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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Plus de trente ans après, la Dream Team des Jeux Olympiques de Barcelone demeure toujours une fabuleuse source d’anecdotes. Magic Johnson en avait ainsi partagé une superbe il y a des années de ça, en évoquant les entraînements des stars américaines.
Difficile de résumer en quelques mots la domination outrageuse des États-Unis, lors des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992. La sélection dirigée par Chuck Daly avait alors littéralement massacré tout ce qui se trouvait sur son passage, ce qui n’était pas étonnant quand on se rappelle le nombre hallucinant de légendes qui avaient été appelées à représenter Team USA lors de la compétition en Espagne.
Il suffisait de voir les équipes formées à l’entraînement de la sélection américaine pour se rendre compte du délire. À une occasion, Daily avait ainsi opposé une escouade composée de Magic Johnson, David Robinson, Charles Barkley et Karl Malone à une autre où évoluaient Michael Jordan, Larry Bird, Scottie Pippen et Patrick Ewing. L’ancien meneur des Lakers n’est d’ailleurs pas près d’oublier le match qui a suivi.
Quand les joueurs de la Dream Team se défiaient à l’entraînement
Interrogé par Bill Simmons en 2012, le Hall of Famer s’était livré en détail sur le sujet :
Ça jouait fort dans un camp comme dans l’autre. Finalement, Chuck Daly a demandé un temps mort. Les personnes présentes se sont levées et ont commencé à applaudir. Même nous, on s’est dit : « Wow, c’est incroyable. » Ces cinq ou dix minutes ont été les plus belles que j’aie jamais vues.
Alors basés à Monte Carlo alors que la préparation des JO suivait son cours, les stars de Team USA s’adonnaient déjà à des rencontres certes officieuses, mais non moins intenses. Parfait pour se mettre en jambes avant d’aller chercher la médaille d’or à Barcelone ! L’auteur et journaliste David Halberstam se souvient notamment d’un scrimmage de haute volée et très intense entre Michael Jordan et Magic :
Ce petit match agréable est soudain devenu brut et physique, une question de territoire et d’ego. Le territoire de Michael. L’ego de Michael. Jordan a pris le contrôle, fonçant vers le panier à chaque fois qu’il mettait la main sur le ballon, harcelant Magic en défense, s’immisçant dans les couloirs de passes pour intercepter, prenant des rebonds, criant sur ses adversaires comme sur ses coéquipiers, se surpassant.
Il y a eu une séquence où il a marqué au moins 12 points d’affilée. Lorsqu’un coup de sifflet a été donné contre l’équipe de Magic, Johnson a crié : « Où est-ce qu’on est là, au Chicago Stadium ? Vous allez avoir tous les coups de sifflet ici aussi ? » « Je vais te dire ce que c’est », a répondu Jordan. « On est dans les années 90, pas dans les années 80 ».
Pas étonnant que la Dream Team ait roulé sur la concurrence pendant les Jeux Olympiques de Barcelone. Michael Jordan, Magic Johnson et tous leurs coéquipiers avaient débarqué chaud bouillants après s’être défiés entre eux en amont du tournoi.
