Grand maître du trash-talking, Larry Bird ne rate jamais une occasion de montrer son talent en la matière. La preuve avec cette anecdote qui flaire bon la vieille époque avec un « ball boy ».
Il fut un temps où tout était moins cadré, ordonné, préparé. C’est ainsi que durant une visite des Celtics dans le New Jersey dans les années 1980, le maillot de Larry Bird est volé à quelques heures de la partie contre les Nets. La mythique franchise paye alors Gerald Brown, un jeune ball boy fan… des Knicks, pour aller dans un magasin acheter un jersey portable par le numéro 33.
Mission accomplie, avec à la clé une récompense : les Celtics ouvrent la porte au jeune homme pour une éventuelle future collaboration.
Au printemps 1990, Brown travaille donc pour les C’s lorsque ceux-ci affrontent New York au premier tour des playoffs, comme un clin d’œil du destin. En se rendant au Boston Garden en voiture avant le premier match de la série, Larry Bird récupère le ball boy, qui vivait non loin de chez lui. Une époque où les chauffeurs privés se faisaient plus rares et où même les plus grandes stars pouvaient parfois s’apparenter à Monsieur Tout-Le-Monde.
Quoiqu’il en soit, Larry Legend récupère Brown. Casquette vissée sur la tête, main sur le levier de vitesse, le Hick From French Lick prend la route avant de jouer un match capital de playoffs. Et comment mieux se chauffer qu’avec un peu de trash-talking ?
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Pour le New York Daily News, Brown se souvient :
Il faisait tellement de trash-talking, c’était fou. C’était tellement marrant. Il disait : « Je vais tuer Johnny Newman, il peut pas me défendre. Je vais lui en mettre 50 sur la tête ce soir ». J’étais genre : « Oh mon Dieu, il ne s’arrête vraiment jamais ». Je pensais que le trajet serait gênant et silencieux, mais il était genre : « Yo, les Knicks puent la merde ». Il tuait tout le monde. Tous les joueurs dont vous pouviez lui parler, il répondait : « Dis leur de me défendre ».
Il y a quelque chose d’assez hilarant à imaginer Bird zigzaguer dans les bouchons de Bean Town tout en déballant du trash-talking en pagaille à l’innocent ball boy qu’il emmène à la salle.
L’histoire rocambolesque ne s’arrête pas là, puisque Brown, surpris en train de se réjouir de paniers des Knicks, a été viré par Red Auerbach sur un malentendu. Dans son style pince-sans-rire, Bird avait fait une remarque à son boss à ce sujet, sur le ton de l’humour. Mais Auerbach a pensé sa star sérieuse, et il a congédié Brown.
Dépité d’avoir perdu son boulot, le jeune homme en larmes a été repéré par Patrick Ewing et Charles Oakley. Brown a expliqué son histoire, et il a eu le privilège de passer le reste de la série sur le banc des Knicks, sa franchise de cœur. Malgré deux victoires des C’s lors des deux premiers matchs, ce sont bien les new-yorkais qui se sont emparés de la série, gagnant les 3 rencontres suivantes.
Une anecdote croustillante d’une époque évidemment révolue. C’est aussi ça, le basket qu’on aime.