NBA – Clippers, c’est quoi le problème ?

quel est le problème chez les Clippers ?
Harry How

Malgré un bilan comptable plus que satisfaisant, les Clippers ont tendance à parfois inquiéter. Ou plutôt frustrer. Les victoires sont certes nombreuses, mais la manière pose souvent problème. Alors quel est le problème de cette équipe ? On fait le point.

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Avec 27 victoires et 13 défaites et une cinquième place de la conférence Ouest à l’heure où nous parlons, les Clippers réalisent une saison contrastée. Contrastée car d’un côté, on observe par moment une équipe terriblement dominante, bâtie pour le titre et qui sera difficile à arrêter. Mais de l’autre, on observe également une équipe qui joue dilettante, et dont les défauts apparaissent alors.

Donc on se demande légitimement s’il y a un problème avec cette équipe. Et si c’est le cas, quel est-il ? Bien sûr, la vision du mot problème est à relativiser ici. On ne parle pas d’une équipe en crise, qui s’apprête à imploser. Mais justement, c’est le fait que les Clippers soient à la fois si forts et si fragiles qui intrigue. Et on va essayer de comprendre ce qui cloche dans cet effectif.

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Avant toute chose, parlons des blessures. C’est un facteur que les joueurs ne peuvent pas contrôler, naturellement, mais c’est très handicapant. D’après Jovan Buha de The Athletic, Kawhi Leonard (qui a déjà manqué 10 matchs) et Paul George (13 manqués pour lui) n’ont joué que 18 fois ensemble cette saison. Sur 39 matchs joués par les Clippers. Ça fait beaucoup, et ça complique forcément le développement de la cohésion entre les deux stars, et plus largement entre tous les joueurs de l’effectif. Donc clairement, ce groupe n’a pas été épargné par les blessures depuis plusieurs semaines, et c’est à mettre en lumière en premier lieu.

Mais comme Buva l’explique, cela ne justifie pas tout. Les joueurs ont une part de responsabilité dans tout ça. Et les excuses ne seront plus valables éternellement. Comme Doc Rivers l’implorait il y a quelques jours, il faut que ses joueurs se réveillent sérieusement. Après la courte victoire (109-100) de son équipe face aux Warriors décimés par les blessures vendredi dernier, le coach ne pouvait qu’être fataliste.

C’est comme ça. Je ne peux pas changer ça. Je ne peux pas paniquer ou me mettre la pression à ce propos. On est quoi, en janvier ? On ne peut rien faire à propos de ce qu’il s’est passé aujourd’hui. Si on joue comme ça en avril ou en mai, alors ça nous portera préjudice. Et je n’en serai pas satisfait.

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Justement, voilà toute la problématique. Si les Clippers peuvent encore se permettre de trainer des pieds en janvier, ça ne peut plus durer encore bien longtemps. Les joueurs ont des responsabilités et il va falloir qu’ils songent sérieusement à les prendre. Et malheureusement, depuis le début de la nouvelle année (voire même les dernières semaines de 2019), on ne peut pas dire qu’ils remplissent cet objectif. On peut notamment évoquer l’énorme raclée subie le week-end dernier face aux Grizzlies (140-114), puis la courte victoire face aux Knicks le lendemain (135-132). Avant donc de battre d’une piètre manière les modestes Warriors quelques jours plus tard.

Ce qui nous amène au point principal de cette réflexion. C’est l’immense paradoxe qui définit globalement les Clippers cette saison : ils se sont révélés capables de battre des grosses cylindrées de la ligue (Raptors, Celtics, Lakers ou encore Rockets) mais affichent un mal fou à dominer les équipes aux bilans inférieurs à 50% de victoires. Nous avons précédemment parlé des courtes victoires face aux Knicks ou Warriors, mais on peut aussi pointer du doigt les défaites face aux Pelicans, aux Bulls, et face aux Grizzlies donc.

Il y a donc clairement de la suffisance chez les Clippers. Comme si les affiches face aux grosses équipes de leur conférence ou de l’Est étaient les seuls matchs importants de la saison. Hélas, non, la NBA ne fonctionne pas comme ça. Il faut jouer à fond chaque match. La cinquième place de la conférence Ouest est loin d’être alarmante pour le moment. Bien au contraire. Mais quand viendra le temps des playoffs, on espère pour eux qu’ils ne regretteront pas d’avoir lâché des matchs qu’ils devaient facilement gagner. À l’Ouest, il est toujours préférable d’être deuxièmes que cinquièmes.

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Les hommes de Doc Rivers manquent de concentration. Mais à leur décharge, c’est dans la nature humaine. Quand vous jouez pour une équipe aux ambitions si élevées, vous lâchez forcément quelques matchs. Vous n’abordez pas tous les matchs avec le même niveau de concentration, selon la « qualité » de vos adversaires. Demandez aux Warriors. Quand vous dominez et remportez plusieurs titres d’affilée, la motivation pour repartir et tenter de faire encore mieux l’année suivante est parfois difficile à trouver. Doc Rivers, s’il partage partiellement cette idée, préféré expliquer l’irrégularité de ses troupes par « l’effet compte-gouttes ». C’est-à-dire que les aller-retours incessants de certains de ses joueurs clés entre le parquet et l’infirmerie lui compliquent la tâche.

Oui, je pense qu’il y a un peu de ça. Mais je pense que c’est plutôt lié au fait que nos gars n’ont pas été beaucoup ensemble. Dès qu’on pense que nous allons être au complet, avec tous nos gars et un bon rythme, il manque quelqu’un. Je ne pense pas que les gens réalisant à quel point c’est une adaptation permanente.

Pour conclure, disons que les Clippers sont, globalement, en bonne posture. On attend mieux qu’une cinquième place pour ce groupe, mais sachant qu’ils ont le même nombre de victoires et seulement une défaite de plus que les Nuggets, deuxièmes, on ne s’inquiète pas pour eux sur ce point. En revanche, on attend un changement dans l’attitude. Et rapidement. Les victoires à l’arrachée face aux « petites » équipes de la ligue doivent cesser. Même chose évidemment pour les ridicules défaites comme celle contre Memphis. En somme, c’est un cap mental que les Clippers doivent franchir. Ou plutôt un cap de concentration. Et tout rentrera alors dans l’ordre pour cette talentueuse équipe.

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Que se passe-t-il à Los Angeles ? Un sentiment étrange entoure les Clippers. Alors que leurs 27 victoires au compteur sont signes d’une certaine domination, la satisfaction est contrastée. La faute à une certaine fainéantise qui frustre bien des observateurs. En espérant qu’ils gomment ce léger défaut durant les prochaines semaines.

Los Angeles Clippers NBA 24/24

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