grimpe, tandis que les joueurs d’Allan Bristow affrontent ensuite les Kings et leur bilan de 9-22. Une rencontre que Charlotte remporte 4 jours plus tard 109-96, et qui vient donc mettre un terme à la parenthèse la plus folle de la vie de Dennis Easterling.
C’est donc après 35 jours passés sur une plateforme d’un mètre de large, au sommet d’un panneau publicitaire, que Dennis Easterling a obtenu le titre de fan le plus taré de l’histoire de la NBA… et le surnom de « Billboard Man ».