Chaque année, les meilleurs joueurs de la NBA s’affrontent dans une course effrénée que l’on appelle la “Race to the MVP”. Un Graal à obtenir dans le CV de tout grand joueur… mais même certaines légendes ont échoué.
Nombreuses sont les superstars à n’avoir jamais accédé à cette décoration individuelle si prisée et décernée une seule fois par an. Ce doux trophée qui répond au nom de Maurice Podoloff récompense un joueur pour l’ensemble de sa saison régulière, un marathon de 82 matchs dont il a été le plus « valuable ». Pour l’obtenir, il faut un concentré de performance, de chiffres, de régularité et de résultats collectifs positifs. Bref, la bataille fait rage, et certains grands joueurs n’ont jamais su ou pu la remporter. Tour d’horizon.
Jerry West
Meilleur classement : 2ème en 1966, 1970, 1971 et 1972
“The Logo” a eu une carrière exceptionnelle durant ses 14 années passées dans la ligue, toutes sous le maillot des Lakers. Une franchise avec laquelle il a été All-Star chaque année et champion en 1972. Malgré des moyennes en carrière presque dignes d’un LeBron James (27 points, 6.7 passes, 5.8 rebonds et 2.6 interceptions), il n’a jamais eu la chance d’être élu meilleur joueur de la saison régulière. Par contre, il demeure toujours le seul joueur de l’histoire à avoir été élu MVP des Finales… en ayant perdu. C’était en 1969 après une défaite au bout du Game 7 contre les ennemis jurés : les Boston Celtics.
Isiah Thomas
Meilleur classement : 5ème en 1984
Le général des Bad Boys de Detroit est l’un des meilleurs meneurs à n’avoir jamais joué en NBA et assez unanimement reconnu comme le meilleur joueur de l’histoire des Pistons. À son compte, ce sont deux titres de champion en 1989 et 1990 et un CV long comme le bras. Il est donc assez étonnant de constater qu’il n’a jamais fait mieux qu’une 5e place. C’était l’année de ses premiers playoffs et il n’avait que 22 ans. Il n’a même été que 4 fois dans le Top 10 des votes en treize saisons. Surprenant ? Finalement pas tant que ça quand on sait qu’il a évolué durant les primes conjugués de Michael Jordan, Larry Bird et Magic Johnson, et que lui et ses Pistons n’étaient pas toujours très appréciés.
Jason Kidd
Meilleur classement : 2ème en 2002
Meneur gestionnaire ultime, Jason Kidd a mené les Nets à deux Finales NBA au début des années 2000 dès son arrivée dans la franchise. Meilleur passeur à 5 reprises, expert du triple-double, dominant des deux côtés du terrain et Hall Of Famer en puissance, Kidd a marqué son temps. Une carrière incroyable et des saisons mémorables… mais pas suffisantes pour décrocher un trophée de Most Valuable Player. En 2002, il termine quelques longueurs derrière Duncan. Il était également dans la discussion en 1999, année de lockout, mais faisait face à la domination des intérieurs Karl Malone, Tim Duncan (encore lui) et Alonzo Mourning.
Dwyane Wade
Meilleur classement : 3ème en 2009
Joueur ultra-dominant à son prime et parmi les meilleurs joueurs des deux dernières décennies, D-Wade n’aurait pas volé un petit MVP. Mais la concurrence était forte pour lui qui a été à son meilleur niveau durant les grandes années du duel Kobe/LeBron et qui a également dû partager l’affiche avec Shaq et le King durant plusieurs années. Il peut se consoler avec trois titres et un MVP des Finales qui donne encore des cauchemars aux Mavericks. Des trophées qu’il n’échangerait pour rien au monde contre un Maurice Podoloff, c’est certain.
Elvin Hayes
Meilleur classement : 3ème en 1975 et 1979
Meilleur marqueur de la ligue dès sa saison rookie, 12 fois All-Star, 2 fois meilleur rebondeur, 1 fois Champion et 6 fois All-NBA, « The Big E », comme on l’appelait, n’était jamais avare de grosses performances. Intérieur de de 2 mètres 06, il a malgré tout affronté les monstres Abdul-Jabbar et Chamberlain (pour ne citer qu’eux) pour des duels costauds dans la raquette. Il ne passe pas si loin du Graal en 1975 avec ses 23 points et 12 rebonds de moyenne mais c’est Bob McAdoo qui s’empare du trophée.
John Stockton
Meilleur classement : 7ème en 1989
À la manière d’un Steve Nash, l’illustre meneur du Jazz aurait pu se frayer un chemin jusqu’au MVP grâce à son altruisme et son leadership dans une équipe qui signait des bilans costauds. Mais il était un peu plus dans l’ombre que l’autre vedette de l’équipe, Karl Malone. Ce dernier scorait beaucoup plus et était plus charismatique. Alors même si les deux joueurs étaient indissociables l’un de l’autre, lorsqu’il fallait un heureux élu le choix se tournait davantage sur le deuxième meilleur marqueur de l’histoire. S’étant terminée sans MVP et sans titre, la carrière de Stock souffre de la comparaison avec d’autres légendes du jeu.
Patrick Ewing
Meilleur classement : 4ème en 1989, 1993 et 1995
Tout comme Stockton, Pat Ewing est un Hall Of Famer en puissance et un visage indissociable de la NBA des années 80/90, mais qui lui non plus n’a jamais gagné. Ni collectivement, ni individuellement. Il s’est rapproché trois fois du podium mais sans succès. Trois saisons lors desquelles il doit composer avec une terrible concurrence à l’intérieur, composée des MVP Hakeem Olajuwon, Shaquille O’Neal, David Robinson, Charles Barkley et Karl Malone. Dur de faire plus compliqué. Disons qu’il est tombé à la “pire” époque.
John Havlicek
Meilleur classement : 4ème en 1972
Joueur génial méconnu des nouvelles générations, John Havlicek n’est pas n’importe qui. Légende des Boston Celtics, il en est le meilleur marqueur All-Time avec 26 395 unités. Avec 8 bagues, il est également le troisième joueur le plus titré en NBA. Lors du titre de 74 remporté dans la difficulté face aux Bucks, il est élu MVP des Finales. Mais malgré quelques saisons statistiquement phénoménales, il n’a jamais été le boss de la saison régulière.
Chris Paul
Meilleur classement : 2ème en 2008
Lors de la campagne 2007/2008, Kobe Bryant et Chris Paul se livrent un run dingue dans la course au MVP, se rendant coup pour coup semaines après semaines. CP3 n’a alors que 22 ans et n’est que dans sa troisième saison. À quatre matchs de la fin de la saison régulière, les Lakers reçoivent les Hornets avec un bilan quasiment similaire. Ils s’imposent et Kobe fait la meilleure impression avec 29 points, 10 rebonds, 8 passes et des actions d’éclat. C’est le match qui forcera la décision malheureusement pour Paul. En 2012, il accèdera encore au podium derrière LeBron et Durant. Une belle occasion de se rappeler que la domination de CP3 ne date pas d’hier, évoluant à un niveau impressionnant dès ses premières années.
Clyde Drexler
Meilleur classement : 2ème en 1992
Parmi les meilleurs arrières de l’histoire, Drexler a été le go-to-guy ultime dans les années 80 avec Portland avant de se muer en parfait lieutenant du côté de Houston où il a remporté son seul titre. Il a lui aussi fait partie des joueurs qui ont souffert de la domination extrême de Michael Jordan, sans qui il aurait sans doute connu davantage de succès. C’est d’ailleurs derrière le GOAT qu’il termine lors de son meilleur classement en 1992.
Mentions
Kawhi Leonard, Rick Barry, Dominique Wilkins, Scottie Pippen, George Gervin, George Mikan, Paul Pierce, Walt Frazier, Tracy McGrady…
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Beaucoup de légendes du jeu ne sont jamais parvenues à conquérir le titre de MVP. Certaines auront des regrets, d’autres peuvent se consoler avec une multitudes de titres.