Nous avons déjà tous été témoin d’une scène que nous aurions préféré ne pas voir. Pour Michael Jordan, ce moment est arrivé en 1984, quelques mois après sa draft. Tout jeune rookie, MJ a découvert par hasard le fléau qui rongeait alors la NBA.
Si la NBA jouit aujourd’hui d’une image de ligue spectaculaire, grand public et family-friendly, ça n’a pas toujours été le cas. Des années 70′ jusqu’au grand ménage du milieu des années 80′, la NBA était à l’image d’une société bien plus « peace and love »… Enfin, surtout « love ».
Selon la légende, Wilt Chamberlain aurait par exemple eu plus de 20.000 conquêtes durant sa carrière dans la grande ligue… Et puis, les histoires sur les après-matchs des Lakers version « Showtime » sont aujourd’hui de notoriété publique. À l’époque, quand des millionnaires s’amusaient, la mesure était rarement de la partie.
Le plus grand fléau de cette période reste sans aucun doute la drogue, et particulièrement cocaïne. En 1986, Len Bias, n°2 de la draft et future pépite, est décédé 2 jours après sa sélection par les Celtics, des suites d’une overdose à la poudre blanche. Deux ans auparavant, Michael Jordan aussi a eu une mauvaise expérience avec la drogue, sans y prendre part directement. C’est bien moins tragique, mais sa rencontre avec le « Traveling Cocaine Circus » (le cirque de cocaïne ambulant) des Bulls l’a marqué. Heureusement, il en rigole aujourd’hui dans le premier épisode de « The Last Dance » :
The Bulls Traveling Cocaine Circus had MJ in stitches pic.twitter.com/XVU7NhMKiV
— Barstool Sports (@barstoolsports) April 20, 2020
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« Cette année-là, mes coéquipiers faisaient des choses que je ne voyais pas. Un soir de pré-saison, nous étions à Peoria (dans l’Illinois). J’étais dans l’hôtel à la recherche de mes coéquipiers, donc j’ai commencé à taper sur toutes les portes. Et je suis tombé sur une porte en particulier, dès que j’ai frappé, j’ai entendu : « Chut. Il y a quelqu’un ! »
Puis après quelques secondes, j’entends cette grosse voix demander : « Qui est là ? » J’ai répondu « MJ », et ils ont dit : « Ah, bon, c’est juste un rookie, on a rien a craindre ». Ils ont ouvert la porte, j’entre, quasiment toute l’équipe est là, et j’ai vu des choses que je n’avais jamais vues dans ma vie de jeune adulte. Il y avait des lignes de cocaïne, de la marijuana, des filles… »
« La première chose que j’ai dit, c’est : « Ecoutez les gars, je me tire ». La seule chose à laquelle j’ai pensé, c’est que si la police arrivait à ce moment précis, j’étais tout aussi coupable qu’eux. Et à partir de ce moment dans ma saison rookie, j’ai plus ou moins fait bande à part ».
Comme introduction en NBA, on a rarement fait pire. Passer de la gentille faculté de North Carolina, à des Bulls où la cocaïne et les orgies sont reines, c’est ce qu’on appelle un changement de décor radical. Heureusement, MJ a toujours eu la tête sur les épaules, et n’a pas cédé aux sirènes de la tentation.
Et si Michael Jordan avait été un jeune joueur influençable prêt à tout pour s’intégrer ? Et s’il avait touché à la drogue avant même ses débuts officiels en NBA ? L’histoire aurait été bien différente. Heureusement, l’éthique de travail et l’éducation sans faille de Sa Majesté l’ont sauvé, et on fait de lui l’icône qu’il a su devenir.