Le débat revient sans cesse, comme une obligation : quelle est la meilleure époque ? Celle des anciens, à la dure, ou l’actuelle ? Gary Payton a un avis très tranché et très éclairant sur le sujet.
Inutile de vous présenter Gary Payton. Roi du trash-talking, de la défense et des bijoux de famille posés sur la table, GP s’est taillé une réputation de patron au fil de ses années en NBA. Et sans Michael Jordan et ses Bulls de 1996, qui ont battu les Sonics en finale, il aurait raccroché les sneakers en étant champion.
Symbole de la dureté du jeu des années 1990, GP est de ceux qui voient la génération actuelle d’un mauvais œil. Et plutôt qu’en parler nous, laissons plutôt Payton lui-même vous en parler. Ci-dessous, la longue retranscription de son avis au cours d’une interview donnée à HoopsHype.
Les joueurs actuels disent toujours : « A votre époque, vous ne saviez pas faire telle chose ou telle chose ». Ah ouais ? J’aimerais que vous veniez à notre époque, alors, et que vous y jouiez. J’aimerais qu’il y ait une machine à remonter le temps pour voir ce qu’ils donneraient. Parfois ils disent : « Vous ne pourriez pas jouer dans l’époque actuelle à cause du scoring élevé et de l’importance du shoot ». Et bien, quand on avait une vingtaine d’années, on était assez athlétiques et dominateurs nous aussi. C’est pour ça que vous avez entendu parler de nous.
Ça a juste changé. Maintenant, tu ne peux plus toucher les adversaires. La ligue est basée sur le scoring. Ils veulent que tu scores, et ils veulent que tu empiles les points pour que ce soit divertissant.
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A notre époque, on parlait d’éteindre les gars en face. On voulait te faire mal. On voulait te mettre au sol si tu venais dans notre peinture et que t’essayais de dunker. On voulait que tu penses que t’allais te faire mal à chaque fois que tu venais dans la raquette. Tu vois ce que je veux dire ?
Maintenant, tu vas prendre une faute flagrante ou te faire éjecter du match, et il y a même moyen qu’ils te suspendent après. Nous, il n’y avait pas tout ça. On te mettait par terre, ils y jetaient un œil, et c’était terminé. C’est juste si différent.
Si je jouais dans l’époque actuelle, je m’adapterais. La première chose que je ferais c’est aller voir les arbitres et dire : « Ecoutez, voilà comment je vais jouer. Assurez-vous de me laisser défendre. Si vous les laissez attaquer, laissez-moi défendre ». C’est ce que fait Patrick Beverley maintenant. Il rentre dans ta tête, et parce que les arbitres savent ce qu’il fait et comment il joue, ils le laissent jouer. Il faut juste le leur dire, pour qu’ils s’adaptent. Donc oui, j’irais parler avant chaque match en mode : « Vous savez comment je joue. Si vous voulez que ce match se passe bien, laissez-moi défendre comme vous le laissez attaquer. S’il pousse, sifflez-le. Si je fais faute, sifflez-le. Mais laissez-nous jouer ».
L’autre truc, c’est que je vais aussi voir de l’autre côté du terrain si mon gars a du répondant. C’est une grosse différence avec notre époque : on voulait rendre la pareille au mec qui nous scorait dessus. Maintenant, il y a du switching dans tous les sens. Nous, on n’aurait pas joué comme ça.
C’est dit, et c’est clairement dit. Chacun se fera désormais son avis…