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Éliminé en demi-finale de conférence par les Rockets (4-1). Le Jazz s’est montré très calme pendant la free agency et peut-être à raison, car en misant sur la stabilité, les hommes de Quin Snyder pourraient bien devenir l’adversaire le plus sérieux des Warriors.
Dire que l’été du Jazz a été calme est un euphémisme car comme à son habitude, le front office d’Utah n’a pas été omniprésent sur le marché des transferts. Après la draft de Grayson Allen avec le 21e choix, Dennis Lindsey s’est contenté de prolonger Derrick Favors (2 ans, 33,8M$), Dante Exum (3 ans, 33 M$) et Raul Neto (2 ans, 4,3M$). Pendant que les Warriors récupéraient DeMarcus Cousins, que les Lakers empilaient les contrats d’un an autour de LeBron James et que les Rockets remplaçaient Trevor Ariza et Luc Mbah a Moute par Carmelo Anthony, le Jazz misait sur la continuité. Difficile de leur donner tort : après la trade deadline, durant laquelle Quin Snyder et ses troupes ont accueilli Jae Crowder, Utah avait remporté 29 de ses 35 rencontres. À la base de ce succès, une défense de fer, avec un defensive rating de 96,5 points encaissés pour 100 possessions. Un total qui n’a récemment été surpassé sur une saison entière que par les Celtics et les Bulls version 2011-12 !
Autre argument en faveur du Jazz : ils sont invaincus contre les Warriors en 2018. Après une défaite (101-126) le 27 décembre, les coéquipiers de Rudy Gobert ont remporté leur trois matchs contre les double champions en titre, les maintenant à chaque fois sous la barre des 100 points. D’abord le 30 janvier (129-99), puis le 25 mars (110-91) et enfin le 10 avril (119-79). Potentiel atout maître de Quin Snyder : Dante Exum. Avec ses 1m98, le meneur australien peut défendre sur la totalité de la death lineup californienne. De plus, son compatriote Joe Ingles a prouvé face au Thunder et à Paul George qu’il était capable d’éteindre une référence au poste d’ailier. D’ailleurs, sur les 10 dernières confrontations entre Ingles et Kevin Durant, le MVP 2016 a dû se contenter de 20,8 points de moyenne, avec des pourcentages inférieurs à ses standards.
Si l’on se fie aux statistiques, les joueurs de Salt Lake City seraient également plus que capable de contenir le fameux 5 de la mort des Warriors. Lorsque Ricky Rubio, Donovan Mitchell, Jae Crowder, Joe Ingles et Rudy Gobert sont ensemble sur le terrain, leur net-rating est ahurissant : +27,4 points sur 100 possessions. Et ce n’est pas juste de la défense ! Car si le defensive rating de ce cinq est supérieur à la moyenne de l’équipe (87,4 contre 96,5), l’offensive rating dominerait également la ligue entière (114,8 points inscrits sur 100 possessions). Dans les deux cas, c’est mieux que la superteam de Steve Kerr.
En plus d’être une excellente équipe défensive, l’arrivée de Donovan Mitchell a complètement révolutionné l’attaque du Jazz. Avec 63,7% de tirs réussis près du panier, le finaliste du trophée de rookie de l’année a fait mieux que n’importe quel autre débutant dans l’histoire de la NBA ! Les espaces qu’il crée profitent également aux shooteurs de l’effectif, tels que Jae Crowder ou Joe Ingles. Leur profil de 3-and-D convient d’ailleurs parfaitement à la philosophie du Jazz, qui a justement laissé filer Rodney Hood, Joe Johnson ou Jonas Jerebko à cause de leurs carences défensives. Résultat : avec Exum, mais aussi Alec Burks, Grayson Allen ou encore Royce O’Neale, les remplaçants du Jazz peuvent maintenir un excellent niveau défensif, mais sont également capable de scorer.
Une défense de fer et une attaque en progression constante, tels sont les atouts du Jazz pour gêner les Warriors et devenir un réel client à l’Ouest. Si ça ne suffira peut-être pas à remporter une série de playoffs face à Steph Curry et sa bande, les hommes de Quin Snyder sont largement capables de faire douter les doubles champions en titre, comme les Rockets ont pu le faire en juin dernier.
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