Le trade d’Anthony Davis aux Lakers a fait grand bruit, et pour cause. Impliquant de nombreuses pièces du young core de L.A. auxquels la fans étaient attachés, la décision a nécessité une grande réflexion chez les dirigeants angelinos. Ces derniers se sont pour cela appuyés sur les conseils d’une vieille connaissance disparue.
Il y bientôt un an, le destin des Lakers basculait complètement en l’espace de quelques heures. Restant sur une saison décevante sans playoffs malgré l’arrivée de LeBron James, le front office Poupre & Or se devait de réagir. La grogne des fans, habitués au succès depuis des décennies, ne leur laissait de toute manière pas d’autres choix.
Pour retourner la situation à leur avantage, ils ont donc dû employer les grands moyens, et marquer l’été 2019 de leur empreinte. Le 15 juin, la franchise parvenait à un accord avec les Pelicans pour le transfert d’Anthony Davis, en l’échange de plusieurs jeunes talents angelinos comme Brandon Ingram et Lonzo Ball. Compte tenu de leur 1e place actuelle dans la conférence Ouest, ils peuvent se féliciter de cette décision.
Cette dernière n’avait pourtant rien d’une évidence lorsqu’elle a été prise. Le package proposé par L.A., qui comprenait également plusieurs tours de draft, pouvait apparaitre démesuré à l’époque. Durant sa récente apparition dans le podcast « Daddy Issues », Jeannie Buss, la propriétaire de la franchise, explique s’être inspirée des conseils de son père, Jerry, pour effectuer ce choix si délicat.
Il a essayé de m’apprendre le poker, alors que je suis la pire joueuse du monde. Je ne sais pas bluffer, je ne suis pas une bonne menteuse… Mon père, lui, était un très bon joueur de poker. J’aimerais avoir réussi à apprendre, mais la raison pour laquelle il était inquiet et il voulait à tout prix m’apprendre à jouer était que sa philosophie consistait à rester extrêmement patient pendant les parties.
Lire aussi | Les poignantes révélations de la propriétaire des Lakers concernant Kobe Bryant
Vous devez attendre que les cartes viennent, et il disait : « La plupart des gens n’y arrivent pas, ils deviennent anxieux et ils se hâtent comme s’ils voulaient créer la victoire en n’ayant pas de jeu. Je sais que tu as la patience, mais ce que je ne sais pas, c’est si tu passeras la vitesse supérieure à temps quand tu auras les bonnes cartes et que tu pourras tenter un coup. Parce que quand tu as les bonnes cartes, tu dois faire tapis. »
Possédant un joli jeu en main avec le young core dont elle disposait, Buss a donc d’une certaine manière fait tapis pour acquérir Davis.
J’ai le sentiment que, aussi difficile cela pouvait être de trader les jeunes joueurs que l’on avait pour Anthony Davis, c’était le genre de moments dont mon père me parlait en disant : « Je ne sais pas si tu seras capable d’en tirer partie, si tu auras le courage d’y aller. »
Et c’était vraiment dur pour moi, parce qu’on avait ce super noyau de jeunes talents que l’on adorait, protégeait et couvait tous. Mais pour obtenir quelque chose de très grande valeur, vous devez abandonner quelque chose de très grande valeur en retour. Et pour moi, c’était le moment où je me suis dit : « Allez, faisons-le, passons la seconde. »
Un changement de vitesse rendu possible grâce aux conseils de l’ancien propriétaire des Lakers, qui a laissé sa place à sa fille suite à son décès en 2013. L’ombre du dirigeant mythique plane donc toujours sur le Staples Center, et les fans Purple & Gold peuvent une nouvelle fois le remercier pour son influence dans cet échange.
Jeannie Buss a beau s’auto-proclamer mauvaise joueuse de poker, elle semble pour le coup avoir plutôt bien retenu les leçons de son père, et réussi son mouvement en parvenant à attirer Anthony Davis dans la Cité des Anges.