Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Avec son physique intimidant et ses accomplissements en carrière, Shaquille O’Neal n’est pas une bonne cible à laquelle s’en prendre en matière de trash-atlking. Mais le Big Diesel avouait il y a des années qu’une légende NBA s’en donnait à coeur joie…
C’est un art qui a tendance à se perdre ces dernières années, bien que ce ne soit clairement pas la faute des joueurs. La NBA essayant d’être accessible à tous, y compris les plus jeunes générations, cette dernière a fait le choix de sérieusement restreindre l’usage du trash-talking sur les parquets. Il n’est pas rare de voir les arbitres sanctionner un athlète pour les avoir simplement regardé, sans même dire quoi que ce soit.
Une évolution ouvertement regrettée par les anciens joueurs notamment, qui ont grandi avec ces histoires d’échanges verbaux absolument succulents. Des trash-talkeurs d’élite, il y en a d’ailleurs eu un sacré parquet en près de 80 ans d’existence de la grande ligue. Pour autant, deux légendes de la balle orange semblent clairement se détacher du peloton dans ce domaine : Larry Bird d’un côté, Gary Payton de l’autre.
Quand Shaq raconte le trash-talking légendaire de Gary Payton
Tandis que le premier était le roi incontesté des punchlines assassines, le second reste inégalé à ce jour en matière de volume. Ses coéquipiers, ses adversaires, les arbitres, les coachs, les supporters : l’ancien meneur des Supersonics passait son temps à parler avec tous ceux qui l’entourait sur un terrain, que ce soit en match ou pendant les entraînements. Sans contestation le plus grand tchatcheur à avoir jamais joué en NBA.
Ultra-confiant et conscient de sa capacité à rentrer dans la tête de ses adversaires, The Glove n’hésitait pas un instant à harceler ses victimes jusqu’à ce qu’elles craquent. Nombreux sont ceux à avoir péter un câble face à lui, mais cela lui a aussi valu une certaine aura et beaucoup de respect parmi ses pairs. Il y a quelques années, Shaquille O’Neal lui avait ainsi rendu hommage dans Open Court dans une anecdote savoureuse :
J’ai joué avec GP et j’ai joué contre GP, il s’en fichait. La chose la plus folle à propos de GP sur le terrain, c’est qu’il te pourrissait aussi en dehors du terrain. S’il vous voyait dans un centre commercial, il vous disait : « Tu te souviens de la fois où je t’ai crossé, mon grand, et où je t’ai mis ce move et que tu t’es presque déboité le bras… Tu ne peux pas défendre sur moi, mon garçon, je suis un membre du Hall of Fame, je suis un first ballot, je suis un first ballot ! »
Et c’est bien là que la légende de Seattle se démarquait des autres : non seulement elle parlait sans arrête, mais elle assumait derrière. Comme après l’élimination des Sonics lors des playoffs 1994, suite à quoi il annoncera à ses coéquipiers qu’il gagnerait un titre un jour, mais sans eux. Promesse qu’il tiendra en effet en 2006 avec le Heat.
Gary Payton est l’un des plus grands trash-talkeurs de tous les temps, ne serait-ce que par sa ténacité. Rares sont les joueurs à avoir autant dominé la bataille psychologique sur un terrain que The Glove et même Shaquille O’Neal devait s’agenouiller face à lui.