Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Un demi-siècle après, les années 70 demeurent l’une des périodes les plus compliquées de l’histoire de la NBA. Charles Barkley avait d’ailleurs tenu des propos particulièrement forts sur le sujet en évoquant l’impact de Magic Johnson et Larry Bird.
Aujourd’hui, la NBA est devenu l’une des ligues sportives les plus lucratives du monde. Tout cela n’est pas dû au hasard, mais plutôt à un travail de longue haleine effectué dans les coulisses. Depuis l’arrivée d’Adam Silver au poste de commissionner, tout a par exemple été fait pour qu’elle devienne aussi tout public que possible. Quitte à se débarrasser presque totalement de certaines traditions comme le trash-talking.
Avant ça, son prédécesseur David Stern avait également mis un énorme coup de pied dans la fourmilière en ouvrant la NBA au marché international. C’est avec lui que les première stars européennes ont posé un pied sur le sol américain, alors qu’il leur était auparavant très compliqué de percer outre-Atlantique. C’est donc aussi grâce à l’ancien avocat que la course au MVP se joue aujourd’hui entre des basketteurs internationaux.
Charles Barkley sans pitié avec la NBA des années 70
En plus de ça, Stern avait également su capitaliser sur la rivalité entre Magic Johnson et Larry Bird dans les années 80, alors qu’il venait de devenir le patron de la ligue. Et cette dernière avait alors bien besoin d’un coup de neuf, ayant passé une décennie précédente particulièrement compliquée. Charles Barkley avouait d’ailleurs dans le show de Jimmy Kimmel que les deux Hall of Famers avaient tout changé pour la NBA :
Évidemment, Michael Jordan a fait passer la ligue à un autre niveau, mais je suis assez vieux pour me souvenir qu’avant l’arrivée de Magic et de Larry dans la NBA, il y avait trop de Noirs dans la ligue, il y avait trop de drogues, elle ne rapportait pas d’argent. Je voulais donc faire quelque chose de spécial pour Magic, car ce que lui et Larry ont fait est indescriptible. On ne peut jamais assez les remercier.
J’aime LeBron, Kobe, Tim Duncan, Patrick Ewing et tous ces gars, mais les deux figures les plus importantes sont Magic et Bird. Je leur ai dit que ce serait un privilège de faire partie du documentaire (sur les deux joueurs, ndlr).
Des mots forts de la part du Chuckster, même pour lui alors qu’il n’est pourtant pas connu pour garder sa langue dans sa poche. Difficile toutefois de le contredire.
En effet, si les années 70 avaient vu la domination d’une légende appelée Kareem Abdul-Jabbar ainsi que les années fastes des Knicks, elles avaient également été marquées par bon nombre de scandales liés à la drogue dans les vestiaires. De là à dire que la couleur de peau des joueurs avait joué un rôle là-dedans, il n’y a qu’un pas, mais force est de constater que l’arrivée conjointe de Magic et Bird avait su relancer la machine.
Rivaux dès l’université, Magic Johnson et Larry Bird avaient su transposer cette relation aux parquets NBA et ce de manière immédiate. De quoi permettre à celle-ci de gagner à nouveau en popularité, après avoir failli disparaître dans les années 70.