Cette rencontre au sommet du groupe A constituait le remake de la demi-finale de l’EuroBasket remportée par la France l’année dernière. Malheureusement, les hommes de Vincent Collet n’ont pas réédités cette performance et s’inclinent face à leur ennemi juré.
Au delà de l’enjeu de la première place du groupe, les espagnols avaient à cœur de se venger de la défaite de l’été dernier, comme le montre les déclarations d’avant match des joueurs ibériques:
« J’ai envie de gagner contre eux depuis qu’ils nous ont éliminé lors de la demi-finale du championnat d’Europe » Rudy Fernandez
« On a un compte à régler avec la France, je n’ai pas joué l’an dernier mais j’étais dans les tribunes et j’ai vu notre défaite. On doit faire un match très sérieux, dur pour prendre les devants. On ne peut pas perdre la première place du groupe » Pau Gasol
» On a un compte à régler avec eux. On a été confronté à eux de nombreuses fois, l’année dernière on a perdu même si on l’avait emporté plusieurs fois avant ça. Ça sera un match difficile mais on veut le gagner pour terminer en tête de notre poule » Ricky Rubio
Avec le secteur intérieur décimé côté français (absences de Noah et Ajinça, forfaits de Séraphin et Mahimi) et les grosses performances successives dans ce même secteur depuis le début de la compétition des frères Gasol et de Serge Ibaka, il ne faisait aucun doute que les chances des français de s’imposer reposeraient sur leur faculté à limiter la casse dans la raquette. Élément supplémentaire à prendre en compte: une grosse ambiance dans la salle de Grenade hostile à nos français et totalement acquise à la cause du pays hôte.
Espagne 88 – 64 France
Un début de match équilibré
Dès les premiers instants de la rencontre Rubio donne le rythme et est intenable en pénétration, concluant soit lui-même près du cercle soit envoyant Marc Gasol au alley-oop. En face, la France trouve de bonnes positions de shoots à l’extérieur et n’hésite pas à prendre sa chance à l’image de Boris Diaw qui inscrit les 3 premiers points des bleus. Cependant, 2 pertes de balles permettent aux espagnols de créer un petit écart (11-3 après 3min30). La rencontre se joue sur un rythme élevé, il y a peu de fautes et à la faveur d’un très bon passage d’Antoine Diot (7 pts consécutifs) les bleus recollent au score, jouant les yeux dans les yeux avec leur adversaire. Un gros shoot à 3pts de Navarro permet aux espagnols de virer en tête après 10 minutes 22 à 19. Pau Gasol compile 6 pts et 3 rbds, Rubio possède déja une ligne de stat bien remplie (4 pts, 3 rbds, 5 assists et 3 interceptions). Côté tricolore, Diot compile 7 pts et l’intensité et la rage de Lauvergne lui permette de compter 4pts et 5 rbds.
Le 2ème quart-temps commence avec un nouveau shoot primé de Rodriguez rendu par Edwin Jackson. 2 nouvelles pertes de balles françaises sont punies immédiatement par l’Espagne qui peut compter sur la rentrée d’Ibaka pour règner sur la raquette. Gobert fait les frais des qualités défensives du joueur du Thunder qui le contre à 2 reprises. Les tricolores répondent par de très belles séquences collectives conclues par Gobert puis Gelabale au dunk. L’écart se stabilise autour des 5 pts d’écart en faveur des espagnols. A 3 minutes de la fin, le coach Orenga fait passer son équipe en zone sur les phases défensives qui gêne nos français d’autant que la réussite derrière l’arc s’effrite. Rudy Fernandez puis Pau Gasol permettent à la Roja de creuser l’écart à 10 points et les 2 équipes rentrent au vestiaire sur le score de 44 à 34.
Pau Gasol 12pts-4rbds; Nicolas Batum 9pts, Antoine Diot 7pts
L’accélération espagnole en 2ème mi-temps
Au retour des vestiaires, les espagnols augmentent l’intensité, coupent les lignes de passes ce qui se traduit par 2 interceptions en 30 seconde et des paniers faciles en contre attaque. Marc Gasol prend une technique pour contestation ce qui n’entrave pas la marche en avant espagnole et sur une nouvelle interception, Llull file au cercle et donne 16 pts d’avance à son équipe. Au retour d’un temps mort demandé par Vincent Collet, Lauvergne inscrit 4 pts consécutifs mais prend sa 3ème faute et rejoint le banc pour la suite du 3ème quart-temps. Les français sont alors plus agressifs mais se retrouvent dans la pénalité après 5min30. Les espagnols repassent en zone, trouvent des paniers faciles à l’intérieur mais Heurtel réalise un très bon passage, se promenant dans la défense adverse et empilant les paniers. Le premier mauvais geste de la soirée est à mettre à l’actif de Pau Gasol auteur d’une grossière faute loin du ballon sur Pietrus. Après 30 minutes, l’écart augmente légèrement pour s’établir à 15 pts (65-50).
Lors de la dernière période, l’Espagne accroit inexorablement son avance. Navarro et Marc Gasol scorent tour à tour et Ibaka est toujours aussi dissuasif dans la raquette et aérien en attaque à l’image de ce alley-oop conclu suite à une belle passe de Marc Gasol. En face, Evan Fournier qui n’est sorti du banc qu’à la fin du 3ème quart-temps se montre et inscrit 5 pts consécutifs. La fin de match est gérée tranquillement par la Roja, Orenga fait tourner son effectif, le public est ravi et le fait entendre. Leur équipe s’impose au final 88 à 64.
Au contact en début de match, l’équipe de France s’est peu à peu fait distancer et l’Espagne a évolué un ton au dessus. Avec un petit 5/25 à 3pts et un Boris Diaw bien ciblé par la défense et qui n’a pas eu son influence habituelle sur le jeu, difficile d’espérer mieux pour une équipe privée de nombreux joueurs.
Au contraire, l’équipe espagnole continue d’impressionner avec un collectif bien rodé, 5 joueurs terminant à 10pts ou plus et les 12 ayant participé au match et scorés. Avec cette victoire, la Roja s’assure la 1ère place du groupe avant leur match contre la Serbie demain. Les Bleus affronteront quant à eux l’Iran.