NBA – Suns : Devin Booker a-t-il l’étoffe d’un leader ?

Devin Booker sous le maillot des Suns

Cet été, Devin Booker est devenu le premier joueur de la classe de draft 2015 à obtenir un contrat maximum. Avec 158 millions de dollars sur 5 ans, aura-t-il les épaules pour mener l’équipe et assumer la pression liée à un tel contrat ? Ce sont les questions auxquelles nous avons tenté de trouver des réponses …


Une invitation au camp d’entraînement de Team USA est toujours une importante marque de distinction pour un membre de la Grande Ligue. 35 des meilleurs joueurs du pays se retrouvent au sein du même gymnase afin de développer un puissant esprit de compétition et dans le but de tirer le meilleur de chacun d’eux. La plus jeune star présente à Las Vegas fin juillet, se nomme Devin Booker. Le joueur né dans le Michigan et qui aura 22 ans, deux semaines après le début de la saison, va se retrouver confronté au plus grand défi de sa jeune carrière. À savoir, prouver qu’il vaut les 158 millions de dollars offerts par Phoenix et s’imposer comme LE leader d’un effectif bourré de talent. Non, ce ne sera pas une mince affaire mais on lui fait confiance car question talent et potentiel, le garçon n’est pas en reste.

Mais vous pouvez aussi juger par vous-mêmes :

Depuis son arrivée en NBA, via la draft 2015 et sa sélection par les Suns au 13ème choix, Booker souffre d’un phénomène touchant de nombreux joueurs qui alignent de grosses lignes de stats au sein d’une équipe qui ne gagne pas. Par conséquent, beaucoup d’experts justifient son développement par le fait qu’il n’y avait pas de gros calibres autour de lui au cours des trois dernières saisons. Cependant, l’arrière des Suns a compilé 24,9 points, 4,5 rebonds et 4,7 passes la saison dernière, seuls 15 joueurs dans toute l’histoire de la NBA ont obtenu au moins 24 points, quatre rebonds et quatre passes de moyenne pour leur troisième saison dans la ligue. Le seul joueur à l’avoir fait en étant plus jeune ? … LeBron James.

Outre ces statistiques très flatteuses, la pépite de l’Arizona a été le cinquième joueur NBA le plus utilisé en 2017-18, (entre ceux ayant joué au moins 1 500 minutes) avec 32,2 minutes de moyenne par rencontre. Parmi les joueurs actifs de la ligue, seule LeBron, Dwyane Wade, Derrick Rose, Carmelo Anthony et Kevin Durant avaient des taux d’utilisation plus élevés après leur troisième saison. Aussi, les Suns n’avaient tout simplement pas d’autres solutions viables ; ils avaient logiquement besoin de leur première option offensive pour marquer des points. Pour preuve, la franchise a enregistré un bilan de 9 victoires pour 13 défaites quand Booker est au dessus des 30 points, ce qui n’est pas bon. Et quand son petit génie décide d’être altruiste et de terminer le match avec 7 passes ou plus, Phoenix tourne à 11 défaites pour 1 tout petit match gagné, qui plus est contre Atlanta, pire équipe de la ligue à ce moment-là. Notons qu’il aura fallu que l’ancien Wildcat prenne feu dans la dernière minute du match pour aller chercher cette victoire, avec 8 points marqués en 31 secondes.

Les joueurs sous contrat rookie possèdent naturellement le bénéfice du doute et font face à une gestion plus flexible. Ceux sous contrat maximum sont logiquement soumis à une pression totalement différente et sont utilisés même en cas de contre-performances. De ce fait il va devoir vraiment prendre les choses en main et s’affirmer comme un vrai leader s’il ne veut pas détenir un nouveau contrat sur-évalué. Au niveau du shoot, Devin Booker apparaît certes comme l’un des meilleurs artilleurs longue distance de la Grande Ligue mais bien que ses pourcentages au cours des deux dernières saisons soient au-dessus de la moyenne (37,3% de réussite sur un total de 789 tentatives), il n’a pas été en mesure d’allier sa très bonne mécanique à une précision chirurgicale. (À titre de comparaison, Klay Thompson a shooté à au moins 40% derrière l’arc lors de ses 7 premières saisons en carrière). Et côté défense, le jeune Booker est connu comme étant relativement soft et fainéant, il a tendance à lâcher son vis-à-vis et prend souvent l’eau sur des drives et des débordements le long de la ligne de fond.


Malgré ses petits défauts répandus chez les jeunes, Devin Booker bénéficie justement de la chance énorme d’avoir 21 ans et d’en être d’ores et déjà à ce stade de sa carrière. Qui sait jusqu’où peut aller un tel bijou alors qu’il lui reste potentiellement 10 à 12 saisons au top-niveau. Cependant, sa quatrième année devrait représenter un réel tournant pour l’ancien Wildcat. Pour la première fois dans sa jeune carrière, il sera aux commandes d’une équipe cohérente, couplé à beaucoup de talent à chaque poste. De plus, après avoir travaillé avec trois entraîneurs en trois saisons, il en aura un qui a le soutien total du front-office : Igor Kokoskov. Soit le nouveau coach des Suns débloquera une âme de leader chez Devin Booker, soit ce dernier restera un énorme talent incapable d’incarner le rôle de franchise player que Phoenix veut lui confier. Le chemin est encore long pour l’enfant de Grand Rapids mais est déjà tout tracé.

À lire également : James Harden mentionné dans un rapport de police !

NBA 24/24 Phoenix Suns

Les dernières actus