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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Avant de suivre Bob Bowman et de nager dans les infrastructures de l’université du Texas, Léon Marchand avait déjà côtoyé son entraîneur du côté de l’Arizona pendant deux ans. Une décision majeure dans sa carrière qu’il ne regrette en aucun cas.
Lorsque son emploi du temps le lui permet, il retrouve à Toulouse son coach de longue date, Nicolas Castel, et effectue quelques longueurs dans les installations des Dauphins du TOEC. Toujours licencié dans le club de son enfance, Léon Marchand s’y montre cependant beaucoup moins présent qu’il y a quelques années. Son brillant parcours l’a en effet amené à quitter les bords de la Garonne et à traverser l’Atlantique.
Repéré par un certain Bob Bowman, le jeune nageur français a rejoint l’université d’Arizona State en août 2021 et s’y est entraîné pendant deux ans sous les ordres de son célèbre mentor américain. Un exil payant, puisqu’en plus de ses succès sur le circuit NCAA, il s’est paré de quatre médailles d’or durant les Jeux Olympiques de Paris 2024. De quoi justifier sa volonté de poursuivre sa route aux États-Unis… malgré les critiques.
Léon Marchand compare ses expériences aux États-Unis et en France
Désormais installé du côté d’Austin, dans le Texas, Marchand n’a donc pas tenu compte des plaintes de certains gros noms de la natation française à son égard. À l’instar d’Alain Bernard, ces derniers regrettent que la principale star tricolore des bassins ne s’entraîne pas en France. Le principal concerné, lui, se félicitait au contraire de son aventure américaine il y a quelques mois dans un entretien accordé à World Aquatics :
Léon Marchand : Je suis tellement reconnaissant vis-à-vis de mon expérience aux États-Unis, dans son ensemble. J’ai appris une nouvelle langue, j’ai découvert de nouvelle personnes, de nouvelles cultures, de nouveaux cours… Un nouveau coach, aussi, et pas n’importe lequel ! (Rires) J’ai appris énormément de choses ici, aussi bien comment gagner que comment perdre.
Riche de tous ces enseignements, le Toulousain a également savouré sur place l’esprit d’équipe, propre à l’univers de la NCAA et incomparable avec ce qui s’observe en France :
Léon Marchand : La NCAA a été géniale pour moi parce que j’ai pu faire des courses et participer à des meetings tous les weekends, et puis faire partie d’une équipe et m’imprégner d’un certain esprit collectif. En France, c’est quelque chose qu’on n’a pas vraiment. Sans parler du fait que j’ai pu poursuivre mes études et nager en même temps, ce qui n’est pas possible partout dans le monde. Donc ouais, c’était top.
Le genre de discours qui risque de pousser d’autres nageurs issus de l’Hexagone à plier bagages, n’en déplaise aux personnalités qui les implorent d’y rester.
Son choix de rejoindre les États-Unis a beau ne pas avoir fait l’unanimité, Léon Marchand le referait semble-t-il sans hésiter s’il en avait l’occasion. La natation française ferait dès lors peut-être bien de s’inspirer de ce qui se fait aux États-Unis.
