Agent de joueur depuis 13 ans, Olivier Mazet représente les intérêts de dizaines de joueurs et coachs en France, en Europe et aux États-Unis. Pour Parlons Basket, il explique les différentes facettes du métier d’agent, un métier aussi captivant que prenant. Olivier Mazet revient également plus en détail sur la situation de ses Français en NBA.
Parlons Basket : Bonjour Olivier, comment ça va ?
Olivier Mazet : Bonjour Guillaume, ça va très bien merci.
PB : Peux-tu te présenter rapidement pour ceux qui ne te connaissent pas ?
OM : J’ai 39 ans, je suis issu de la région parisienne. Ça fait maintenant 13 ans que je suis agent de joueur – j’ai obtenu la licence en 2005. C’est un parcours en plusieurs étapes et finalement assez logique qui m’a amené au métier d’agent. Au départ je jouais au basket à des niveaux nationaux, à Paris et dans le nord de la France, et en parallèle je continuais mes études et je travaillais dans la comptabilité et la finance pour une boite qui s’appelait JC Decaux. Assez naturellement et avec des amis, on a eu envie de monter un tournoi de détection qui s’appelait à l’époque « Basket Contest » et qui était destiné aux jeunes de 14 à 20 ans, licenciés ou non. Le but était de faire des détections sur une journée, des centres de formations de Pro A et Pro B étaient invités, et les vainqueurs partaient faire des essais dans ces centres de formation pour pourquoi pas intégrer ces structures. On a commencé comme ça, on a fait 3 ou 4 éditions, et on a eu des clubs très intéressés avec qui on a collaboré (Le Mans, Limoges, Chalon sur Saône…). On arrivait sur une journée à rassembler des joueurs qui venaient de toute la France, et ça les clubs l’appréciaient. De l’autre côté, on avait beaucoup de jeunes de street-ball qu’on arrivait à faire venir également dans le but d’intégrer une structure. Suite à ça, on a quelques joueurs qui ont commencé à intégrer des centres de formations, ce qui nous a permis de côtoyer un peu ce milieu du basket de haut niveau et de comprendre quelles étaient les attentes des clubs, les critères essentiels pour le recrutement etc… On s’est donc demandé comment on pourrait accompagner ces jeunes et en 2004/2005 j’ai commencé à me renseigner sur l’obtention de licence d’agent et je l’ai eue quelques mois plus tard. Voilà, en gros, mon parcours.
PB : Durant ces 13 années d’activité, as-tu en tête le nombre de joueurs dont tu t’es occupé ?
OM : Je n’ai pas le nombre précis car parfois à ce nombre là s’ajoutent aussi les joueurs américains de passage en France pour une saison, ou même les pigistes. Je n’ai pas le nombre exact, mais ce que je peux te dire, c’est qu’à ce jour je représente environ 45 joueurs et coachs répartis en Pro A, Pro B, NM1 et à l’étranger.
Mais ce dont je suis le plus fier, ce sont le parcours avec les joueurs que j’ai depuis le début de leur carrière ou presque. Des joueurs avec qui je collabore toujours, des joueurs avec qui je suis devenu très proche.
PB : Tu as des noms à nous donner ?
OM : Oui, bien sûr. Des garçons comme Kevin Corre que j’ai connu il y a 10 ans par exemple. Comme Ludovic Vaty, comme Angelo Tsagarakis… Vincent Lavandier, aussi. J’ai plein de joueurs comme ça que j’ai connus à mes débuts et avec lesquels j’ai noué des relations aussi bien professionnelles qu’amicales. C’est vrai qu’avoir pu bâtir certaines choses avec eux et avoir géré leurs carrières, c’est super intéressant. Il y aussi des gars comme Jérémie Nzeulie, que je connais et représente depuis sa première année de contrat pro à Nanterre. En regardant dans le rétroviseur, voir qu’il est devenu double champion de France, MVP des finales, vainqueur d’une coupe d’Europe… c’est des choses extrêmement appréciables. Je dis appréciables car j’attache énormément d’importance au critère humain et relationnel dans ce domaine.
PB : Aujourd’hui c’est un métier très concurrentiel. Comment tu arrives à te démarquer des autres ?
OM : Il est évident que c’est un milieu très concurrentiel et même féroce, car les notions de loyauté et d’éthiques sont complètement galvaudées et tordues. C’est très difficile de parler pour moi à la première personne pour dire que j’arrive à avoir tel ou tel joueur, ce serait tomber dans la prétention. Je ne peux pas trop te dire, ce serait surtout aux joueurs de dire ce qui les attire chez moi. Ce que je peux te dire, par contre, c’est que je m’oblige à un investissement humain très fort avec mes clients. Je n’ai pas d’optique quantitative, mais plutôt qualitative. Les maître-mots de la relation entre un agent et un joueur, c’est uniquement la confiance et la proximité.
Concrètement, je n’ai rien à vendre à un joueur. Ce que je lui propose c’est un accompagnement, c’est une épaule, c’est une expertise qui va lui permettre plusieurs choses : premièrement, exploiter la plénitude de son potentiel. Deuxièmement, savoir qu’il intègre une équipe de management qui va le soutenir dans les bons, mais aussi et surtout dans les mauvais moments. Car la différence entre un bon et un mauvais agent c’est cette constance dans la proximité avec le joueur. Être l’agent de Jeremy Nzeulie quand il est double champion de France ou MVP des finales, ce n’est pas très compliqué. A contrario, être agent de Ludovic Vaty quand il est MVP de Leaders Cup et que quatre mois après on lui annonce la fin de sa carrière pour des raisons médicales, là c’est très compliqué. Il faut être présent avec lui, avec sa famille, se battre avec les assurances, défendre ses intérêts… là, c’était compliqué. Et c’est là qu’il est fondamental pour un agent, à mes yeux, d’avoir une démarche de soutien dans tous les moments de sa carrière, bons ou mauvais.
C’est cette proximité et cette épaule qui vont permettre au joueur d’être dans un climat serein et confortable pour aller à la performance. Le sport de haut niveau est un milieu qui est fait de remise en question perpétuelle. Dans une saison, tu peux avoir trois ou quatre cycles de performances, et ce qui va te permettre de traverser ces cycles, c’est l’équipe qui t’entoure. On est dans le le bateau. C’est pas « notre réussite et ton échec », c’est « notre réussite et notre échec ».
PB : Justement, est-ce que tu t’impliques aussi dans le plan sportif et le développement du joueur ?
OM : Oui. Pour tous les joueurs avec qui je collabore, on a déjà une stratégie de carrière. Comme je le dis souvent, je ne suis pas là pour gérer des contrats, je suis là pour gérer des carrières. Si tu es là uniquement à la recherche des contrats, tu vas obligatoirement faire des erreurs qui vont être néfastes à l’évolution ascendante d’une carrière. Dans mon rôle, forcément, tu as un œil et un investissement dans le côté sportif et la gestion de carrière. Je te donne l’exemple de Jérémie (Nzeulie). Il a joué à Nanterre, avec un jeu qu’on connaît, et lorsqu’il est parti, on a voulu prolonger un peu cette méthode là avec Jean-Denys Choulet et un jeu qui s’en rapprochait. Ça a été un choix, car pour un premier départ il fallait trouver le club le plus favorable à son développement. Pari réussi, dès la première année il est champion de France avec Chalon et MVP des finales. Il est ambitieux, je le suis pour lui, cette année on veut aller sur le haut niveau européen. On pense à Strasbourg avec un coach de qualité, coach de l’équipe de France également et avec un basket et une équipe qui se rapproche des hauts standards européens, alors l’envoyer à Strasbourg était un choix stratégique, et ce sont les critères sportifs qui sont entrés en compte.
Tous les choix que l’on prend avec nos clients sont toujours guidés par l’aspect sportif à moyen-long terme, et c’est ce qui moi me semble extrêmement important dans la réussite d’une carrière. Même dans les moments avant la draft, comme on a pu le voir avec Frank (Ntilikina), on doit réfléchir à ce qui est le mieux pour la présentation de la draft, pour son arrivée en NBA etc… Donc oui, je me préoccupe des aspects sportifs. Il y a 50% sur le côté sportif et 50% sur le côté contractuel et extrasportif.
PB : On te voit beaucoup en vadrouille pour suivre tes joueurs, que ce soit en France ou à l’étranger. Quelle est la journée type d’Olivier Mazet ?
OM : La richesse et le côté extrêmement bénéfique de ce métier, c’est qu’il n’y a pas de journée type. Je ne sais plus ce que c’est la banalité d’une journée, car il n’y a pas de journées qui se ressemblent vraiment. Certes il y a des trames de journée : le matin c’est de récupérer tout le flux d’informations qu’il y a pu avoir en NBA, regarder un peu tout ce qui s’est passé, discuter avec les coachs et les GM, savoir quelles sont les nouvelles dans chaque club, prendre des nouvelles de mes clients, gérer les problématiques etc… et puis ensuite c’est énormément de déplacements. C’est-à-dire que moi je ne conçois pas cette activité d’agent en gérant les joueurs à distance. Je suis pas une plateforme téléphonique délocalisée en Europe de l’Est ou au Moyen-Orient comme la plupart des groupes le font. C’est un métier d’échange et de présence.
Pour te donner par exemple, la semaine dernière, lundi j’étais à Bourg, mercredi j’étais à Limoges, vendredi j’étais à Poitiers, hier j’étais à Levallois, ce soir je suis au Paris Basket Avenir et la semaine prochaine direction New York pour la NBA. Je bouge beaucoup, mais cela ne se ressemble jamais.
PB : Une vie comme ça, ça a beaucoup d’avantages, mais aussi des inconvénients. Quels sont-ils ?
OM : Le gros avantage, c’est que j’ai la chance de pouvoir vivre de ma passion. Je me considère vraiment comme un privilégié. Et je ne dis pas ça dans le sens financier du terme, je parle de privilégié humainement et au niveau de l’épanouissement personnel.
Après c’est vrai que je ne sais pas ce que c’est la routine et l’ennui au travail, qui sont aujourd’hui des soucis de société. On parle de burnout, de gens qui ne sont pas heureux au travail etc… Moi j’ai la chance de pouvoir exercer une activité qui me plait et quand je me lève le matin, je suis content d’aller au boulot. De toute façon tu ne peux pas durer dans ce métier si la passion n’est pas là et que tu ne fais ça que pour l’aspect financier ou d’autres raisons. Sinon tu finis par détester ce que tu fais, car c’est un métier chronophage. C’est une activité qui te prend tout ton temps. Il n’y pas de journée off. Tu regardes le calendrier des matchs, en Europe ça joue tous les jours, et puis t’as la NBA qui s’enchaîne, des matchs tous les jours aussi, des joueurs qui peuvent jouer 3 ou 4 fois par semaine. Ça ne s’arrête donc jamais. Et les joueurs que tu représentes, leur journée ne s’arrête pas à 18h. Ce n’est pas des journées 8h00-16h30. La blessure quand elle intervient elle n’intervient pas forcément en journée la semaine, ça peut arriver n’importe quand.
J’ai la chance d’avoir une famille qui comprend complètement mon activité et qui me soutient vraiment dans ce que je fais, et c’est un luxe. C’est quelque chose de fondamental. Encore une fois, c’est primordial pour pouvoir durer dans ce milieu là. C’est chronophage, c’est enivrant, mais c’est aussi et surtout super excitant.
PB : Mais alors où sont tes vacances avec tout ça ?!
OM : Très bonne question (rires). J’ai un peu de mal à répondre à ça car avant, par exemple, il y avait la trêve de Noël en Pro A et Pro B, mais aujourd’hui elle n’existe plus vraiment puisque j’ai des joueurs en NBA et là-bas ça ne s’arrête pas. J’essaie durant les premiers jours du mois d’août. Il y a une petite accalmie entre les moments où les équipes bouclent leur recrutement et le début de la pré-saison.
Après tu apprends à gérer différemment. J’ai la chance de pouvoir gérer mon activité n’importe où dans le monde, donc même si tu es en vacances avec ta famille, tu dois rester complètement joignable et connecté à ton activité. Je pars mais je continue à bosser et à être opérationnel. Le but c’est d’arriver à trouver cet équilibre là. J’ai appris à le faire, on planifie les voyages et les vacances mais la famille sait que j’ai des plages horaires de travail quand même et c’est ainsi. Comme dans beaucoup de domaines, c’est une question d’organisation.
PB : Tu as des joueurs en Europe et en NBA. Est-ce que tu remarques une différence dans leur gestion ? Les ligues jouent-elles un rôle là-dedans ?
OM : La notion de représentation, pour un joueur de N1 ou pour un joueur de NBA, c’est exactement la même. Pour une bonne et simple raison, c’est que pour n’importe quel joueur, le sacrifice qu’il a fait est le même. Le joueur qui évolue en N1 a fait autant de sacrifices humains et scolaires pour en arriver là où il en est. Donc à un moment, ça te donne une obligation d’investissement identique. Effectivement, tu vas voir des interventions plus fréquentes sur certains joueurs parce qu’il y a des domaines marketing à couvrir, mais la représentation en elle-même reste la même.
Après oui, sur la NBA il y a une demande médiatique extrêmement forte pour les joueurs. Mais le fonctionnement de la NBA est tellement rodé et les structures des franchises tellement carrées est très bien géré. C’est plus sur les interventions personnelles qu’il faut répondre présent.
Je prône un management horizontal : tout le monde est sur le même niveau d’implication. C’est aussi pour ça qu’un jeune agent de 26 ans qui s’appelle Emmanuel Esso m’a rejoint, de façon à ce qu’on puisse donner la même qualité de service à nos joueurs, et que lui soit en capacité de répondre et gérer les urgences si moi je suis dans un avion ou que j’ai une indisponibilité.
PB : On va maintenant parler un peu plus de basket et notamment de NBA. Est-ce que tu trouves que les joueurs européens sont toujours un peu sous-cotés, à l’image d’un Luka Doncic qui ne semble pas exciter les Américains comme nous ?
OM : Oui, c’est une évidence. Si on se place du point de vue du spectateur américain, il y a deux mondes différents. Il y a la NBA, et il y a le reste. Du coup forcément il y a moins d’excitation envers les joueurs européens car ils ne savent pas grand chose d’eux. Il y a aussi les échecs passés de certains joueurs européens draftés très haut, et qui causent forcément du tort. Mais oui, certains joueurs européens sont vraiment sous-cotés par rapport à leur vrai niveau de performance.
L’exemple de Doncic est criant. On parle d’un joueur qui est champion d’Europe avec son pays, MVP de l’Euroleague, MVP du Final Four… et tout ça à 18 ans ! C’est phénoménal ! Mais malheureusement, le public américain n’est pas au courant de ça. Les observateurs américains le sont beaucoup plus, mais pas le public. Après il y aussi l’aspect commercial derrière tout ça, et forcément les franchises le savent. Aux États Unis, et ce n’est pas une comparaison, mais Deandre Ayton sera beaucoup plus vendeur que Doncic que le public ne connaît pas. Il ne faut pas oublier que la NBA c’est un business.
PB : Justement, tu es bien placé pour parler des joueurs européens. Quel bilan dresses-tu de cette première saison en NBA pour Frank et Guerschon ?
OM : Pour Frank on va dire que c’est un bilan quand même satisfaisant. Si on recontextualise un peu les choses, on parle d’un jeune de 18 ans à l’époque, qui jouait à Strasbourg, dans son club formateur, qui n’avait donc jamais connu l’éloignement sportif et géographique, et ça on a tendance à l’oublier. Il quitte ce club pour la première fois pour atterrir sur l’un des deux plus gros marchés de la NBA avec toute l’attente, la pression et la frénésie que ça peut apporter. Et là, le grand écart est radical. Là on ne parle pas du Real ou de Barcelone, on parle de Strasbourg ! Donc ça c’est la première chose.
La deuxième, pour ne rien faciliter, c’est qu’on parle de son arrivée en tant que meneur de jeu. Un poste avec énormément de responsabilités. Un poste très exposé en NBA. Il y a pas un soir, quand tu joues meneur en NBA ou tu te dis « ce soir ça va, c’est tranquille ». A l’Est, il y a Irving, Dragic, Walker… De l’autre côté Curry, Westbrook, Paul, Lillard… Tu es sur un poste compliqué et toi en plus, en tant que jeune Européen de 18 ans, il faut que tu arrives à trouver le bon équilibre, à faire jouer l’équipe, fédérer les mecs autour de toi et trouver ton espace pour t’exprimer. Les gens ne se rendent pas compte de la transition qu’il a dû opérer. Donc voilà, pour moi c’est un bilan tout à fait convenable et satisfaisant par rapport à ce qu’il pouvait faire la première année. Après le All Star Game il a montré pas mal de choses, il a enchaîné quelques matchs à 15/16 points, un impact défensif que tout le monde a loué. C’est positif.
Pour Guerschon c’est un contexte différent. Il est drafté par une équipe Top 3 de la conférence, avec un effectif pléthorique, des joueurs qui ont beaucoup de polyvalence, et dans une équipe avec l’ambition d’aller vite chercher les finales NBA et gagner un titre. Alors il y a un côté où c’est dur de se faire sa place, mais d’un autre côté c’est aussi un apprentissage rapide. C’est un garçon qui est fort mentalement, qui a des qualités pour un poste 4 en NBA, athlétique, capable de courir vite, de tirer à 3 points. Après voilà, pour lui aussi c’est une arrivée pas si facile en NBA. Arriver direct à Boston ce n’est pas comme s’il arrivait dans une équipe moins ambitieuse où il pourrait se retrouver à direct jouer 15/20 minutes par match.
PB : Pour cette saison et les saisons a venir, qu’est-ce que tu attends d’eux ?
OM : Il y a un constat global, et les deux en sont bien conscients : le plus difficile ce n’est pas de se faire drafter en NBA, c’est d’y rester et d’y faire une carrière. Ce qu’ils veulent c’est s’installer durablement en NBA et y faire la meilleure carrière possible. Ce sont deux garçons très ambitieux, qui ont des envies en équipe nationale, des envies de challenges et de titres en NBA, et moi ça me va parfaitement.
Cette année j’attends d’eux une année d’évolution encore supérieure, qu’ils passent de nouveaux caps.
PB : On parlait tout à l’heure du public américain. Quelle perception a-t-il de Frank ? C’est en adéquation avec ce que tu penses toi ?
OM : Ouais… Le public américain est aussi très versatile, il faut le dire. Ça monte très haut, ça descend très bas. Frank l’a vécu, il fait un très bon match contre Cleveland, il y a l’altercation avec LeBron, derrière il enchaine deux matchs moyens et voilà. La vérité se trouve au milieu. Je crois qu’il faut pas porter trop d’attention à ce qui se dit et à la perception que le public peut avoir sur tes performances, car c’est très critique. Maintenant tout le monde loue son potentiel défensif, ses qualités physiques, sa grande taille, son envergure par rapport à la NBA moderne, et surtout le fait qu’il est un vrai meneur de jeu capable de conduire une équipe. Les gens veulent surtout de l’offensif, et ça va venir avec les saisons, à n’en pas douter. On est sur la bonne trajectoire.
PB : Pour finir, est-ce que tu penses que tu as d’autres joueurs capables de rejoindre les plus grands clubs européens ou la NBA à terme ?
OM : Oui, je le pense clairement. J’ai des garçons qui sont ambitieux. Après comme je dis, le plus important c’est pas l’ambition. Je connais peu de joueurs qui disent « ah le top niveau mondial ? Non merci, ça m’intéresse pas ». Ambitieux, ils le sont tous. Le plus important c’est de mettre la charge de travail en face de ses ambitions, et la charge de travail est réelle. J’ai la chance d’être avec des gars qui sont demandeurs, qui ont envie, qui sont ambitieux et exigeants, et je pense vraiment que pas mal d’entre eux ont les moyens de ces ambitions là. Après notre rôle est là aussi : d’être là, d’être présent et de les accompagner au mieux pour qu’ils atteignent leurs objectifs.
Pour finir, ce que je dis toujours, la volonté c’est qu’un joueur, à la fin de sa carrière, il ait le sentiment d’épanouissement et qu’il se dise « je n’ai pas de regrets, j’ai été au maximum de ce que je pouvais faire pour y arriver ». Voilà pour moi la vraie réussite d’une carrière, qu’ils n’aient pas de regrets.`
(Propos recueillis par Guillaume Borelly le samedi 13 octobre 2018)