Joueur le plus titré de l’histoire et véritable légende des Celtics, Bill Russell est souvent oublié dans le débat du meilleur joueur de tous les temps. Pour lui, il devrait être dans la discussion avec Michael Jordan.
Michael Jordan et Bill Russell sont deux véritables légendes du jeu. Avec 17 bagues et 10 titres de MVP à eux deux, ils sont chacun des représentants de leur époque : les 60s pour le Celtic et les 90s pour MJ. Ces deux monuments ne sont pourtant pas reconnus de la même manière.
Bill Russell regrette ainsi que ses performances soient sous-estimées, notamment à cause de leur ancienneté. L’ancien pivot de Boston se remémore une partie de golf avec Michael Jordan dans les années 1990, avec une anecdote où il a rappelé qui était le patron :
Je pense que Michael Jordan est un grand joueur et j’ai le plus grand des respects pour lui. Un jour, au milieu d’une partie de golf juste après que les Bulls ait remporté un titre, il m’a dit qu’il battrait mes records.
Je lui ai demandé : « Lesquels ? Tu sais que j’ai remporté 11 titres, dont 8 d’affilée ». Je lui ai dit que je ne pensais pas qu’il durerait assez longtemps pour aller chercher un de ces deux records.
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Sur ce coup, Bill Russell avait vu juste, et on voit mal qui pourrait aller chercher ces records un jour. Sans sa première retraite, Michael Jordan aurait (peut-être) pu réaliser la passe de huit entre 1991 et 1998 pour égaler cette marque inaccessible. On ne le saura de toutes façons jamais.
Beaucoup d’observateurs remettent en cause les performances de Russell, notamment par rapport au manque de concurrence des années 1960. Une époque où il était plus facile de gagner que dans les années 1990, selon certains. Pourtant, la légende des Celtics a un contre-argument intéressant pour redonner de la valeur à ses performances :
Quand j’étais un rookie, il devait y avoir 80 basketteurs professionnels, donc beaucoup de bons joueurs ne pouvaient pas jouer. J’ai dit (à Michael), s’il y avait douze très bonnes équipes (comme à son époque), tu n’aurais pas gagné le titre. Parce que tu as fait un bon drive, puis vous avez ressorti sur John Paxson qui a mis le tir de la gagne (Russell parle du Game 6 décisif des finales NBA de 1993 entre Bulls et Suns). S’il n’y avait eu que douze équipes, il n’aurait pas pu mettre ce tir parce qu’il n’aurait même pas été sur le parquet. Ce n’est pas une attaque personnelle pour Paxson, c’est juste pour montrer la différence du niveau de jeu (entre les sixties et les nineties).
L’argument de Bill Russell montre la réalité de l’époque à travers un autre prisme. Il voit le petit nombre d’équipe comme un gage de qualité et de la présence d’une élite plutôt qu’un manque de concurrence. Convaincus ?
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