Si le passage de Michael Jordan dans la ligue mineure de baseball ne laissera pas un souvenir impérissable dans l’histoire du plus ancien sport nord-américain, il aura au moins permis de changer la vie d’un homme : Rogelio Nunez, le chouchou de MJ. Humainement et financièrement, His Airness lui a beaucoup apporté.
Contrairement à la NBA, où il dominait allègrement ses coéquipiers à l’entrainement et ses adversaires sur le terrain, Michael Jordan est arrivé dans le monde du baseball avec énormément d’humilité, et surtout l’envie d’apprendre, en s’appuyant sur ses coéquipiers bien plus expérimentés.
Parce qu’il n’était plus un demi-dieu mais simplement un membre des Barons de Birmingham, MJ a appris à se fondre tant bien que mal dans la masse, a accepté de redevenir un rookie, et surtout, il a construit de nombreuses amitiés, toutes plus improbables les unes que les autres.
La plus folle d’entre elles, mais sans doute la plus forte, c’est avec un Dominicain du nom de Rogelio Nunez qu’il l’a bâtie. Et avant même de se rencontrer, le destin des deux était lié. En effet, le n°45 porté par Michael Jordan lors de son court passage en MLB, c’est Rogelio Nunez qui a accepté de lui céder.
Forcément touché par ce geste, His Airness s’est de suite pris d’amitié pour son coéquipier qui ne parlait pourtant pas un mot d’anglais à l’époque. Aujourd’hui conseiller municipal chargé des sports dans sa ville du New Jersey, Nunez se souvient du moment où Michael Jordan l’a poussé à apprendre l’anglais, tout en l’aidant financièrement. C’est du grand MJ. The Athletic a recueilli ses propos.
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Un jour dans notre clubhouse, Michael m’a dit : « Nunez, si tu arrives à épeler le nom de Mickey Mantle, je te donne 1000$. » Et devinez quoi ? Je ne savais même pas par où commencer. À cette époque je ne savais pas épeler le moindre mot.
Tout le monde me disait que c’était facile, que je pouvais le faire. Mais impossible pour moi d’y arriver. Alors Michael m’a proposé un deal. Il m’a dit : « A partir de maintenant, pour chaque mot que tu arriveras à m’épeler, je te donnerai 100$.
Pour moi, ça semblait impossible, mais il m’a dit : « on ira progressivement. Chaque jour, je vais te donner une lettre. Le lendemain tu m’épèleras des mots commençant par cette lettre, et en rapport au baseball.
Au final, bien motivé par ce petit défi imposé par Michael Jordan, Nunez a acheté des livres en anglais, et se serait fait plus de 2 500$. Ses coéquipiers chez les Barons ne doivent pas en croire leurs yeux quand ils voient ce qui se dit sur l’homme qu’était Jordan en NBA…
Derrière le compétiteur prêt à tout se cache en fait un homme au grand coeur. Et les personnes qui ont croisé la route de Michael Jordan lors de son passage dans la ligue mineure de baseball le savent surement mieux que personne.