Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Né à Sedan mais fils d’un père camerounais, Yannick Noah a néanmoins toujours représenté la France sur le circuit ATP. Il n’a malgré tout jamais renié ses origines, plus diverses qu’il n’y parait selon les propos qu’il livrait dans une vieille interview.
42 ans après son mythique sacre à Roland-Garros, il reste encore à ce jour le seul joueur français à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem dans l’ère Open. Yannick Noah conserve dès lors son statut de légende du tennis tricolore, lui qui a également atteint le classement le plus élevé (3ème) pour un joueur issu de l’Hexagone dans l’histoire du circuit ATP. Autant dire qu’il a fait honneur à son pays de naissance… mais pas que.
La mise au point de Yannick Noah sur ses origines
Certes associé à la France durant sa carrière de tennisman, Noah possède également la nationalité camerounaise grâce à son père. Il s’est d’ailleurs toujours montré fier de ce second passeport et n’a jamais caché son attachement à ses racines africaines. Or, pas question pour lui de mettre ces dernières au-dessus de ses liens avec la France… et inversement. Il déclarait ainsi dans une interview accordée à Gil Dylan :
Yannick Noah : Je ne suis pas tiraillé entre mes différentes origines. Je suis à la fois français et camerounais. À vrai dire, je suis même plus que ça. J’ai le sentiment d’être plus encore que franco-camerounais. C’est ce que je ressens en mon for intérieur. Je ne suis pas que français, je ne suis pas que camerounais et je ne pas que franco-camerounais. Je suis originaire du monde !
Je me sens à l’aise partout. Si on me demande si je suis camerounais, je réponds non. Si on me demande si je suis français, je réponds non aussi. Je suis originaire de tous les horizons. Je viens de l’Afrique. Je viens de l’Europe. Je vis en Amérique depuis longtemps. Je ne saurais même pas dire quelle couleur de peau ont mes enfants, étant donné qu’ils ont toutes ces couleurs en eux !
Véritable citoyen du monde, l’ancien champion de la petite balle jaune refusait donc d’être assimilé à ses simples pays d’origine et prônait une vision plus cosmopolite et uniforme :
Yannick Noah : J’essaie de me renseigner sur mes différentes cultures et sur celles du monde entier. Évidemment, j’ai naturellement d’abord baigné dans celle du Cameroun et grandi dans celle de la France. Mais le fait de voyager par la suite m’a permis d’en découvrir d’autres. Et puis en fin de compte, on revient toujours à la base, à savoir au fait qu’on est tous des êtres humains à la recherche du bonheur.
Un discours semblable à celui qu’il a souvent transmis dans ses chansons, lui qui a en outre réalisé une belle carrière dans l’univers de la musique.
Certes bi-national d’un point de vue officiel, Yannick Noah estime avoir appris et puisé dans suffisamment d’autres cultures pour ne pas être réduit à ce qualificatif. Cela ne l’empêche pas malgré tout de conserver son étiquette d’icône du sport français.