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Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Être joueur de foot, et plus particulièrement dans un grand club, ce n’est pas seulement faire rêver des millions de passionnés à travers le monde. C’est aussi la nécessité de subvenir aux besoins des siens. André Onana se souvient.
Si le football est un sport qui fait tant rêver dans le monde, c’est aussi parce qu’il est un merveilleux ascenseur social. Même en partant de rien, un jeune talent peut mettre sa famille à l’abri sur plusieurs générations en travaillant bien et en atteignant le plus haut niveau international. Le souci, c’est que cette perspective est la source des maux qui gangrènent le sport.
Dans une économie de plus en plus difficile pour certains foyers, des parents finissent par voir leurs enfants comme une potentielle source de revenus. Ils s’impliquent donc dans ce qui devrait être un loisir pour les enfants, mettent la pression sur les entraîneurs, sur les arbitres, et font disparaître l’aspect plaisir qui mériterait pourtant d’être au centre du jeu.
André Onana dévoile la demande de sa mère avec son premier salaire
C’est un peu ce qu’a vécu André Onana lors de son arrivée au centre de formation du FC Barcelone. Le club est prestigieux, mais le premier salaire du gardien de but était celui d’un jeune de seulement 14 ans. Sa maman avait du mal à le comprendre, comme il l’a expliqué lors de son passage sur la chaîne YouTube « Carré ».
Mon premier contrat au FC Barcelone, c’était 900 euros par mois. J’étais bien, mais j’ai eu des scènes difficiles à vivre avec cet argent. Je me souviens de la première fois que mes parents et mes frères sont venus à Barcelone, c’était une fierté pour moi. À un moment, ils ont dû rentrer au Cameroun, et chez nous, c’est culturel, tu ne peux pas rentrer sans un cadeau pour la famille.
Sauf que mes moyens à l’époque ne me permettaient pas de soutenir tous ces gens. Je ne vais jamais oublier ça. Ma maman voulait acheter des téléphones neufs pour ses soeurs. Je ne pouvais pas payer, je n’avais pas assez d’argent. Mon père a compris que je n’avais pas les moyens, il m’a pris dans ses bras. J’étais en larmes dans le magasin parce que je n’avais pas assez pour mes proches.
André Onana aurait aimé assurer la sécurité financière de sa famille dès l’adolescence, dès sa signature à Barcelone. Mais à 15 ans, difficile pour lui d’assumer les demandes relativement exorbitantes de sa maman. Heureusement, après des passages réussis à l’Ajax et à l’Inter, le gardien de Manchester United peut faire honneur à la tradition africaine.
En rejoignant le FC Barcelone pour terminer sa formation, André Onana s’est imposé comme un potentiel chef de famille. Le gardien a été marqué par les demandes financières de sa maman et par son incapacité à y répondre.
