Michael Jordan et Larry Bird sont bien évidemment deux des plus grands joueurs de tous les temps. Et les anciens se rivaux se retrouvent au moins sur un principe clé à leurs yeux. Une histoire d’irrespect et de couleur de peau.
« It’s black man’s game ». La phrase n’est pas de nous, mais bien de Larry Bird. Pour le plus grand joueur blanc de l’histoire de la NBA, il n’y a aucun doute, et un simple coup d’œil aux rosters des équipes depuis plusieurs décennies le confirme.
Bird, lui, n’a jamais eu le moindre problème avec ça. Adolescent, en sortant des cours, il rejoignait quelques uns des très rares noirs de son village pour jouer au basket. « Ils me laissaient jouer avec eux, j’étais content. J’ai toujours voulu me mesurer à eux, car il s’agit de la référence ». Plus tard, une fois installé comme LA superstar de la NBA dans les années 80 avec Magic Johnson, son credo était clair : pas de blanc sur lui en défense.
C’est Charles Barkley, invité du Dan Patrick Show, qui a raconté une anecdote à ce propos :
Je raconte toujours cette histoire sur Larry Bird. Je me rappelle pendant un match, il marmonnait dans sa barbe, énervé. Je lui ai dit : « Larry, qu’est-ce qu’il se passe ? » Il m’a dit qu’on lui manquait de respect car on mettait un blanc sur lui en défense. Je ne me rappelle plus qui était le gars en question, mais je n’ai pas su quoi répondre !
Une histoire qui en corrobore une autre du même genre. Une fois, face à Chicago, Bird a le déplaisir de voir le modeste joueur (blanc) Ben Poquette lui être assigné en défense. Il s’emporte contre le banc adverse : « Ben Poquette ? Vous vous foutez de ma gueule ? » Résultat : 41 points.
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Quelques années après la fin de sa carrière, Bird reviendra sur le sujet, toujours aussi ferme :
Je me fous de la couleur du joueur qui me défend. Noir, rouge, jaune, tout ce que vous voulez. Mais pas blanc. C’est un manque de respect envers mon jeu
Visiblement, un certain Michael Jordan était du même avis sur la question. Là encore, c’est Barkley qui régale :
Michael m’a dit pareil. Un jour il me dit : « Putain mec, vous me manquez de respect, vous me gonflez. Vous avez mis un arrière blanc sur moi ». J’ai dit : « Dan Majerle est un All-Star ! » Mike m’a dit : « Oui, mais un All-Star blanc ».
S’il y a bien un joueur blanc que MJ respecte, c’est Larry Bird. Les deux hommes ont noué un profond respect à travers leurs batailles au milieu des années 80, à l’époque où les Celtics dominaient sans partage et où les Bulls, encore médiocres, se faisaient rouster par Larry Legend et ses troupes en dépit d’un Jordan hors-normes. Après son match à 63 points dans l’antre du Boston Garden en 1986, MJ gagnait le respect de Bird, qui déclarait pour l’éternité :
C’était Dieu déguisé en Michael Jordan.
Jordan, lui, n’a jamais manqué de complimenter Bird. Une fois, alors qu’on lui demandait quel joueur il souhaiterait voir prendre le dernier tir à part lui-même, le GOAT répond avant même la fin de la question, sans hésiter : « Larry Bird ». Une autre, il explique :
Les gens me demandent mon top 5, et quand je cite Larry, ils m’interrompent. Je leur dis : « Les gars, vous ne comprenez pas. Larry est bien meilleur que n’importe quel poste 3 qui ait jamais joué.
Du génie, du respect et une bonne dose d’agacement quand des blancs sont mis sur eux en défense : voilà la recette de la relation entre Bird et MJ.