NBA – 10 performances individuelles totalement improbables

Brandon Roy, Jeremy Lin et Ty Lawson

Réalisées par des joueurs inattendus ou dans un contexte qui ne s’y prêtait pas, ces performances totalement atypiques ont souvent été celles d’une carrière et font aujourd’hui partie de l’histoire. Vous en avez probablement oublié la majorité, comme vous avez sûrement été marqué par certaines d’entre elles, mais toutes ont une valeur particulière. On a fait marcher les méninges pour vous (re)proposer 10 perfs improbables de ces 10 dernières années.

1. Andre Miller – Le sursaut du vétéran (2010)

Il n’a jamais été une star, mais Andre Miller a pendant de très nombreuses années fait office de valeur sûre au poste de meneur en NBA. Mais s’il était très apprécié, c’était davantage pour ses qualités de général des parquets et de playmaker que pour ses qualités de scoreur. Même s’il tournait à une honnête moyenne de 17 points par match à son prime offensif, son scoring était plus porté sur la régularité que sur une capacité à prendre feu. Et pourtant, en ce soir de janvier 2010, il va réaliser ce que personne n’aurait imaginé de lui, à 33 ans. Alors qu’il est loin d’évoluer à son meilleur niveau et qu’il affiche une moyenne de 5 points sur ses 3 derniers matchs, il va en inscrire 52 sur la tête des Mavericks. Oui, 52 ! Rien d’extraordinaire esthétiquement, la plupart de ses points étant des lay-ups ou des paniers de roublard, mais tout est réalisé efficacement, à l’image du bonhomme. Il arrache même la prolongation d’un skyhook s’élevant au-dessus des grands bras de Shawn Marion. Pour l’anecdote : son précédent career-high était de 37 points, et c’était 8 ans auparavant… 

2. Michael Carter-Williams – Le baptême du siècle (2013)

La draft 2013 est un sacré mystère. Giannis Antetokounmpo 15e, Rudy Gobert 27e et… Anthony Bennett premier choix. À l’époque, malgré son potentiel, Michael Carter-Williams (11e) n’est pas le rookie le plus attendu de sa classe. Pour le premier match de la saison il est titulaire, et les Sixers reçoivent le Heat, double champion en titre. Non seulement Philly ne perdra pas cette rencontre, mais pour son premier match NBA, MCW va véritablement dominer les débats. Il noircit la feuille avec efficacité : 22 points à 6/10 dont 4/6 à 3 points, 12 passes, 7 rebonds et surtout… 9 interceptions ! Pour 3 rebonds et 1 ballon chipé, le futur R.O.Y. manque le premier quadruple-double depuis 1994. Et ce n’est pas tout. Il enregistre deux actions décisives dans la dernière minute. D’abord une interception sur LeBron James, puis deux lancers-francs à 8 secondes de la fin du match pour en sceller le sort. Un baptême exceptionnel dont beaucoup s’accordent à dire qu’il s’agit de la meilleure entrée en matière d’un rookie dans l’histoire de la ligue.

3. Corey Brewer – Scoreur d’un soir (2014)

Battre deux career-highs dans le même match, peu de joueurs avec la longévité de Corey Brewer peuvent s’en vanter. Lui l’a fait lors de ce match de fin de saison 2013/2014 face aux Rockets. Au compteur : 51 points, 6 interceptions et la victoire en prime ! Et quelques actions d’éclat hors de son registre, comme ce buzzer-beater de la mi-temps envoyé de 1 mètre derrière la ligne médiane. En 11 saisons NBA, Brewer n’a jamais passé la barre des 30 points… Sauf ce jour-là où il l’a véritablement explosé. Vraiment le genre d’exploit qui ne s’explique pas. Il y a juste des soirs où l’on est touché par la grâce. 

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4. Terrence Ross – Comme Vince (2014)

Dans la même veine que la perf de Corey Brewer, celle de Terrence Ross est également des plus inattendues. Si contrairement à l’ancien de Florida et sa réputation de joueur défensif, Ross avait lui davantage les qualités pour le faire, ce n’était pas gagné pour autant. Il n’était alors qu’un simple sophomore, prometteur certes, mais irrégulier au possible et capable de garder la tête sous l’eau pendant un très long moment. En attestent ses quatre dernières sorties de l’époque : 10 pts à 4/11, 1 pt à 0/6, 3 pts à 1/7 et 10 pts à 4/7. Très famélique. Et pourtant, au Air Canada Centre, l’ailier va littéralement prendre feu. 10 paniers à trois points convertis sur 17 tentés pour un total de 51 points, associés à 9 rebonds. Record de franchise (détenu alors par Vince Carter) égalé mais qui sera battu par 52 unités de DeMar DeRozan lors du premier jour de l’année 2018. Un match à 29 points, trois années plus tard, est la performance la plus prolifique qu’il ait pu délivrer depuis ce fameux soir pas comme les autres. Aujourd’hui remplaçant solide à Orlando, T-Ross ne revivra peut-être plus quelque chose d’aussi imprévisible dans sa carrière. 

5. Ramon Sessions – Un rookie sorti de nulle part (2008)

20 points, 24 passes et 8 rebonds. Non, cette ligne de stats n’appartient pas à Magic Johnson ni à Russell Westbrook, ni même au Rajon Rondo des grandes heures ou à Chris Paul. Elle est bien l’oeuvre de Ramon Sessions ! Drafté en 56e position lors de la draft 2007, le meneur est laissé de côté par les Bucks, jusqu’à mars où il effectue ses grands débuts dans la ligue. Quelques minutes par ci, quelques minutes par là, puis un vrai rôle dans la rotation pour pallier les absences. Et même une place de titulaire à terme. Pour l’avant dernier match de la saison, des Bucks qui ne jouent plus rien sont opposés à des Bulls dans le même cas. Ils perdront de 16 points dans un match sans l’option défense (151-135 sans prolongation), mais qu’importe, pour son 16ème match en NBA Ramon Sessions rend une copie historique. Il est encore aujourd’hui l’un des quatre rookies dans l’histoire à avoir délivré un 20-20 (points et passes), et le seul sur les 40 dernières années !  

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6. Timofey Mozgov – La moisson de l’année (2014)

Lorsqu’on évoque le nom de Timofey Mozgov, on pense difficilement à de très grosses prouesses. Le Russe a pourtant quelques faits d’armes. Dont un en particulier. En 2014, face à une équipe de Golden State en pleine montée en puissance, il compile 23 points et 29 rebonds. Une ligne de stats tellement déstabilisante que TNT en perdra son professionnalisme, lui accordant 93 points dans leur tableau d’après-match. Même avec 70 points de moins, la perf reste rare et personne sur l’année 2014 n’a pris autant de rebonds sur un match. On peut ajouter à ces chiffres écœurants ses 3 assists et autant de contres. Des chiffres bien durs à croire pour un joueur qui tourne à 6.8 points et 4.9 rebonds en carrière… 

7. Brandon Roy – La renaissance éphémère (2011)

Tout fan des Trail Blazers qui se respecte a les poils qui se dressent à la simple évocation de ce match. Et pas que. Tout fan de basket ayant assisté à ce moment ou simplement à ses highlights a forcément ressenti quelque chose de spécial. Si nous sommes témoins d’une véritable rédemption cette saison grâce aux exploits de Derrick Rose, cette prestation de Brandon Roy, sortie de nulle part, était la définition d’une renaissance. Très éphémère certes, mais tout de même. Car oui, contrairement à D-Rose, il ne s’agissait que d’un match. Un moment. Court. Invraisemblable. Pendant lequel un Roy aux genoux complétement foutus et en qui plus personne ne croit vraiment, va véritablement prendre un match à son compte. Un match de playoffs. Se faisant le principal artisan d’un come-back historique des Blazers, il inscrit 18 points dans la dernière période. Un quatrième quart-temps de légende et un moment de transe qui ne s’explique pas, laissant un toujours plus fort goût d’amertume quand on réfléchit à la carrière qu’aurait pu être celle de ce talent hors norme.  

https://www.youtube.com/watch?v=pJjeZ4Scm9E

8. Ty Lawson – Le « 10 à la suite » (2011)

Parmi les joueurs dont la carrière a sombré d’un jour à l’autre, celle de Ty Lawson est en très bonne place. Meneur très prometteur au début des années 2010, il réalise en 2011 une performance mémorable. Scoreur plutôt complet, il shoote à des pourcentages très élevés mais sans pour autant avoir une réputation de sniper. Mais certaines rencontres peuvent changer les points de vue. “Être dans la zone” est un sentiment qui peut transformer un joueur. Parfois le cercle semble doubler de taille et tout tombe dedans. C’est ce que vit alors Ty Lawson qui va tout simplement rentrer 10 shoots à trois points consécutifs. Du jamais vu dans l’histoire de la NBA ! Seule ombre au tableau, il manquera sa dernière tentative et terminera à 10/11. Cette leçon d’adresse fait partie des records NBA (co-détenu avec Chandler Parsons) qui ne seront peut-être jamais battus, et ce malgré l’attrait de la ligue de plus en plus important pour le shoot extérieur. 

9. Chandler Parsons – Une mi-temps pour l’histoire (2014)

Avant que Klay Thompson n’en décide autrement, Chandler Parsons détenait seul le record de 3 points inscrits en une mi-temps, avec 10 banderilles. Un total que la moitié des Splash Brothers a décidé d’aller chercher en début de saison. Et en matière d’égaler un incroyable record, Parsons apparaît au rayon des coupables. Car si vous avez lu le paragraphe précédent, cette performance lui permettait également de faire aussi bien que Ty Lawson au nombre de tirs longues distances convertis d’affilée. Deux co-records NBA accomplis en un seul et même match ainsi que deux records de franchise qui tiennent toujours : nombre de 3 points sur une rencontre (10) et de points sur une mi-temps (34). L’ailier manquera un shoot décisif en fin de match face à sa future équipe de Memphis, mais qui avait envie de s’en souvenir après une telle prouesse ?  

10. Jeremy Lin – La « Linsanity«  (2012)

Nous sommes lors de la saison 2011-2012, un nouveau lock-out a frappé la NBA. La saison est raccourcie de 16 matchs et commence le jour de Noël. Les Knicks ont disputé une campagne de playoffs pour la première fois depuis 6 ans mais peinent à enchaîner. Entre un Toney Douglas irrégulier et un Mike Bibby en fin de carrière, le niveau à la mène est presque désert et il est compliqué d’entourer le duo Melo-Stoudemire. Mais le 4 février 2012, dans le derby de New York, un jeune homme va se révéler à la planète entière. Sa vista, ses passes, ses finitions près du cercle font chavirer le Garden. Au bout du banc depuis le début de la saison, le rookie Jeremy Lin se fait un nom sur la télé nationale. Son sang-froid et son côté totalement détaché marquent les esprits et la salle est conquise et ébahie devant son héros du soir. Les Nets s’inclinent et New York vient de créer sa nouvelle star. La “Linsanity” est lancée ! Il enfile alors les performances comme des perles, signant notamment 38 points contre les Lakers ou encore un game winner mémorable à Toronto. Sur le mois de février 2012, il évolue à 20.9 points, 8.4 passes, 4 rebonds et 2.1 interceptions. En l’espace de quelques matchs, il devient le nouveau chouchou de la ligue et sous son impulsion, les Knicks vont enchaîner 7 victoires de suite avec leur nouveau meneur titulaire. Le soufflé finira par retomber et Jeremy Lin par redevenir un joueur ordinaire aux yeux du monde, mais il a su nous offrir l’une des plus folles success story jamais vue en NBA.

Si la dernière de Kobe ou les 50 points de Derrick Rose auraient, dans une certaine mesure, pu avoir leur place dans cette liste, nous avons préféré nous axer sur des performances réalisées par des joueurs dont les grands moments ont été plus rares. Ces petits flashbacks sont une preuve que la vérité d’un match ou d’une période n’est pas celle d’une carrière. Mais ils nous laissent également quelques sentiments amers concernant certains joueurs qui n’ont peut-être pas eu une carrière à la hauteur de leur talent.

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