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Winner devant l’éternel, Michael Jordan a en lui une haine viscérale de la défaite. Alors pour qu’il reconnaisse être perdant, il en faut. C’est ce qui est arrivé en 1988.
1988. Slam Dunk Contest. L’histoire a retenu cette édition comme une des plus mythiques jamais vues. Si vous avez l’habitude des dunks actuels, vous risqueriez d’être surpris et de trouver la plupart des slams assez banals. Mais pour l’époque, Michael Jordan et Dominique Wilkins ont tout simplement révolutionné le genre.
Il faut dire que dans le contexte des 80s, l’affrontement fait rêver : l’agilité et la grâce de Jordan, contre la puissance et la sauvagerie de Wilkins. Le premier terrorise la ligue avec son « rock the cradle » à une main, l’autre avec ses tomars à deux mains qui secouent le cercle. Bref, tout y est.
Un petit détail tout de même ? Cette année-là, le All-Star Game se déroule à Chicago. La maison de Michael Jordan. Chaque dunk de MJ soulève le Chicago Stadium, tandis que les exploits de Wilkins sont accueillis plus froidement. Surtout, les juges sont quelque peu influencés.
En fin de concours, ‘Nique a besoin d’un dunk à 48 points pour ramener le trophée à Atlanta. Il s’élance et pose un moulin à vent à 2 mains qui, selon les standards de l’époque, aurait pu prétendre à un 50.
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La foule hue en partie, les juges tergiversent, et c’est un « petit » 45 qui est accordé à Wilkins. MJ a alors besoin d’un 49 pour régler l’affaire. La suite ? Jordan qui prend son élan, encore et toujours, et qui décolle dans le ciel de Chicago depuis la ligne des lancers, pour l’éternité.
Jordan obtient un 50 et s’adjuge le titre de vainqueur du Slam Dunk Contest dans un Chicago Stadium en délire. Comme une évidence.
Le bondissant arrière des Bulls n’est pourtant pas fou, et il sait que son adversaire aurait très probablement mérité de rentrer en Géorgie avec le trophée dans sa valise. Wilkins se souvient :
Mike me l’a dit après ce Dunk Contest. Il est venu me voir et il m’a dit : « Ecoute ‘Nique, tu sais que tu as gagné, je sais que tu as gagné. Mais tu es à Chicago, je ne peux rien te dire de plus… »
Dominique Wilkins a aujourd’hui bien digéré tout ça, préférant insister sur le fait que les fans en ont eu pour l’argent. Et de ce point de vue, impossible de le contredire.
