Nous vous en avions parlé, LeBron James a lancé sur HBO sa série « The Shop ». Dès le premier épisode, de nombreux sujets ont été abordés, et le King, tranquillement installé dans son fauteuil, s’est livré sans détours et avec une liberté de ton rafraichissante.
Vous connaissez le concept de « The Shop », revisité à la sauce LeBron James depuis la première diffusion la nuit dernière : une bonne vieille discussion chez le coiffeur, là où la convivialité règne et où tous les sujets sont abordés sans détour. Dans le premier épisode, le King s’est notamment attardé sur sa jeunesse. Il est ainsi revenu sur son entrée au collège à Saint Vincent-Saint Mary’s High School, une école très majoritairement blanche, et le choc culturel qui en a suivi.
« J’étais dans une école exclusivement blanche et catholique. Quand je suis rentré en troisième, j’étais genre… « Je n’ai rien à voir avec les blancs ». Mon mode de pensée était si institutionnalisé, en ayant grandi dans le hood. « Ils ne se mélangent pas à nous, ils ne veulent pas que nous réussissions, et dans la hiérarchie ils sont [là-haut] et nous on est sous cette chaise ». Donc je me suis dit que j’allais aller à cette école pour jouer au basket, et c’est tout. « Je ne veux rien avoir à voir avec les blancs, j’étais juste avec mes gars et on venait juste pour jouer, point barre ». Voilà à quoi ressemblaient mon premier choc et mes premières impressions sur l’Amérique blanche, en la découvrant à 14 ans pour la première fois de ma vie. Ca m’a pris un petit moment pour m’ajuster à ça. Et c’était dur d’être bien dans ses baskets, parce que j’étais ce gamin qui jouait à un si haut niveau, et tu te dis : « Est-ce qu’ils sont heureux que je sois là pour [le joueur] que je suis, ou pour les conversations qu’on peut avoir eux et moi ? »
Il faut noter que le sentiment éprouvé par LeBron James est finalement assez fréquent dans un pays aussi marqué par les conflits entre noirs et blancs, d’autant que les évènements dépeints par le King remontent à près de 20 ans en arrière. A son époque, Michael Jordan, qui a grandi en Caroline du Nord – pas forcément l’Etat le plus tolérant du monde – était lui tout simplement anti-blanc. Ce sentiment, qu’il a raconté dans le livre Michael Jordan : The Life, vient des nombreuses insultes dont il a fait l’objet étant adolescent. Il se souvient :
« J’étais un rebelle. J’étais raciste à l’époque. En gros, j’étais contre tous les blancs » – Michael Jordan
Les choses ont ensuite heureusement changé pour MJ, notamment grâce au pouvoir du basket, si unificateur. C’est d’ailleurs le sujet évoqué par Maverick Carter, ami d’enfance de LeBron James, dans ce premier opus de The Shop.
« Le basket est le truc qui unit le plus au monde. Je me rappelle à la fin de l’année, on était tous super potes. Les potes noirs du hood venaient, les potes blancs de LeBron venaient, c’était top »
De quoi faire acquiescer le King, qui partage pour finir une anecdote sur… les placards à nourriture, dans un éclat de rire général.
« C’est en arrivant au collège que j’ai découvert ça. [Chez nous], le pain, les céréales, les chips, les beignets… Tout ça c’est juste posé sur le frigo. En arrivant au collège, j’ai découvert le placard à nourriture »
Quoiqu’il en soit, la petite discussion entre LeBron et ses amis démontre à nouveau à quel point le basket peut être un vecteur incroyable de fraternité et d’unité, comme tous ceux d’entre vous qui ont déjà mis les pieds sur un playground le savent. Et c’est aussi pour ça qu’on le kiffe, notre basket.
LeBron talks about the transition from his neighborhood to his catholic high school, being around all white people for the first time and finding out what a pantry is pic.twitter.com/BhIpxsC5xJ
— Rob Lopez (@r0bato) 29 août 2018
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