Le sport est souvent au coeur de toutes les attentions dans une communauté. Le problème, c’est que ces dernières ne sont pas toujours faites de gens recommandables… Et parfois, certains mafieux tentent de s’immiscer dans la vie des équipes. Heureusement pour Georgetown, coach Thompson intimidait tout le monde.
Difficile en France de comprendre l’impact de la disparition de John Thompson, le coach légendaire de l’université de Georgetown. Premier entraineur afro-américain à avoir remporté un titre NCAA, cette légende a aussi façonné quelques-unes des plus grandes stars de l’histoire.
Pivot double champion NBA avec les Celtics, c’est lui qui a appris toutes les ficelles du métier à Dikembe Mutombo, Patrick Ewing, ou encore Alonzo Mourning. C’est aussi lui qui a pris Allen Iverson sous son aile, et l’a « sauvé ». L’hommage de The Answer en dit d’ailleurs long sur le respect qu’il portait à son mentor.
Et le respect, il ne l’imposait pas qu’à ses joueurs. Dans la faculté située à Washington DC, et partout aux alentours, on savait qu’il ne fallait pas toucher à John Thompson. Une anecdote illustre parfaitement l’influence de l’entraineur dans la ville, et le respect qu’absolument tout le monde lui vouait.
Dans les années 80′, impossible de parler de Washington DC sans parler de Rayful Edmond, le trafiquant le plus influant de la capitale, et de très loin. Pionnier dans la vente de crack, le dealer était, selon des chiffres non officiels, à la tête d’un empire qui brassait plus ou moins 300 millions de dollars par an !
Et la particularité de Rayful Edmond, c’est qu’il était un supporter invétéré des Hoyas. Non seulement il se rendait régulièrement au match, qu’il observait évidemment depuis le premier rang, mais il se liait aussi d’amitié avec certains joueurs. Chose que John Thompson ne pouvait cautionner. Le Washington Post est revenu sur ces relations tendues.
Rayful Edmond a commencé à se rapprocher d’Alonzo Mourning lors de sa première année à Georgetown. Le pivot était si naïf qu’il s’est lié d’amitié avec. Edmond ne voulait pas vendre de drogue à Mourning, il voulait juste se sentir comme un membre de l’équipe. Il était si fan, qu’il enterrait ses hommes de main dans des maillots Hoays.
« Washington est une ville dans laquelle tout va vite », racontait John Duren, l’un des premiers joueurs importants de l’ère Thompson dans les années 70′. « Quand un jeune joueur arrivait, que ce soit Iverson, Ewing, Alonzo Mourning, et qu’il était déjà une star, il devait rencontrer les bandits.
« Ils s’habillaient dans les mêmes boutiques, allaient manger dans les mêmes restaurants… C’était inévitable, ils allaient tous se rencontrer ». Un jour John Thompson en a eu marre, et a convoqué Rayful dans son bureau pour le sermonner, et lui dire qu’il y aurait de graves conséquences s’il continuait à trainer avec les jeunes Hoyas. Depuis ce jour, Edmond n’a plus été vu sur le campus.
Vous imaginez, un coach qui ose menacer le plus grand dealer de la ville sans craindre la moindre répercussion ? Quand on vous dit que John Thompson inspirait le respect de tout le monde à Washington, ce n’était pas une hyperbole. On comprend mieux l’impact positif qu’il avait sur ses joueurs.
La légende voudrait même que John Thompson soit le seul à ne pas avoir subi de vengeance après ses menaces. Heureusement pour lui, Rayful Edmond était un fanatique des Hoyas.