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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Le sujet de la dépression reste très sensible dans le monde du sport, mais certains gros noms n’ont plus peur de se livrer sur leurs démons. Tout comme son frère Florent récemment, Laure Manaudou s’était mise à nue lors d’une interview accordée à Brut.
C’est une page qui se tourne dans l’histoire du sport français. Léon Marchand a profité des Jeux Olympiques de Paris pour s’ériger en nouveau porte-étendard de la natation de l’Hexagone, et ce au meilleur des moments puisque Florent Manaudou est proche de la retraite. À 33 ans, l’ancien champion olympique n’en a plus pour très longtemps.
Il va continuer de nager pendant encore quelques mois, mais le Villeurbannais sait qu’il est sur la fin et ce n’est pas évident à gérer. Il ne cache pas souffrir de dépression depuis des mois, tout particulièrement depuis que le tournoi parisien s’est achevé. Il a d’ailleurs délivré un nouveau témoignage poignant dans le documentaire Santé mentale : briser le tabou, diffusé récemment par la chaîne M6 :
Les aveux du clan Manaudou sur la dépression
J’accepte d’en parler, ça me fait même du bien d’en parler, c’est comme une thérapie d’ailleurs parce que je me sens mieux qu’il y a quelques semaines et quelques mois, mais je suis en dépression. Les gens me parlent des JO, qui étaient une parenthèse enchantée, dorée, joyeuse… Mais ça a eu une fin, et la fin a engendré une dépression donc quand on m’en reparle, ça me rappelle surtout que ça m’a mis mal après, donc je m’isole.
Je n’aime pas trop qu’on me voie quand je suis pas bien, donc je reste dans ma chambre ou dans le canapé…
Manaudou a beau être une légende de sa discipline, il n’en reste pas moins un être humain. Le fait de savoir que sa carrière est bientôt terminée fait donc mal, surtout une fois que l’adrénaline des JO de Paris n’a plus fait effet.
Et s’il y en a bien une qui doit comprendre ce que ressent le sprinteur, c’est sa grande soeur. Elle aussi championne olympique par le passé, Laure Manaudou avait ainsi confié à Brut qu’elle avait souffert du même mal mais dans un contexte différent, puisqu’elle avait touché le fond mentalement après la naissance de son troisième enfant :
Pendant un an, j’étais en dépression. Je me suis sentie submergée, étouffée. C’était trop en fait, c’était oppressant. J’ai fait comme tout le monde, je n’ai appelé personne. Et franchement, c’est dommage. Je ne me suis pas comprise. En tant que sportive, je devais être dure. C’était beaucoup de larmes, parce que de l’incompréhension, de la fatigue nerveuse. Pourquoi je n’arrive pas à me relever toute seule. C’était un sentiment d’échec.
