Si la question raciale, au sens anglo-saxon du terme, est omniprésente en NBA depuis quelques temps, il ne s’agit pas d’une nouveauté. En 1987, Dennis Rodman et Isiah Thomas défrayaient d’ailleurs déjà la chronique après avoir ciblé… Larry Bird.
Entre Larry Bird et les Pistons, ça n’a jamais été le grand amour. Roué de coups pendant des années dans la rugueuse raquette de Détroit, Larry Legend s’est embrouillé plus d’une fois avec les Bad Boys. Et si son adversaire de Motor City le plus détesté était Bill Laimbeer, qu’il considérait comme dirty, c’est avec Dennis Rodman et Isiah Thomas que le plus gros scandale a eu lieu.
Pour comprendre, il faut remonter aux playoffs 1987. Voilà plusieurs années que les Pistons butent alors sur les Celtics, et cette fois-ci, ils pensent tenir la corde face aux champions en titre.
Mais au bout d’un Game 7 suffoquant dans lequel il joue l’intégralité des 48 minutes, Larry Bird marque 37 points, capte 9 rebonds et délivre 9 passes pour envoyer les Celtics en Finales NBA et les Pistons chez eux.
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Après la partie, ça rage très fort du côté des Bad Boys, qui perdent leur sang-froid devant la presse et accusent Bird d’être surcoté… car blanc :
« La seule raison pour laquelle il a gagné tous ces MVP (Bird a été MVP en 1984, 1985, et 1986, ndlr), c’est parce qu’il est blanc » – Dennis Rodman
« Si Larry Bird était noir, il serait juste un autre bon joueur parmi d’autres » – Isiah Thomas
Des propos très culottés, que Kevin McHale qualifie rapidement (et à juste titre) « d’idiots ».
Face à la controverse, Isiah Thomas tente de tempérer dans les jours qui suivent, expliquant qu’il s’agissait d’une blague. Le meneur des Pistons téléphone même personnellement à Larry Bird, qui se dit « satisfait ». IT paiera pourtant le prix fort 5 ans après : en 1992, quand Michael Jordan décide d’exclure Thomas de la Dream Team, Bird ne fait rien pour l’en empêcher.
Quant à Dennis Rodman, il ne s’est pas excusé, et Larry Legend a réfuté la possibilité d’une explication en ces termes :
Nan, je lui mettrais juste mon poing dans la gueule.
Être mauvais perdant peut parfois pousser à tenir des propos bien limites, et c’est cette thèse que l’on retiendra pour expliquer le dérapage des deux Pistons. Larry Bird, lui, n’a pas dû être empêché de dormir par tout ça…